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Le parc oriental de Maulévrier - Une esthétique toute japonaise

parc oriental

C’est à Maulévrier, petit village d’un peu plus de 3 000 habitants, que se trouve le plus grand jardin japonais d’Europe : le parc oriental de Maulévrier. À l’occasion du 160e anniversaire des relations diplomatiques entre la France et le Japon, visite d’un parc empreint d’exotisme et de symbolisme.

Le parc oriental de Maulévrier, à la frontière du Maine-et-Loire et des Deux- Sèvres, s’étend sur 29 hectares et a une longue histoire derrière lui. Elle commence au xviie siècle, quand la famille Colbert y fait construire un château. Au xixe siècle, le château est racheté par un industriel de la région, qui laisse les mains libres à son gendre, l’architecte Alexandre Marcel, pour aménager le parc, alors laissé à l’abandon. Passionné par le Japon, celui-ci se met en tête de créer ce qu’il appelle un « paysage japonais ».

Il s’appuie pour cela sur des écrits et des photographies du Japon et utilise des éléments d’ambiance déjà présents sur le site, comme la rivière, la Moine, qui traverse le parc d’est en ouest. « La rivière symbolise le Soleil, qui se lève à l’est et se couche à l’ouest. Elle symbolise aussi le cycle de la vie : la naissance à l’est, la mort à l’ouest, et, entre les deux, les différentes transformations du vivant. Comme si le lieu était déjà naturellement empreint d’un exotisme nippon… », explique Hervé Raimbault, le directeur des lieux. Pourtant, après la mort de l’architecte, en 1928, le domaine est repris par différentes communautés religieuses qui laissent peu à peu le parc à l’abandon.

À la recherche de l’exotisme

Son classement par l’Inventaire des jardins historiques en 1980, puis son rachat par la commune de Maulévrier changent les choses. « Bien que la nature ait repris ses droits dans le parc, nous avons rapidement soupçonné l’existence ancienne d’un jardin d’inspiration japonaise, notamment grâce à la présence d’essences exotiques comme l’érable du Japon, ou d’éléments khmers apportés par Alexandre Marcel à la suite de l’Exposition universelle de 1900 », explique Hervé Raimbault. En 1987, une délégation d’universitaires nippons est invitée à visiter le jardin afin d’authentifier son inspiration japonaise, en particulier ses points de ressemblance avec les jardins de promenade japonais de l’époque d’Edo (1600-1868), comme la présence de l’eau ou les lanternes.
Commence alors la restauration du jardin dans le strict respect du style nippon. Et dans l’esprit d’Alexandre Marcel. Pour cela, une enquête est menée par l’association en charge du jardin : « Faute de documentation, nous avons fait appel à la mémoire orale des habitants du village », précise le directeur.

Nature, esthétique et symbolisme

« Nous avons ensuite procédé au tri progressif des végétaux qui s’étaient développés spontanément. » Des frênes, des aulnes, des acacias, des ormes ont ainsi été remplacés par des essences plus typiquement japonaises : différentes variétés d’érables du Japon, des azalées, des prunus, des camélias, des magnolias, mais aussi les fameux cerisiers sous lesquels les Japonais ont l’habitude de pique-niquer au printemps, pour fêter hanami.
« Les jardins japonais sont inspirés par la nature, explique Hervé Raimbault. C’est un art à part entière basé sur des règles mêlant jeux de perspectives et représentations, mais le symbolisme et le divin sont aussi très présents. » Par exemple, la couleur rouge du pont et du torii signale le caractère sacré du lieu. Tandis que les îles, aux noms évocateurs (« paradis », « grue » et « tortue »), représentent le yin et le yang.

Force et longévité

Le parc est conçu de manière à ce que chaque saison marque une transformation du jardin, symbolisant les différentes étapes de la vie, la floraison représentant la naissance. « Ainsi, ce qui est magique lorsque vous le visitez plusieurs fois, raconte Hervé Raimbault, c’est que vous pouvez, à chaque fois, en découvrir une nouvelle facette, selon la saison, le point de vue d’observation, mais aussi selon votre état d’esprit. »
Aujourd’hui, près de 400 espèces d’arbres et de plantes asiatiques bordent la rivière Moine. Parmi elles, des rhododendrons, des érables japonais, des azalées ou encore des Ginkgo biloba. « Cet arbre important au Japon, indique le directeur, est un symbole de force et de longévité. » On peut y admirer aussi un travail de taille spécifique que l’on appelle « niwaki », littéralement « arbre taillé dans un jardin ». Cette technique, qui a subi l’influence de l’esthétisme épuré du zen, est une taille « en nuage », à l’image de celle des bonsaïs que l’on retrouve dans le « Pavillon des plantes ». La taille permet d’ouvrir la vue à travers les arbres, si bien que même la végétation basse y est soumise, formant des volumes souples et vaporeux rappelant les paysages montagneux de l’archipel nippon.

S’arrêter pour admirer les plantes

Enfin, l’association des végétaux n’est pas non plus laissée au hasard. Un érable du Japon et un catalpa côte à côte illustrent, par exemple, une volonté de jouer sur les volumes et les couleurs : que ce soit au printemps ou à l’automne, ces deux arbres ont toujours des couleurs différentes qui s’harmonisent et se complètent.
Dans tout le jardin, différents points de vue vous invitent à la contemplation, à l’observation. Y compris la nuit. Des lanternes, réparties le long de la rivière, éclairent alors le parc et y créent une ambiance particulière. Leur rôle symbolique ne doit pas être négligé, car elles évoquent les cinq éléments de la cosmogonie bouddhiste. La partie posée au sol représente la terre, puis vient la partie eau, le feu où se trouve la lumière, tandis que les deux parties plus élevées représentent l’air et l’esprit. Tout au long de l’année, des animations réparties ici et là dans le parc encouragent les visiteurs à s’arrêter pour admirer les jeux de lumière.

Influence japonaise

L’année 2018 marque le 160e anniversaire des relations diplomatiques entre la France et le Japon. Elle correspond aussi au 150e anniversaire du début de l’ère Meiji, période historique durant laquelle le Japon s’engage dans la modernité. Ces anniversaires vont donner lieu dès septembre à des événements artistiques renouant avec le japonisme : à la fin du XIXe et au début du XXe siècle, l’art japonais a influencé de nombreux artistes occidentaux. Le sculpteur Jiem Bourasseau fait ainsi partie des artistes invités par le parc oriental de Maulévrier.

Le camélia - Originaire d’Asie orientale, la fleur de camélia est appelée « tsubaki » au Japon. Elle symbolise le divin, mais aussi l’arrivée du printemps. Elle est utilisée dans certaines cérémonies religieuses et appréciée des Japonaises sous forme d’huile de beauté, aux propriétés protectrices et adoucissantes.
L’érable du Japon - Ses feuilles varient du vert au rouge en passant par le jaune doré et le noirâtre. Facile à cultiver, cet arbre pousse spontanément au Japon, en Chine ou en Corée. Si au printemps on fête les cerisiers en fleurs, l’automne est la saison des érables au Japon. Ils se parent alors de couleurs flamboyantes : c’est le « momijigari ». 

Infos pratiques

Adresse Parc oriental, Route de Mauléon, 49360 Maulévrier, Tél. : 02 41 55 50 14, www.parc-oriental.com
Comment y aller ? Le parc se situe à mi-distance entre Cholet et Mauléon. En voiture, à Cholet, suivre la direction Parc de loisirs de Ribou, puis la direction de Maulévrier. En train, gare de Cholet, puis navette vers le parc, ligne 14 RDS.
Horaires d’ouverture Mars, avril, octobre, novembre : du mardi au samedi de 14 h 00 à 18 h 00, dimanches et jours fériés, de 14 h 00 à 19 h 00. Mai, juin, septembre : du lundi au vendredi, de 14 h 00 à 18 h 00, les samedis de 14 h 00 à 19 h 00, les dimanches et jours fériés de 10 h 30 à 19 h 00. Juillet et août : tous les jours de 10 h 30 à 19 h 30. Le jardin ouvre parfois ses portes la nuit : voir les dates sur le site. Tarifs Individuels : 7, 50 e pour une visite de jour, 10 e pour une visite de nuit.
Tarif réduit : 6,50 e pour une visite de jour et 8 e pour une visite de nuit.
Où dormir ? Château Colbert, à partir de 97 e la nuit.
www.chateaucolbert.com Tél. : 02 41 55 51 33  

En aucun cas les informations et conseils proposés sur le site Plantes & Santé ne sont susceptibles de se substituer à une consultation ou un diagnostic formulé par un médecin ou un professionnel de santé, seuls en mesure d’évaluer adéquatement votre état de santé.
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