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Maigre récolte pour l’arnica

Arnica

Fixé au 1er juillet cette année, le lancement officiel de la cueillette d’arnica dans les Vosges a rapidement tourné court. Très peu de plants étaient en fleur, au grand regret des quelques professionnels autorisés à venir récolter cet «or jaune des montagnes.

Habituellement couvertes de fleurs jaunes, les pentes du Markstein, dans le parc naturel régional des Ballons des Vosges, ont bien déçu la soixantaine de cueilleurs venus à la rencontre de l’arnica. « C’est peut-être la pire année que j’ai connue », déplore Francis Kempf, responsable des cueillettes pour les laboratoires Weleda. Au lieu des 8 à 10 tonnes généralement prélevées par l’ensemble des laboratoires et des petits fabricants de remèdes aux plantes, moins d’une tonne a fini dans les camions des cueilleuses et des cueilleurs. Ces derniers, arrivés pour la plupart dès 4 heures du matin sur le site, ont bien trouvé de l’arnica, mais sous forme de rosettes au ras du sol : très peu de plants ont cette année produit ces hautes tiges fleuries qui servent à différentes préparations pharmaceutiques et médicinales. « Nous avons ramassé à peine 2 kilos de capitules et on a renoncé à prélever la plante entière, alors qu’on avait totalisé 10 kilos l’an passé », témoigne Gabrielle Bertaux qui cueille pour les laboratoires Weleda et pour ses productions artisanales vendues à la marque Plantes & Potions.


Une cueillette très réglementée

Depuis 2007, la convention Arnica des Hautes-Vosges, plan de sauvegarde de l’espèce, permet pourtant de mieux gérer cette ressource naturelle par tous les acteurs concernés par ce site exceptionnel en France, représentant 95 % de la cueillette de cette plante. Une zone de prélèvement d’environ 150 hectares a été délimitée, des pratiques agricoles favorables à la biodiversité ont été mises en œuvre et des règles de cueillette ont été établies. « Chaque cueilleur doit être déclaré et annoncer ses prévisions de récolte en amont », explique Gabrielle Bertaux. « On doit cueillir manuellement, récolter seulement les plants en pleine floraison et laisser au moins une tige fleurie tous les 5 mètres carrés », ajoute Olivier Toussaint, agriculteur qui vient cueillir l’arnica sur les pentes du Markstein depuis trente-trois ans : « Nous avons appris à prélever cette ressource de manière durable. C’est une plante mythique, emblème de l’homéopathie », commente ce cueilleur aguerri.


Une leçon de la nature

Réchauffement climatique ? Pluviométrie insuffisante ? Printemps précoce, puis mois de mai trop froid ? Plusieurs hypothèses circulaient le 1er juillet dernier, jour de l’ouverture de la cueillette. Maigre récolte. L’arnica, aussi appelée la « montagnarde qui guérit », est un remède fameux contre les ecchymoses et le cueilleur Olivier Toussaint voit dans cette année maigre une leçon de la nature à tirer : « Il va falloir se faire moins de bleus et se donner moins de coups ; c’est peut-être un message que nous envoie la plante ». « Il n’y a pas de quoi s’alarmer », relativise, quant à elle, Gabrielle Bertaux : « Quand on travaille avec le végétal, on est souvent remis à notre juste place car quoi qu’il arrive, c’est la nature qui décide ».


Les artisans touchés de plein fouet

Quelques heures seulement après le début de la journée, la réunion rassemblant les cueilleurs, animée par les représentants du parc naturel régional des Ballons des Vosges, a débouché sur une décision difficile : cette journée du 1er juillet 2019 serait à la fois la première et la dernière de la cueillette… Une demi-journée seulement au lieu de trois jours habituellement ! Cependant, tous les acteurs se sont mis d’accord pour que les petits fabricants, « paysans cueilleurs » ou « paysans herboristes », puissent continuer à cueillir encore quelques heures l’après-midi. En effet, cette pénurie est très problématique pour eux. Elle inquiète aussi les grands laboratoires, mais ceux-ci pourront compenser cette perte en 2019 grâce à leurs stocks de teinture mère d’arnica.

 

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