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L’effet tenseur de la pâquerette

pâquerette

Généreuse et providentielle, la pâquerette (Bellis perennis) montre sa belle collerette blanche presque toute l’année. Malgré sa petite taille, elle enchante prairies et pâturages et nous rappelle notre enfance… Alors, pourquoi ne pas la laisser pousser dans la pelouse du jardin ? Mettons-nous, une fois n’est pas coutume, au « ras des pâquerettes » et retrouvons tous les bienfaits que cette simple prodigue à qui veut bien la voir...

Ce que dit la tradition : Bonne aussi contre la toux

La pâquerette n’intéresse pas beaucoup la science moderne ! Heureusement, les usages traditionnels relayés depuis le xve siècle attestent son intérêt médicinal. À chaque type de préparation ses applications. Les feuilles mangées fraîches nettoient l’organisme et atténuent la constipation. Le suc frais, exprimé à partir des feuilles, lutte contre l’insuffisance hépatique, les oedèmes, les lithiases urinaires et les douleurs rhumatismales. La macération vineuse est proposée comme diurétique et pour dissiper les douleurs de tête, les suites de chutes et les réactions émotives après un choc. La tisane réalisée avec les fleurs fraîches est préconisée dans toutes les indications précédentes mais aussi contre la toux, les bronchites, les troubles des règles et les maladies de peau. Tandis que préparée avec les fleurs séchées, l’infusion est conseillée pour faire baisser l’hypertension. En usage externe, la pâquerette ne manque pas d’intérêt. Elle y déploie ses propriétés astringentes, adoucissantes, antiseptiques et cicatrisantes. Les feuilles fraîches écrasées s’appliquent directement sur les plaies enflammées, les entorses, les coups, les bleus et les bosses. La décoction s’emploie en gargarisme contre les inflammations buccales ou en lotion pour la peau.

Au jardin

Au jardin, installez les pâquerettes en bordure ou mettez-les à l’honneur dans la pelouse, où elles refleuriront plusieurs années de suite, car ce sont des vivaces. Se répandant par stolons, elles coloniseront et tapisseront la zone que vous leur aurez octroyée. Pour cela, approvisionnez- vous auprès de grainetiers qui proposent des graines de pâquerette sauvage, celle qui s’invite spontanément dans le jardin. Vous profiterez ainsi d’une floraison de très longue durée par rapport aux variétés horticoles déclinées en diverses formes et couleurs.

Exposition

Bien qu’acceptant la...

mi-ombre, la pâquerette a une prédilection pour l’exposition ensoleillée, qui favorise une floraison précoce telle que nous le suggère un de ses noms vernaculaires, « fleur de Pâques ». La fleur suit le mouvement du soleil le jour et se referme à la tombée de la nuit et quand il pleut. Rustique, elle résiste au froid jusqu’à -15°C et pousse sur quasiment tous les types de sols, avec tout de même une préférence pour une terre plutôt compacte, bien drainée, et ce, jusqu’à 2 200 mètres d’altitude.

Semis

Idéalement, le semis s’effectue entre juin et août. En pleine terre, préparez celle-ci par un petit labour pour éliminer racines et cailloux. Semez à la volée, en veillant à une répartition harmonieuse des graines, puis recouvrez de 3 cm de terreau finement tamisé. Tassez avec le dos du râteau, puis arrosez en pluie fine. Si vous optez pour le semis en caissette, étalez au fond de celle-ci environ 3 cm de graviers (pour assurer un bon drainage) avant de mettre le terreau spécial semis, puis procédez au semis suivant les mêmes modalités qu’en pleine terre.

Repiquage

Après la levée, éclaircissez et repiquez une fois en pépinière avant de mettre en place définitive à l’automne, en disposant les plants tous les 15 à 20 cm. Ensuite, il n’y a pas de surveillance particulière. La pâquerette n’a pas d’ennemis à part les limaces et les escargots qui aiment se régaler de ses feuilles tendres. Enfin, lorsque la floraison s’intensifie, n’oubliez pas de tondre assez haut (10 cm) afin de préserver les fleurs !

À l’atelier
L’huile solarisée de pâquerette

L’huile de pâquerette est un grand classique des préparations « beauté » à faire soi-même. Elle lutte contre le relâchement de la peau. Un effet tenseur corrélé à la présence de tanins, connus pour leur astringence, et de composés polyacétyléniques responsables, avec les mucilages, des propriétés vulnéraires de cette plante : les tissus se resserrent et la peau est raffermie. La récolte des fleurs s’effectue de mars à septembre.

1. Cueillez les fleurs de pâquerette, triez-les avant de les étaler aussitôt en une couche, puis mettez-les à sécher à l’ombre, pendant quelques heures, dans un endroit ventilé afin d’évaporer une partie de leur humidité résiduelle.
2. Remplissez les trois quarts d’un récipient en verre transparent avec les fleurs en les tassant délicatement.
3. Versez ensuite de l’huile végétale bio dans le bocal de manière à ce que toutes les fleurs soient entièrement recouvertes par l’huile. Choisissez l’huile qui vous inspire le plus parmi celles qui supportent l’exposition au soleil : l’huile d’olive est très nourrissante mais odoriférante ; l’huile de jojoba est proche du film hydrolipidique de la peau et ne rancit quasiment pas ; l’huile de pépins de raisin est très fluide et synergique des soins anti-âge ; l’huile de tournesol possède un bon rapport qualité/prix, etc.
4. Fermez le bocal et exposez-le au soleil durant 21 jours en remuant de temps en temps et en vérifiant que les fleurs soient toujours bien recouvertes par l’huile. D’autre part, il est souvent conseillé de protéger la préparation avec un tissu foncé, la veille, le jour et le lendemain de la pleine lune afin de ne pas perturber la solarisation.
5. Filtrez la macération après expression des fleurs à travers un linge propre et remplissez le flacon en verre teinté prévu à cet effet en prenant soin d’étiqueter votre préparation !

Mode opératoire

L’huile de pâquerette s’utilise uniquement par voie cutanée et est principalement proposée pour embellir les seins. Mais vous pouvez l’utiliser sur le ventre et les cuisses, après une intervention ou une grossesse, pour prévenir ou diminuer le relâchement cutané ; masser doucement 1 fois par jour, en cure de 1 mois, à renouveler. Vous pouvez aussi vous en servir contre les coups, les bleus et les bosses, et même en cas de plaie, ce qui présente un avantage non négligeable par rapport à l’huile d’arnica, qui est contre-indiquée sur une peau lésée. 

Autres préparations
Quelle fleur pour une infusion ?

• Avec des fleurs séchées : 15 g de fleurs pour 1 litre d’eau bouillante ; infuser 15 minutes, filtrez et boire 2 tasses par jour (en cas d’hypertension).
• Avec des fleurs fraîches : 30 g de fleurs pour 1 litre d’eau bouillante ; infuser 10 minutes, filtrez et boire 2 à 3 tasses par jour.

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