Plantes et Santé Le magazine de la santé par les plantes

La nature au cœur de notre santé (2/4)

La littérature scientifique s'enrichit chaque année de nouvelles études sur les bienfaits de la nature sur notre santé. Comment agit-elle sur nos sphères physique, psychique et sur notre bien-être ? Gestion du stress, maintien de l'équilibre mental, nourriture intellectuelle et spirituelle…  Nous vous livrons des clés pour retrouver une alliance thérapeutique avec Mère nature. 

Améliorer notre santé physique

Améliorer notre santé physique

Des chercheurs hollandais ont analysé les dossiers médicaux de 350 000 personnes en fonction de leur proximité géographique avec la nature. Ils se sont aperçus que les gens vivant à moins d’un kilomètre d’espaces verts avaient moins de maladies coronariennes, de diabète, d’infections urinaires, de migraines, d’affections respiratoires. Bonne nouvelle, ces bénéfices sur la santé physique s’avèrent également valables pour les citadins qui vont trois à quatre fois par semaine dans des parcs ou jardins. En effet, ils consomment moins de médicaments contre la tension artérielle (- 36 %), l’insomnie (- 33 %) ou l’asthme (- 26 %), selon une étude finlandaise récente qui a interrogé 16 000 urbains. Plus nous nous rapprochons de la nature, plus notre corps retrouve son équilibre. Rien de si étrange à cela puisque l’humanité s’est urbanisée depuis seulement 200 ans, une goutte d’eau au regard des 300 000 ans d’existence d’Homo sapiens : « Notre environnement a brutalement changé, passant du vert au gris, mais pas notre cerveau. Il reste encore largement celui d’un chasseur-cueilleur des steppes verdoyantes de nos origines paléolithiques », explique le neuroscientifique Michel Le Van Quyen dans son livre Cerveau et Nature.

Être en contact avec la nature en ville

Comment se faire des pauses vertes lorsqu’on vit en appartement ou que l’on travaille en ville ? Voici quelques pistes pour goûter la nature en mode citadin :

  • S’inscrire à un jardin partagé à proximité de son domicile ou de son travail pour se ménager de petites escapades bucoliques. Le site Jardinons-ensemble.org recense les jardins à Paris et en région parisienne, et de nombreux jardins collectifs en régions ont leur propre site internet.
  • Aménager un coin de verdure au travail avec des plantes aromatiques (menthe, thym, basilic) au parfum de campagne et des plantes dépolluantes (fleur de lune, gerbera, dragonnier…).
  • Cultiver des légumes sur son balcon ou une rambarde de fenêtre, en s’inspirant de l’auteure Valéry Tsimba (Mon balcon nourricier en permaculture, éd. Ulmer), qui a créé un vrai potager nourricier sur 4m2 de balcon, ou en se formant à la permaculture urbaine, par exemple à l’école du Breuil de Paris.
  • Choisir un arbre ou une plante au square voisin et lui rendre visite quotidiennement pour suivre son cycle de croissance au fil des saisons.

Nous possédons donc, dans notre ADN, la mémoire de cette symbiose avec la nature. Pour Louis Espinassous, biologiste, pionnier de l’éducation à l’environnement et berger, nous sommes des mammifères « incarcérés entre la maison, la voiture, l’école, le bureau et...

les écrans. Un mode de vie délétère pour notre organisme corporel, sensoriel, cognitif et affectif qui tourne au ralenti lorsqu’il est privé d’espaces naturels ». Alors, cet auteur de nombreux guides éducatifs réapprend aux adultes et aux enfants, lors d’escapades dans ses montagnes pyrénéennes ou en forêt, à se remettre en mouvement en pleine nature. Se baisser à ras de terre pour pister une empreinte animale, ramasser du petit bois pour le feu, construire une cabane pour la nuit, autant d’activités qui mobilisent le corps sans le brusquer. Le simple fait de marcher vingt minutes en forêt produit une baisse de la fréquence cardiaque et une augmentation du système parasympathique (ce qui permet à l’organisme de récupérer) par rapport à une marche en ville, selon des chercheurs japonais. Et plus on reste en contact avec la nature, plus les bénéfices persistent dans le temps, constatent les multiples études nippones sur les bains de forêts (shinrin yoku).

Alors, si on profitait des vacances ou des week-ends pour s’offrir une réelle immersion ? « Notre besoin primitif est d’alterner des activités longues et douces avec des moments courts et intenses. Le bon équilibre est, par exemple, de faire des grandes balades d’un pas tranquille, ponctuées de temps vifs où l’on dévale une pente, hurle comme un loup ou monte aux arbres », conseille Louis Espinassous. Un moyen ludique et efficace d’harmoniser les sphères parasympathique et sympathique du système nerveux central, aux commandes de tous nos processus corporels. Et pour pousser plus loin l’expérience, le naturaliste Marc Giraud incite à « retrouver son instinct préhistorique » en escaladant des troncs d’arbres, des ravins, des pentes glissantes, histoire d’entretenir la souplesse de ses muscles et de ses articulations. Il recommande également de marcher pieds nus sur un sol naturel, un moyen intéressant de réguler certains troubles physiques.

Pour ma santé

Marcher pieds nus

Bourré d’ions négatifs, le sol de notre planète est bénéfique pour nous… si l’on y marche pieds nus. On capte ainsi l’effet des électrons, capables, selon des chercheurs américains, de réduire diverses inflammations, douleurs, troubles cardiaques ou anxieux. Petit mode d’emploi pour bénéficier de cette thérapie appelée « grounding » :

  • Marchez sur des surfaces différentes (terre battue, herbe, roche, sable…) pour stimuler les 7 200 terminaisons nerveuses de vos pieds, une vraie réflexologie plantaire naturelle !
  • Évitez les herbes trop hautes, de vrais nids à tiques, vecteurs de la maladie de Lyme.
  • Une bonne demi-heure de « grounding » au quotidien suffit pour bénéficier de ses effets.

Bon à savoir : Certains jardins ou parcs proposent des sentiers balisés « pieds nus », comme le SensoRied en Alsace ou le parcours sensoriel de la Maison du Parc à Saint-Brisson en Bourgogne.

Être en contact direct avec la terre améliore aussi notre microbiote. En effet, nous respirons et absorbons par la peau la bactérie Mycobacterium vaccæ, présente dans le sol et connue pour produire des effets anti-inflammatoires et immunitaires. Une bonne raison de se mettre au jardinage. « En jardinant, on se relaxe au contact de la nature tout en mobilisant l’ensemble de la chaîne musculosquelettique. C’est un bon remède au stress, à l’ankylose, aux maux de dos, à l’arthrose et à l’ostéoporose », souligne Denis Richard, docteur en pharmacie au Centre hospitalier Henri-Laborit à Poitiers et expert en hortithérapie. Il préconise 30 minutes d’activité quotidienne au jardin, en s’échauffant d’abord avec flexions et étirements, surtout quand on prend de l’âge. Puis on s’y met en changeant souvent de tâche pour activer diverses parties du corps sans se faire mal : désherber, biner, bâcher, tailler en montant sur une échelle, porter des arrosoirs (pas trop lourds !) en fléchissant les genoux avant de les soulever. On en profite pour réfléchir à la biodiversité de son jardin, ce qui favorisera tout un écosystème, précieux pour l’environnement autant que pour notre propre santé.

Ayin de Sela, créatrice d’élixirs floraux

S’appuyer sur la force vitale des fleurs

« Lorsque j’ai appris que ma sœur avait une maladie incurable, le choc a provoqué un cavernome dans mon cerveau, et j’ai perdu physiquement le sens de l’équilibre. J’étais alors une fildefériste médaillée d’or dans les arts du cirque, c’était ma passion et mon identité. Sans équilibre, je ne pouvais plus bouger ni marcher, une partie de moi est presque morte. Je suis restée immobilisée trois ans, et c’est à cette période que j’ai commencé à observer les fleurs. Je les voyais pousser même à travers les pierres et je me demandais où elles puisaient cette force pour croître et exister. C’est la force vitale des fleurs qui m’a donné le courage de réapprendre à marcher et m’a rendu le goût de vivre. Cette gratitude, j’ai eu envie de la partager à mon tour en créant des élixirs floraux. »

 

Henri Vincenot, écrivain

Se requinquer contre un chêne

« Si jamais tu es patraque, me disait le grand-père Sandrot, mets-toi le dos contre un beau chêne de futaie (chêne sauvage qui a poussé tout seul) ou un « moderne » de belle venue (chêne qui a été planté). Colle-toi les talons, les fesses, le dos et le « creuteu » (la partie postérieure du crâne, l’occiput) contre le tronc, tourné vers le sud, la paume des mains bien à plat sur l’écorce, et restes-y aussi longtemps que tu pourras… une heure, si tu en as la patience : Guari ! Regonflé à péter que tu seras ! Regonflé de quoi ? Regonflé de vie, garçon ! Et c’est facile à comprendre : l’arbre suce sa vie dans la terre, ça remonte par ses racines et par son tronc, et il la suce aussi dans le ciel par ses feuilles, et ça descend par ses branches. Ça circule dans les deux sens, tu comprends ? Et toi tu te requinques au passage ! C’est comme ça qu’ils se regôgnaient nos anciens ! ». Extrait de La Billebaude (coll. Folio)

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