Plantes et Santé Le magazine de la santé par les plantes

Gestes simples pour vaincre les allergies

Vaincre les allergies

On n’a jamais enregistré autant d’allergies aux plantes : pour les spécialistes, pas de mystère, le pollen devient plus agressif à cause de la pollution ! Rhinite, conjonctivite, trachéite, asthme, eczéma, urticaire : soigner une pollinose c’est d’abord prendre conscience des gestes simples que chacun peut réaliser, renforcer ses barrières naturelles et traiter précocement les symptômes.

Au cours des trois dernières décennies, les allergies ont considérablement augmenté dans les pays industrialisés. L’Organisation mondiale de la santé les classe au quatrième rang des maladies chroniques après le cancer, les pathologies cardiovasculaires et le sida. Le fameux rhume des foins est à son comble ! En allergologie, on l’appelle « pollinose » : ce sont des structures moléculaires présentes dans les grains de pollen de toutes sortes de végétaux qui sont les vraies responsables. Rhinites, conjonctivites, toux (trachéites), et parfois même asthme, eczéma et urticaire : 25 % des Français souffriraient désormais de ces symptômes pendant les périodes de reproduction des plantes. Au nord de la France et à l’est sévit le bouleau, au sud on éternue à cause des cyprès, dans la vallée du Rhône l’ambroisie défraie la chronique, et dans tout le pays, les graminées s’envoient en l’air… Chaque année, les quantités de pollens détectés par les réseaux de surveillance augmentent.

Les aérobiologistes parlent de pollution verte, qu’ils définissent comme une « concentration excessive de grains de pollens allergisants dans l’atmosphère ». La faute aux plantes ? Le processus de reproduction des plantes aurait-il dégénéré ? La réponse est clairement non : c’est à l’humain de faire son mea culpa. En un demi-siècle, la main de l’homme a modifié nos paysages. Les aménagements urbains ont laissé des zones en friche qui favorisent la prolifération des graminées, principales responsables du rhume des foins. De plus, les plantations d’espèces très allergisantes comme le cyprès, les bouleaux ou les oliviers ont contribué, depuis plusieurs décennies, à une augmentation progressive du nombre d’allergiques dans certaines régions.

Mais ce n’est pas tout. La pollution atmosphérique, et notamment l’ozone et les particules de diesel, abaisse le seuil de déclenchement des symptômes. En se fixant sur les pollens, ces substances issues du trafic automobile augmentent leur adhésion à la muqueuse nasale. On constate ainsi que les pollinoses sont plus fréquentes dans les zones situées autour des axes routiers. Aujourd’hui, on ne recommande plus de fuir les campagnes pour se prémunir des allergies, bien au contraire !

Par ailleurs, l’augmentation du CO2 dans l’air entraîne une production accrue de pollen par certaines plantes. C’est le cas de l’ambroisie dont les quantités de pollen ont doublé en quinze ans… « Comme pour préserver son avenir, la plante stressée produit une plus grande quantité de pollen dont les molécules (des protéines de stress) sont allergisantes », explique Dominique Château-Waquet.

Enfin, les changements climatiques entraînent des floraisons plus précoces et globalement des saisons moins marquées, d’où la modification du calendrier pollinique avec toutes ses conséquences pour notre santé.

Des barrières bien entretenues

La pollution environnementale agissant comme catalyseur des pollinoses, il apparaît essentiel pour les personnes atteintes, mais aussi pour tous ceux qui ne veulent pas être touchés, d’opter pour une vie saine. Il faut donc prendre le virage du bio, dans son alimentation mais aussi dans le choix des cosmétiques et surtout des plantes médicinales qu’on utilise pour se soigner : ce mode de culture garantit en théorie des produits dépourvus de pesticides et autres intrants chimiques. Et il faut fuir comme la peste les produits industrialisés : ils sont non seulement vecteurs d’adjuvants qui agressent le système immunitaire, mais de plus, les procédés industriels modifient la structure des molécules qui brouillent alors leur reconnaissance par notre organisme.
Les muqueuses et la peau sont nos barrières naturelles. C’est-à-dire un ensemble de cellules, tissus et molécules qui permettent la réaction immunitaire. Ces interfaces se transforment en voies de sensibilisation dès lors qu’elles sont altérées. C’est pourquoi les irritations, les inflammations et les infections ne doivent pas être prises à la légère mais bien soignées. Pour renforcer la muqueuse intestinale, la prise de probiotiques est intéressante car les antibiotiques que nous prenons directement, ou indirectement via les aliments, perturbent la flore naturelle. Notre peau mérite aussi d’être respectée et, en dehors des mains, elle est rarement sale au point d’être lavée au savon qui la décape et détruit sa barrière protectrice ! Quant au nez, il faut régulièrement le moucher. On peut réaliser des lavages au sérum physiologique, de préférence le soir pour favoriser la réparation de la muqueuse agressée tout au long de la journée ; ce geste est particulièrement important chez le jeune enfant qui ne sait pas se moucher.

Intermittente, l’allergie est l’expression d’un conflit qui sera réactivé rapidement grâce à la mémoire immunitaire. De crise en crise, le système immunitaire est surmené et a besoin d’être soutenu de façon adaptée. Le jus d’argousier (Hippophae rhamnoides), riche en vitamine C, est intéressant : 1 à 3 cuillères à soupe par jour de sirop (bio !) dans un verre d’eau. En application cutanée, son huile peut aussi contribuer à protéger la peau, car elle lutte contre la sécheresse. Il ne faut pas non plus hésiter à faire des cures de racine d’échinacée (Echinacea angustifolia ou Echinacea purpurea) qui stimule le système immunitaire : faire bouillir­ 2 g de racine d’échinacée pendant dix minutes dans un quart de litre d’eau, et boire une à trois fois par jour, pendant trois à quatre semaines. Mieux vaut prévenir que guérir !

Les gestes simples

Lorsqu’on diagnostique une allergie, la première mesure consiste à éviter ce qui provoque la réaction. C’est possible quand l’allergène est présent dans un aliment ou sur un animal, mais quand il s’agit de pollen, il est impossible d’y échapper à moins de déménager temporairement ou définitivement ! Certains gestes simples peuvent être réalisés, qui relèvent du bon sens mais qui méritent d’être énoncés.
Tout d’abord, il est essentiel de se renseigner sur les périodes de pollinisation car les personnes à terrain allergique doivent éviter au maximum les premières sensibilisations. Le Réseau national de surveillance aérobiologique (RNSA) permet de recevoir chaque semaine via son site www.pollen.fr des bulletins aéropolliniques par ville. Pour les personnes souvent en déplacement, le réseau propose leur géolocalisation avec une application pour téléphone mobile (voir www.pollens.fr/widget). En parallèle, des « pollinariums sentinelles » ont été créés : il s’agit de jardins où ont été rassemblées des espèces allergisantes. On y surveille de près les toutes premières émissions de pollen. Les pollinariums de Nantes, Angers, Laval et Rennes sont désormais effectifs (www.airpl.org).

Concrètement, pendant les périodes de pollinisation, il faut aérer son habitat avant 9 heures du matin ou après 21 heures, et fermer les fenêtres la journée car les pollens voyagent à la lumière et au vent. Dès les premiers symptômes, il n’est pas superflu de porter un foulard ou un chapeau et de rincer ses cheveux le soir afin de ne pas respirer des pollens toute la nuit. Le linge ne sera pas séché au grand air mais à l’intérieur. En voiture, on préconise de rouler les fenêtres fermées. Dans les cas extrêmes, des filtres à pollens peuvent être installés sur les fenêtres et l’on peut investir dans un purificateur d’air – pour la chambre – et un aspirateur à filtre HEPA (High Efficiency Particulate Air). En balade, on prévoit d’emporter du sérum physiologique pour se rincer les yeux ainsi qu’un mouchoir à humidifier : en respirant au travers, on pourra limiter l’inhalation des pollens. En vacances, il faut se méfier des baignades en piscine chlorée qui irritent les muqueuses. Les séjours en altitude sont conseillés : l’air est moins pollué et les saisons polliniques plus courtes et souvent retardées.

La pollution fait le lit de l’allergie

Dominique Château-Waquet, allergologue, nous explique :

«Les polluants altèrent les muqueuses, ces barrières qui sont faites pour nous protéger. Prenons l’exemple du nez : lorsqu’il fait sec, qu’il fait très chaud ou très froid, la muqueuse nasale revêt son manteau muqueux pour vous protéger. Et on le sent bien parce qu’on va devoir se moucher. Si, en plus de ça, l’air est chargé de particules ou de fumées, cette barrière va être surmenée et ne jouera plus son rôle protecteur. Elle laissera alors passer les pollens.

De plus, les polluants chimiques présents à la surface des grains agissent comme des adjuvants pour faciliter le passage. Les pollens arrivent alors sur les capteurs du système immunitaire qui identifient ces éléments comme étrangers : la prochaine fois qu’ils voudront passer, ils ne le pourront pas. La fois suivante, vous allez éternuer, le nez va couler, les bronches vont spasmer : survient une réaction brutale dont l’objectif est d’éjecter ce qui est indésirable.»

Pour aller plus loin, voici nos conseils pratiques en video pour combattre les allergies : 

En aucun cas les informations et conseils proposés sur le site Plantes & Santé ne sont susceptibles de se substituer à une consultation ou un diagnostic formulé par un médecin ou un professionnel de santé, seuls en mesure d’évaluer adéquatement votre état de santé.
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