Plantes et Santé Le magazine de la santé par les plantes

Prendre soin de ses muscles avec l'aromathérapie

Gaulthérie odorante

Une pratique sportive régulière est le gage d’une bonne santé, l’exercice physique renforçant notamment nos muscles. Mais pour que cette activité soit bénéfique, apprenons à bien les solliciter tout en intégrant les huiles essentielles à nos séances de sport.

Se mouvoir. Cette fonction vitale et quotidienne est assurée par le système nerveux, le squelette et les muscles. Sans un système musculaire en forme, nous devenons moins performants dans notre capacité à bouger et à faire certains mouvements.

Avec plus de six cents muscles, notre musculature mérite toute notre attention. On peut distinguer les muscles lisses entourant les viscères (estomac, intestin, vessie...) des muscles striés. Les premiers permettent le transport de substances à l’intérieur du corps comme la nourriture, le sang, l’air ou encore les urines. Reliés au système nerveux autonome, ils se contractent de manière involontaire. À l’inverse, les muscles striés sont soumis au contrôle de la volonté. C’est dans cette catégorie que l’on retrouve les muscles squelettiques. Reliés aux os par les tendons,ils fonctionnent principalement par paire : quand l’un se contracte, l’autre se relâche. Ils permettent ainsi la réalisation de nombreux mouvements corporels.

À l’écoute de son corps

Que l’on soit un sportif de haut niveau ou que l’on pratique dans le cadre d’un loisir, il est important d’entretenir une musculature harmonieuse pour éviter tout déséquilibre postural. Au quotidien, afin de s’opposer à l’action de la gravité, notre corps doit constamment maintenir une légère tension appelée tonus musculaire. Certains sports dits asymétriques peuvent venir contrarier cet équilibre. Il faut donc veiller à faire des exercices complémentaires, conseillés par des professionnels de la discipline concernée qui connaissent bien ces phénomènes.

Dans toute pratique sportive, prendre soin de ses muscles reste indispensable afin de prévenir les risques de blessures. Les crampes ou encore les classiques contractures et autres courbatures sont bénignes, mais peuvent être le point de départ de traumatismes plus complexes comme l’élongation, la déchirure ou le claquage musculaire. La douleur est un signal d’alarme de notre corps. Y prêter attention évite une sollicitation excessive des zones fragilisées. On peut ainsi définir un axe préventif qui limitera grandement les risques de blessures. Associée à d’autres gestes et recommandations, l’aromathérapie sera une aide efficace.

Veillez tout d’abord à maintenir une bonne hygiène de vie en ayant à l’esprit que l’alimentation est à la base du programme, car le muscle a besoin de carburant. Pour se contracter, il consomme de l’énergie en faisant intervenir des mécanismes cellulaires complexes qui seront grandement améliorés par un régime alimentaire équilibré et adapté à la pratique sportive. À noter qu’une bonne hydratation et une bonne oxygénation du corps vont également dans ce sens.

L’odeur caractéristique du camphre

Pratiquer un échauffement avant l’effort physique est incontournable afin de mobiliser les fonctions cardiaques, respiratoires mais aussi musculaires et articulaires. Appliquer une synergie aromatique sur les muscles les plus sollicités avant l’échauffement rendra celui-ci encore plus efficace. C’est un geste très bénéfique à réaliser, notamment lors d’efforts courts et intenses mais aussi pendant la saison hivernale, le corps ayant plus de mal à se réchauffer. La première...

huile essentielle (HE) proposée est l’HE de gaulthérie couchée. Son action rubéfiante permet de réchauffer la zone d’application.

On l’associe à l’HE de romarin officinal à camphre issue de la distillation des rameaux. Provenant du sud de la France, de l’Espagne ou du Maroc, ce romarin est un chémotype ayant du caractère. Le camphre qu’il contient à un taux compris entre 13 et 20 % sera le bienvenu pour ses propriétés antalgiques. Toutefois, si cette molécule aromatique est bien connue du milieu sportif, il ne faut pas oublier que c’est une cétone neurotoxique à manier avec précaution pour en retirer les bienfaits en toute sécurité. Le dosage de la préparation aromatique est donc très important, sachant qu’on la réservera aux adultes, en excluant les femmes enceintes et allaitantes. Ce duo aromatique présente une action réchauffante et décongestionnante des tissus provoquant notamment la vasodilatation des vaisseaux sanguin. Le macérat huileux réalisé avec de l’huile végétale, dans laquelle les sommités fleuries d’arnica ont macéré, est un bon complément. Ses propriétés anti-inflammatoires et apaisantes des tensions musculaires en font un excipient de choix.

Une fois la séance terminée, un autre rituel incluant des exercices d’étirements musculaires doux permet d’éviter les courbatures et redonne aux muscles leur souplesse tout en favorisant l’élimination des toxines. Là encore, une bonne hydratation joue un rôle déterminant pour compenser les pertes hydriques. On fait appel à l’aromathérapie pour accompagner la détente musculaire, favoriser l’élimination de l’acide lactique et réparer les petits foyers inflammatoires, ces microtraumatismes qui se seraient formées durant l’effort au sein des fibres musculaires.

Après l’effort, le réconfort aromatique

Cette seconde synergie va permettre de répondre à ces besoins. On va retrouver les deux huiles essentielles de la première formule pour leurs propriétés relaxantes et anti-inflammatoires. Et on complétera ce duo par d’autres joyaux aromatiques. L’HE d’hélichryse italienne, connue aussi sous le nom d’immortelle, va prendre en charge le travail de réparation des tissus notamment grâce à l’italidione, molécule dont elle détient le secret de fabrication. Pour renforcer l’action décontracturante et myorelaxante, l’HE de lavandin abrial contient le couple linalol-acétate de linalyl, très efficace pour la détente nerveuse et musculaire. Elle se distingue de la lavande vraie par la présence de camphre, en quantité raisonnable (13% environ) qui lui confère un tropisme musculaire important.

En complément des conseils plus généraux, l’utilisation régulière de ces deux synergies aromatiques permettra au sport de rester un plaisir bon pour la santé. Si vous prenez goût à l’effort physique, restez raisonnable et augmentez graduellement la difficulté de vos entraînements. Écoutez votre corps et accordez-vous des pauses afin d’éviter le surentraînement, source inévitable de fatigue et de risque de blessures plus important.

Ma formule - Réveil musculaire

Par Alexia Blondel, experte en aromathérapie et auteure

Propriétés: réchauffante, décongestionnante et tonifiante, activatrice de mouvement.
HE gaulthérie (1ml) Gaultheria fragrantissima ou Gaultheria procumbens
PU : feuilles
HE romarin à camphre (1m) Rosmarinus officinalis camphoriferum
PU : rameaux
Macérat Arnica (QSP 30 ml)

Réconfort aromatique

Propriétés: anti-inflammatoire, antalgique, décontracturante, myorelaxante.
HE hélichryse italienne (1ml)  Helichrysum italicum
PU : sommités fleuries
HE lavandin abrial (1ml) Lavandula x burnatii abrial
PU : sommités fleuries
MacératArnica (QSP 30ml)

Indications : Ces deux formules soutiennent le système musculaire en aidant la préparation à l’effort puis en favorisant une bonne récupération musculaire.
Préparations : Pour la première formule, dans un flacon de 30 ml en verre teinté muni d’un compte-gouttes, verser les huiles essentielles selon les quantités indiquées. Compléter avec le macérat d’arnica jusqu’en haut du flacon et homogénéiser. Pour la deuxième formule, commencer par les HE de la première formule, ajouter celles de la deuxième et compléter avec le macérat.
Voie cutanée : Appliquer 10 gouttes de chaque mélange réalisé au niveau de la zone musculaire concernée.
Contre-indications : Synergie réservée aux adultes, contre-indiquée pour les femmes enceintes ou allaitantes et les enfants.

Le romarin: ne pas confondre les chémotypes

En aromathérapie, certaines HE sont chémotypées afin de bien les différencier, c’est-à-dire que l’on complète son appellation avec le nom de la molécule ayant une propriété ciblée. Pour le romarin, il existe trois chémotypes majeurs. Il est important de ne pas les confondre car leurs champs d’action et la manière de les utiliser sont distincts du fait de leurs compositions moléculaires différentes. Olfactivement, on a également trois senteurs grossièrement proches mais aussi très éloignées quand on prend le temps de les comparer. Le romarin à camphre, utilisé ici, est connu pour avoir une action sur le système musculaire, ce qui n’est pas le cas des deux autres. Le romarin à cinéole, avec une odeur plus fraîche, a un tropisme sur la sphère respiratoire, notamment les poumons. De plus, des études ont montré que cette HE favorisait la concentration. Quant au romarin à verbénone, il tire son épingle du jeu en ayant une action sur la sphère digestive, et plus précisément sur le foie en aidant au drainage de cet organe clé. Il est donc recommandé de porter une attention particulière aux informations notées sur les flacons afin d’acheter la bonne version d’HE de romarin.

Du bon emploi de l’HE de gaulthérie

Provenant de Chine pour Gaultheria procumbens et du Népal pour Gaultheria fragrantissima, elles sont toutes les deux composées à 99 % de salicylate de méthyle, molécule naturelle très proche de l’aspirine. Il est rare d’avoir une huile essentielle dont la composition se limite à quasiment une seule molécule. Son odeur nous emporte instantanément dans l’univers des salles de sport, signe qu’elle est incluse dans la plupart des produits destinés aux sportifs. Mais si ces gels et autre baumes ont une odeur de salicytate de méthyle, on se rend compte bien souvent, en analysant leurs compositions, que c’est une molécule de synthèse qui est utilisée. Avoir recours à l’HE permet d’utiliser une molécule naturelle. Celle-ci s’emploie exclusivement par voie cutanée diluée. Pure sur la peau, elle est rapidement irritante et par voie interne, elle présente des effets secondaires similaires à l’aspirine avec des complications hémorragiques. Son utilisation est déconseillée en cas de prise d’anticoagulants ou doit être encadrée par un professionnel et sur avis médical.

Par Alexia Blondel, experte en aromathérapie et auteure

En cas de blessure
Contracture, déchirure... Lorsque l’on se blesse au niveau d’un muscle, il existe un bon geste aromatique qui fera gagner un temps précieux de convalescence
À faire
Appliquez une goutte pure d’HE d’hélichryse italienne localement sans masser au niveau de la zone douloureuse. Renouvelez cette opération quatre fois dans la première heure et complétez par l’application de froid. Consultez un médecin si la douleur perdure.
Cet article est reservé aux abonnés.
Pour lire les 78% restants de cet article,
En aucun cas les informations et conseils proposés sur le site Plantes & Santé ne sont susceptibles de se substituer à une consultation ou un diagnostic formulé par un médecin ou un professionnel de santé, seuls en mesure d’évaluer adéquatement votre état de santé.
Vous appréciez nos articles, allez plus loin en vous abonnant au magazine en cliquant ici
Inscrivez-vous gratuitement à la newsletter Plantes & Santé
Recevez chaque semaine nos conseils de bien-être par les plantes, astuces et recettes à faire vous même pour retrouver Equilibre et Santé
Votre inscription a bien été prise en compte 
Politique de confidentialité