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Augmentez votre résistance grâce à la rhodiole

Rhodiola rosea

Plante anti-déprime venue du froid, la rhodiole ou orpin rose (Rhodiola rosea) connaît un succès grandissant depuis vingt ans. Connue pour lutter contre le stress dans notre vie quotidienne, elle possède d’autres propriétés intéressantes, mises en évidence par de récentes études, qui se cachent derrière le mot plus global d’adaptogène. Découvrons-les. 

 

Très résistante et dotée d’un rhizome à l’odeur de rose, la rhodiole se trouve à l’état sauvage dans les régions polaires comme l’Arctique, le Grand Nord canadien ou la Sibérie, les zones de hautes montagnes d’Europe – Suède, Finlande, Autriche, Islande, Scandinavie –, mais également en Asie centrale. En France, il n’existe que quelques plants protégés dans les Alpes, les Pyrénées et les Vosges.

La tradition herboristique emploie l’orpin rose depuis plusieurs milliers d’années. Elle est ainsi citée par Dioscoride en 77 après J.-C., dans son ouvrage de référence De Materia Medica, sous le nom de Rodia riza. En 1753, le naturaliste Linné donne à la plante son nom scientifique dans son ouvrage Species plantarum

Les apothicaires utilisent la rhodiole des Alpes dans leurs préparations. Ses vertus sont redécouvertes par le Russe Israel Brekhman dans les années 1940. Deux décennies plus tard, elle est expérimentée par les scientifiques soviétiques sur les athlètes et les cosmonautes pour booster leurs performances, mais ces travaux restent classés secret défense en raison de la guerre froide.

C’est sa qualité de plante adaptogène qui a retenu l’attention des scientifiques russes. Ce terme, inventé en 1947 par le chercheur Nicolaï Lazarev (mentor de Brekhman), définit la capacité d’une substance à résister à tout type de stress, qu’il soit physiologique, psychique ou physique, avec une adaptation rapide de son organisme. Elle est aussi d’une totale innocuité.

Une médicinale à préserver

L’orpin rose est une plante vivace de petite taille rappelant la joubarbe, à tige feuillée, dressée et poussant en touffe. Ses fleurs sont dioïques – les fleurs mâles et femelles se trouvent sur des pieds séparés –, de couleur jaune cuivré ou rougeâtre. On reconnaît les pieds mâles à leurs pétales jaunes, les femelles étant pourpres.

Ses feuilles sont charnues, aplaties, de couleur vert-bleu et stockent l’eau comme toutes les plantes de sa famille les Crassulacées. Le rhizome est épais, ramifié, de couleur bronze et s’élève au-dessus du sol. En séchant, il développe un arôme de rose provenant principalement du géraniol qu’il contient.

Sa croissance est lente – il faut sept ans pour obtenir une plante à maturité –, ce qui menace la préservation de l’espèce à l’état sauvage compte tenu de sa demande croissante. La France et...

la Suisse ont entrepris, depuis 2010, des expérimentations autour de la mise en culture de plants.

La rhodiole renforce la mémoire… et la bonne humeur

En tant que plante adaptogène, la rhodiole permet un travail de fond sur l’équilibre nerveux, l’anxiété et le stress. Elle apporte un regain d’énergie, une sensation de bien-être psychique ainsi qu’un meilleur moral.

La plante contient de nombreux principes actifs thérapeutiques, notamment la rosavine, la rosarine, la rhodioline et la salidroside, qui stimulent la concentration de neurotransmetteurs (dopamine, norépinéphrine, acétylcholine et sérotonine) au niveau des synapses des neurones du cortex cérébral.

Ces actifs vont améliorer l’humeur, l’attention, l’apprentissage, la concentration et le sommeil, mais aussi renforcer la mémoire à court terme et la résistance au stress. Des propriétés qui en font la plante alliée des étudiants angoissés par leurs examens… Une étude, réalisée en 2000, a d’ailleurs démontré chez un groupe d’élèves une amélioration significative de leur condition physique et de leurs tests neuro-moteurs, ainsi qu’une réduction de la fatigue mentale.

Son action sur le taux de sérotonine va apaiser l’anxiété, les coups de fatigue, lutter contre la dépression et prévenir le burn-out. Ses vertus adaptogènes et antidépressives pourraient être dues à sa capacité à moduler la plasticité cérébrale. Elle serait donc impliquée dans la capacité du cerveau à remodeler les connexions et l’organisation de ses réseaux de neurones.

Plante équilibrante et tonique nerveux

La rhodiole régule le système nerveux via l’axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien, qui relie les systèmes nerveux central et endocrinien et contrôle les réponses au stress. En soutenant les surrénales, elle améliore la gestion des taux de cortisol et atténue, en parallèle, la hausse de l’adrénaline – ce qui contribue à abaisser significativement le niveau de stress dans l’organisme.

L’équilibre qu’elle apporte à l’organisme vient de sa propriété à influencer plusieurs systèmes du corps en même temps : nerveux, immunitaire, endocrinien, cardiovasculaire. Ses bienfaits se font sentir au bout de quelques jours et sont sans effets secondaires. Elle ne perturbe pas l’homéostasie du corps (c’est-à-dire les différents équilibres – hormonaux, de pression sanguine, de température, etc. – impliqués dans le fonctionnement de notre organisme). Elle ne crée pas d’accoutumance, contrairement aux antidépresseurs et aux somnifères.

À faire : une décoction de rhizome séché

Pour un adulte, compter 10 g pour 1/2 litre d’eau, à faire frémir à couvert pendant dix minutes et à laisser infuser trente minutes. À boire le matin durant six semaines. On peut utiliser la teinture mère à raison de 80 gouttes tous les matins. Elle existe aussi sous la forme de gélules. Il n’est pas recommandé de la prendre le soir, car elle peut provoquer des insomnies.

Si la plante s’avère trop excitante et vous donne trop d’énergie, diminuez les doses, à moins que ce ne soit une autre plante comme l’ashwagandha ou le bacopa qui vous soit plus adaptée. Enfin, c’est la forme totum de la rhodiole (ensemble des principes actifs) qui serait la plus efficace, puisqu’elle préserve l’équilibre naturel des différents composants de la plante.

Précautions d’emploi : la rhodiole est contre-indiquée en cas de maladie rénale, de cirrhose et chez les personnes bipolaires. Elle est aussi contre-indiquée chez la femme enceinte ou allaitante, de même que chez les enfants de moins de 10 ans, les études sur le sujet étant insuffisantes à ce jour. Elle est déconseillée en association avec les médicaments antidiabétiques ou les antidépresseurs.

Sources

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