Dossier
Du bon usage des phytohormones (1/4)
Les hormones interviennent dans tous les métabolismes de notre corps, et le moindre déséquilibre entraîne des modifications qui peuvent devenir incommodantes. C’est le cas lorsque survient la ménopause. Et plus encore pour des maladies telles que le diabète ou l’hypothyroïdie. Or les plantes ont la capacité d’agir quand notre système hormonal se dérègle. Il convient toutefois d’utiliser ces possibilités à bon escient.
Hormonothérapie naturelle
Les hormones interviennent à tous les niveaux de notre être, non seulement dans notre métabolisme mais également sur le plan émotionnel et intellectuel. On peut même dire qu’elles expliquent en grande partie pourquoi certains sont de grands mélancoliques et d’autres de petits boute-en-train ! D’ailleurs, avant que l’on ne les connaisse – du moins en détail –, les praticiens avaient établi des grandes typologies, reliant la morphologie, la psychologie et les symptômes. Depuis, on s’est rendu compte que les formes aiguës de ces types correspondent à des dysfonctionnements hormonaux. Ainsi, à l’extrême, un sujet en excès d’hormones thyroïdiennes sera anxieux, agité, amaigri, transpirant. Un sujet produisant trop de cortisone sera rougeaud, dilaté, épais, hilare. Les changements d’humeur liés au cycle féminin en sont une autre illustration.
Les plantes ont la capacité d’agir pour pallier les...
dysfonctionnements du système hormonal. On les utilise d’ailleurs depuis toujours pour compenser certains changements comme la ménopause. Elles contiennent en effet des substances capables d’imiter les hormones, les plus connus étant les phyto-œstrogènes présents dans le soja, le lin, le houblon... Elles furent même considérées un temps comme l’alternative idéale au traitement hormonal substitutif (THS) de synthèse proposé aux femmes sujettes aux désagréments de la ménopause. Avant qu’on se rende compte qu’elles doivent être utilisées avec précaution. Car les plantes, comme les hormones, sont des vecteurs d’informations qui envoient des messages à différents niveaux de l’organisme, et de multiples façons. Quand certaines stimulent les glandes chargées de produire les hormones, d’autres agissent plus en amont pour les lier aux récepteurs. Une action complexe qui nécessite qu’on les utilise avec doigté. Sans pour autant les cantonner à la seule prise en charge des troubles de la ménopause.
Elles imitent les hormones
La façon dont les plantes agissent sur notre système hormonal n’est pas toujours connue. Voici tout de même ce que l’on sait sur deux d’entre elles, objets d’études, et dont l’usage est traditionnel.
• Le cimicifuga ou actée à grappes noires (Actaea racemosa) faisait partie de la pharmacopée des Indiens qui l’utilisaient pour traiter les maux féminins. Il semblerait que ses racines et rhizomes aient des affinités avec les récepteurs de la sérotonine. Ce qui a des effets positifs à la fois sur l’humeur et sur la régulation de la température corporelle. Elle équilibre le rapport entre œstrogènes et progestérone.
• Le gattilier (Vitex agnus-castus) agit sur la sécrétion de prolactine en l’inhibant si elle est en excès. Cette hormone, dont la production est encouragée par l’hypothalamus, cible la glande mammaire et les ovaires. Une hypersécrétion provoque un syndrome prémenstruel, des douleurs mammaires et autres complications. Le gattilier a aussi une action hormonale indirecte : il incite l’hypophyse, chef d’orchestre du système hormonal, à envoyer un message aux ovaires pour qu’ils produisent plus de progestérone.