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Fibromes utérins, freiner leur évolution avec l'aromathérapie

Fibromes utérins,  freiner leur évolution avec l'aromathérapie

Tumeur bénigne qui se développe sur la paroi de l'utérus, le fibrome utérin est une affection fréquente chez la femme. S'il est couramment traité de manière médicamenteuse ou chirurgicale, pourquoi ne pas tester l'aromathérapie, susceptible de le faire régresser voire disparaître ?

Le fibrome utérin est la tumeur bénigne la plus fréquente chez la femme puisqu’elle touche près de 40 % des femmes de plus de 50 ans en Europe. Cette grosseur plus ou moins volumineuse se développe à partir d’une cellule musculaire qui se multiplie anormalement sur la paroi de l’utérus. Généralement, elle se manifeste à la préménopause sous l’influence de plusieurs facteurs, en particulier hormonaux. « En début de périménopause, la chute de progestérone induit un changement dans l’équilibre hormonal (un excès d’œstrogènes) qui favorise la croissance des fibromes », explique la docteure en pharmacie et spécialiste des huiles essentielles Françoise Couic-Marinier. Généralement, une fois que la ménopause survient, le fibrome se stabilise ou régresse du fait de la chute physiologique du taux d’œstrogènes. Ainsi, si l’on parvient à contenir l’évolution du fibrome jusque-là, c’est pour ainsi dire gagné, car alors, l’hyperœstrogénie cesse naturellement.

Parmi les autres facteurs identifiés, l’obésité et l’hérédité peuvent favoriser le développement de cette pathologie. Et si 20 à 50 % des femmes présentant un fibrome de l’utérus ne souffrent d’aucun symptôme particulier, ce dernier peut aussi affecter grandement la qualité de vie en provoquant des règles abondantes et longues, des pertes de sang entre les cycles, des douleurs au bas-ventre, une anémie ou encore de la fatigue. Attention à ne pas confondre ces symptômes avec ceux de l’endométriose, pathologie de l’endomètre qui se traite différemment.

Généralement, cette tumeur bénigne est découverte lors d’un examen gynécologique, avant d’être confirmée par une échographie abdomino-pelvienne. Selon son emplacement, sa taille, s’il devient gênant ou non, le fibrome peut être traité en allopathie de manière médicamenteuse (traitement hormonal à base de progestérone) ou retiré lors d’une intervention chirurgicale.

Mais avant d’en arriver là, une aromathérapie ciblée est à notre disposition pour soulager les symptômes et freiner, voire inverser le ­développement du fibrome, selon Françoise Couic-Marinier. « Cela peut valoir le coup d’essayer, afin de retarder ou d’éviter l’opération ou le traitement médicamenteux ». Car certaines huiles essentielles (HE) détaillées ci-après, de par leurs molécules spécifiques, pourraient contrebalancer l’action des œstrogènes qui stimulent la croissance du fibrome et agir sur les symptômes problématiques liés à sa présence.

Rétablir l’équilibre hormonal

D’après la pharmacienne, une huile essentielle en particulier pourrait exercer une action similaire à l’hormone progestérone généralement en carence lors d’une détection de fibrome. « Il s’agit de l’HE de gattilier (Vitex agnus-castus), qui est dite progestérone-like, c’est-à-dire qu’elle est capable de mimer l’action de la progestérone », décrit la spécialiste. La molécule à l’origine de cette action progestérone-like est le sabinène, un composé classé parmi les monoterpènes naturellement présent dans différentes plantes comme le chêne vert, l’épicéa ou le genévrier. « Ainsi, administrée oralement, l’HE de gattilier peut participer à rééquilibrer la balance œstrogènes/progestérone, et par conséquent freiner la croissance du fibrome. Si l’on évite le grossissement, on peut...

retarder, voire éviter le recours à la chirurgie ou à un traitement hormonal », explique-t-elle.

S’il n’existe pas d’études scientifiques à proprement parler portant sur l’action de cette huile essentielle sur les fibromes, plusieurs analyses attestent de sa capacité à moduler le système hormonal, notamment dans le cas de bouffées de chaleur liées à la ménopause ou encore de troubles menstruels.

Plutôt rare, cette huile essentielle est peu vendue en pharmacies ou magasins bio, mais on la trouve sur Internet. Toutefois, il est important de noter qu’elle présente plusieurs contre-indications. On la déconseille notamment en cas d’ostéoporose, chez la femme enceinte et allaitante, et en cas de traitement anticoagulant, neuroleptique ou hormonal.

Agir sur les symptômes

En plus de traiter l’origine du fibrome, il peut être opportun de compléter la formule aromatique avec des huiles essentielles capables d’atténuer les symptômes qu’il peut provoquer. Dans le cas où celui-ci engendre des règles abondantes et longues ou des pertes de sang entre les cycles, Françoise Couic-Marinier propose de faire appel à l’HE de ciste ladanifère (Cistus ladaniferus). « Elle est composée entre autres de monoterpènes et de sesquiterpénols aux vertus hémostatiques, qui vont permettre de limiter les saignements », explique l’experte. Dans le cas où ces derniers sont importants et à l’origine d’une potentielle anémie, il faudra consommer des ingrédients contenant du fer (viande, céréales complètes, légumineuses, légumes verts, soja, graines, oléagineux, spiruline, ortie et œufs), et limiter ceux qui facilitent sa perte, tels que le café, le thé ou l’alcool.

Par ailleurs, il est possible que la présence d’un stérilet non hormonal ou en cuivre dans l’utérus puisse écorcher (et donc créer des saignements) ou enflammer le fibrome, selon l’endroit où il évolue.

Quant aux douleurs au bas-ventre, notamment lors des menstruations, elles peuvent être diminuées par l’huile essentielle d’ylang-ylang (Cananga odorata), notamment grâce à la présence du germacrène D et du béta-caryophyllène. « Ces deux molécules ont des effets antalgiques et anti-inflammatoires à l’action puissante sur les douleurs », précise Françoise Couic-Marinier. Pensez également à compléter l’action de l’aromathérapie en apposant une bouillotte réchauffante à base de graines de lin ou de noyaux de cerise sur le bas du ventre.

Cataplasme aromatique antidouleur

Dans le cas où le fibrome génère des douleurs au moment ou en dehors des règles, l’HE d’ylang-ylang, antalgique et anti-inflammatoire, permet de les atténuer. Faites chauffer quelques minutes 50 g de pâte d’argile verte au bain-marie. Vérifiez la température à l’aide d’un thermomètre culinaire. (37 °C). Hors du feu, ajoutez 5 gouttes d’HE d’ylang-ylang. Déposez une gaze sur le ventre, versez le mélange dessus puis recouvrez d’une seconde gaze.

Si vous êtes sujette aux troubles digestifs, ajouter des fibres (céréales complètes, légumes verts, crudités…) à votre régime alimentaire peut faciliter votre transit et potentiellement réduire les facteurs à l’origine de vos douleurs. En effet, selon son épaisseur, le fibrome peut gêner le bon fonctionnement du système digestif et provoquer des douleurs au niveau du ventre.

Ma formule en cas de fibrome utérin

Par Françoise Couic-Marinier, docteure en pharmacie et spécialiste des huiles essentielles

Propriétés : Équilibrante hormonale, antihémorragique et antalgique

Indications : Suite à la détection d’un fibrome utérin par échographie, avec potentielle prévision de chirurgie ou de traitement médicamenteux

Voie orale

  • HE de gattilier (Vitex agnus-castus) 30 gouttes
  • HE de ciste ladanifère (Cistus ladaniferus) 30 gouttes
  • HE d’ylang-ylang (Cananga odorata) 30 gouttes
  • HV d’olive 7 ml

Fabrication : Dans un flacon de 10 ml, verser les gouttes d’huiles essentielles et d’huile végétale à l’aide d’une pipette. Agiter puis verser 10 gouttes du mélange dans une gélule vide. Dans le cas d’un fibrome asymptomatique (sans saignements ni douleurs), verser uniquement dans le flacon de 10 ml 30 gtes d’HE de gattilier et compléter de 9 ml d’HV d’olive.

Posologie : Avaler la gélule aromatique le matin, 5 jours sur 7 pendant 2 mois, puis refaire une échographie idéalement pour voir l’évolution.

Précautions d’emploi : Contre-indiqué chez l’enfant de moins de 12 ans, la femme enceinte et allaitante, en cas d’ostéoporose, de traitement neuroleptique, anticoagulant ou hormonal.

1 ml = 25 gouttes HE = huile essentielle HV = huile végétale

Terrain et hygiène de vie

L’HE de gattilier n’est pas la seule option pour agir sur la cause du développement des fibromes utérins. Selon Carole Minker, pharmacienne spécialisée en médecines naturelles (Fertibebe-conseils.com), « la plupart des déséquilibres hormonaux chez la femme sont liés à une hyperœstrogénie et le terrain génétique peut nous y prédisposer. Mais d’autres facteurs jouent sur les dérèglements hormonaux : vit-on dans un climat pollué ? Notre environnement est-il imprégné de perturbateurs endocriniens ? Mange-t-on suffisamment équilibré ? », énumère la spécialiste.

En prévention ou en cas de détection d’un fibrome, la spécialiste nous donne plusieurs recommandations. Les plantes à prendre en tisane sont un bon complément. Ensuite, côté alimentation, elle préconise d’éviter la consommation de produits laitiers, graisses animales et sucres raffinés, et de privilégier « des fruits et légumes bio, d’agrémenter les plats de graines (lin, courge, sésame) ». Notez qu’en cas de saignements liés au fibrome, la consommation d’acides gras oméga-3 est à éviter car ces derniers sont des fluidifiants sanguins. Elle préconise également de minimiser le contact avec des perturbateurs endocriniens. « Les emballages plastiques et ustensiles anti­adhésifs, le plastique des boîtes de conserve ou des bouteilles d’eau… Il vaut mieux privilégier l’eau en bouteille de verre ou opter pour un filtre à eau de type Berkey », conseille-t-elle. Enfin, une supplémentation en probiotiques et la pratique d’une activité physique régulière favorisent également un bon équilibre hormonal. Ainsi, en faisant le nécessaire pour faire disparaître un fibrome, c’est l’ensemble de votre cycle que vous remettrez en ordre de marche !

La phytothérapie en renfort

Le procédé de fabrication à la vapeur d’eau des huiles essentielles ne permet pas d’extraire certaines molécules. Ainsi, les flavonoïdes progestérone-like de l’alchémille et de l’achillée millefeuille ne se retrouvent pas dans leur huile essentielle (HE), mais dans leur tisane. La pharmacienne spécialisée en médecines naturelles Carole Minker conseille donc, en complément des HE, la prise d’autres plantes à l'action action équilibrante hormonale, antihémorragique ou antidouleur en tisane.

  • Une tisane d’alchémille et d’achillée millefeuille, deux plantes progestérone-like grâce à la présence de flavonoïdes, afin de rééquilibrer le rapport œstrogènes/progestérone. Verser 1 c. à café de chaque dans 300 ml d’eau frémissante (possibilité d’ajouter 1 c. à café de menthe ou de lavande pour un meilleur goût), 2 fois par jour, 5 jours sur 7.
  • Une infusion de bourse à pasteur en cas de règles hémorragiques : 1 c. à café dans 1 tasse d’eau, 3 fois par jour (on peut alterner avec lavande et mélisse à la place de la menthe le temps de l’hémorragie). À l’inverse, éviter la prise de curcuma en complément alimentaire, à l’effet fluidifiant sanguin.
  • Une infusion de camomille relaxante et anti-inflammatoire, en cas de douleur dans le bas-ventre.
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