La lumière du jour pour contrer les troubles du sommeil liés à l’âge
Des troubles du sommeil apparaissent plus fréquemment lorsqu’on vieillit. Des chercheurs de l’Inserm ont récemment découvert que, particulièrement dans ce cas, s’exposer à la lumière du jour pouvait aider à mieux gérer son horloge biologique et son sommeil.
Les jours commencent à rallonger et ce n’est pas seulement une impression puisque nous gagnons au quotidien environ 3 minutes de jour en plus en ce mois de février… Et cette augmentation de la luminosité joue sur notre organisme à différents niveaux. On sait déjà qu’elle permet de sécréter plus de sérotonine et d’endorphine, deux neuromédiateurs qui améliorent l’humeur et le bien-être psychique. Mais s’exposer à la lumière du jour est aussi essentiel pour bien réguler le sommeil et la mélatonine, l’hormone de l’endormissement. En effet, celle-ci ayant besoin d’obscurité pour se déclencher, le taux de mélatonine va se caler sur le rythme circadien de 24 heures et augmenter en fin de journée pour chuter au réveil, car la lumière bloque la sécrétion de cette hormone. En réfléchissant à ce mécanisme, des chercheurs de l’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale) ont supposé qu’une mauvaise perception de la lumière, liée au vieillissement du cristallin de l'œil, pourrait expliquer pourquoi les personnes âgées souffraient particulièrement de troubles du sommeil. De fait, un tiers des plus de 65 ans consomme des somnifères de manière chronique selon la Haute Autorité de santé.
Les besoins en lumière évoluent avec l’âge
L’équipe scientifique, menée par le neurobiologiste Claude Gronfier[HL1] , a donc étudié cette hypothèse sur deux groupes de volontaires : d’un côté, cinq personnes âgées de 25 ans en moyenne, et de l’autre, huit personnes avec une moyenne d’âge de 59 ans. L’expérience s’est déroulée au milieu de la nuit, au moment où l’organisme libère le plus de mélatonine. Durant une heure, tous les participants ont été exposés à neuf lumières de longueur d’onde et de couleur différentes afin de vérifier l’activité des photorécepteurs de l’œil, des cellules qui jouent un rôle dans le déclenchement de la mélatonine. Les résultats montrent que les personnes plus âgées ont dû mobiliser un plus grand nombre de photorécepteurs que les jeunes sujets pour produire l’hormone du sommeil. Les chercheurs en concluent que le cristallin se modifie en vieillissant et que « les perceptions et besoins en lumière évoluent ». Lorsqu’on prend de l’âge, on a donc tout intérêt à s’exposer davantage à une lumière riche en longueurs d’onde (comme celle du jour) pour synchroniser son horloge circadienne. Mettre le nez dehors plus longtemps ou pratiquer la luminothérapie s’avèrent donc de bons moyens pour mieux lutter contre les troubles du sommeil.