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Les huiles essentielles face à la douleur (3/4)

« Sois sage, ô ma douleur », écrivait Baudelaire. Physique ou psychique, celle-ci ne s’efface toutefois pas à coup de poésie, même si les sens et les émotions sont aussi vivement sollicités. Restons dans la douceur en misant sur l’aromathérapie, dont l’efficacité s’illustre même en milieu hospitalier.

menthol

Traumatismes : endormir plutôt que guérir

Du claquage musculaire à l’entorse, de la brûlure au doigt coincé dans la porte, les douleurs résultant de chocs et lésions sont de loin les plus fréquentes.

Contrairement à l’inflammation chronique, l’inflammation initiale consécutive à un choc ou à un traumatisme ne doit pas être freinée, sous peine de ralentir le phénomène de réparation des tissus. Ici, on utilisera donc plutôt dans un premier temps des molécules aromatiques jouant sur le ressenti de la douleur elle-même : la menthe poivrée en cas de douleur vive ou de choc, mais aussi le basilic exotique, riche en methylchavicol, ou la sarriette des montagnes, riche en p-cymène, ces deux-là à utiliser en particulier dans les cas où la douleur est liée à une blessure ou à une opération chirurgicale avec risque d’infection consécutive, car ils sont riches en phénols antibactériens. On prendra garde de bien les diluer dans de l’huile végétale, à hauteur de 20 ou 30 %, pour éviter leur effet dermocaustique désagréable.

En cas de plaie ouverte, on privilégiera plutôt, après nettoyage au savon, des huiles essentielles plus douces comme la marjolaine des jardins ou la lavande vraie, qu’on pourra utiliser pures pour peu que la plaie ne soit pas trop étendue, ou bien le ciste ladanifère pour ses vertus antihémorragiques...

. L’aromathérapie peut ensuite agir dans une visée reconstructrice : qu’il s’agisse de ruptures ligamentaires, d’os fracturés, de tendons lésés, de peau croûtée ou d’hématomes vengeurs, les HE aideront à accélérer la réparation des tissus, et donc à limiter dans le temps la durée du message douloureux. On insistera ici sur la vascularisation ou la revascularisation de la zone grâce à l’hélichryse italienne. En plus d’être une antalgique, elle vous fera bénécier de ses puissantes vertus anti-hématomes et desclérosantes tout en accélérant la cicatrisation. Pour cette dernière visée cicatrisante, vous pourrez l’associer au romarin à verbénone, à la lavande vraie ou au ciste ladanifère cité précédemment.

Ylang-ylang, choisir la bonne distillation

Du fait de son faible rendement en huile essentielle (de 1 à 2 %), la distillation de « la fleur des fleurs » peut durer jusqu’à vingt heures pendant lesquelles elle se modifie considérablement, donnant des qualités différentes selon le moment où on la prélève de l’alambic (« extra supérieure », « extra », « première », « deuxième » et « troisième »). Si les premières distillations (« extra supérieure ») sont recherchées en parfumerie pour leurs notes fleuries, elles ne sont pas les plus utiles contre la douleur. En effet, on retrouve dans l’ylang-ylang III une plus grande concentration en benzoate de benzyle, un puissant antalgique, à tester en cas de résistance aux morphiniques, ainsi que plus de salicylate de benzyle et de sesquiterpènes anti-inflammatoires. Pour garder les vertus antispasmodiques (ventre, petit bassin) plus spécifiques de l’ylang-ylang extra, orientez-vous vers l’ylang-ylang « complète » (ou totum), un mélange des différentes distillations.

Soufflez le froid avec le menthol

Contrairement aux récepteurs aux vanilloïdes, les récepteurs au froid (TRPM8) sont notamment activés par le menthol de l’huile essentielle de menthe poivrée (Mentha ×piperita), ce qui explique l’effet à la fois réfrigérant et analgésique de cette huile essentielle, utile en cas de choc, de traumatisme ou de mal de tête.

Mode d’emploi
Pour un soulagement rapide du mal de tête, appliquez quelques gouttes de l’huile essentielle sur le front, l’arrière des tempes, derrière les oreilles et sur la nuque. Répétez l’opération cinq à dix minutes plus tard.

Contre-indication
Notez toutefois que cette huile essentielle est à proscrire chez les enfants de moins de 8 ans, en particulier par voie orale, du fait de risques de spasmes du larynx, et donc d’apnée dangereuse. 

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