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Au parc de Wesserling, des jardins à vivre

Au parc de Wesserling, des jardins à vivre

Au cœur de la vallée de la Thur, en Alsace le parc de Wesserling est un endroit unique. Il rassemble cinq somptueux et immenses jardins qui font le lien avec le patrimoine industriel textile de la région. À côté de l'ancienne manufacture royale, le parc est une invitation ludique à la découverte de multiples couleurs végétales et potagères.

En visitant les jardins de Wesserling, on pénètre au cœur d’un site majeur de l’histoire industrielle du textile alsacien. Pendant 250 ans, Wesserling fut une manufacture royale de textile, ainsi promue par Louis XVI, dès 1786. Puis, puis une cité usine d’une ampleur considérable. Désaffecté à la fin des années 1980, le département du Haut-Rhin a racheté 52 hectares du site : 17 hectares de jardins et de bâtiments entourant le château – dont un bâtiment retraçant l’histoire des cotons imprimés appelés indiennes – 5 hectares de parc rural autour de la ferme et 30 hectares d’espaces naturels. On découvre d’abord les jardins potagers créés au cours des XVIIIe et XIXe siècles comme jardins d’agrément et potagers familiaux. Leur mise en culture a repris en 2000 dans leur organisation d’origine. Potagers pédagogiques, ils accueillent aussi un chantier d’insertion sociale qui emploie 18 jardiniers. L’agencement des légumes et des fleurs font revivre les motifs créés par l’ancienne manufacture sur les textiles. Parmi les motifs choisis cette année, un papillon se déploie sur 14 mètres de part et d’autre de l’allée centrale. Mille zinnias rouges marquent le contour des ailes. Au centre, une alternance de céleri feuille vert foncé et de céleri à côtes violet dessine des rayures. L’extrémité inférieure des ailes est traversée par un chemin paillé bordé de tomates sur 400 œillets d’Inde orangé. La touche finale : deux ronds de cosmos blanc éclairent l’ensemble.

Le reste du potager est cultivé de façon plus classique, en parcelles avec une rotation annuelle. Des légumes racines exigeants en eau et engrais (poireau, chou, céleri) alternent avec des légumes fruits, des légumineuses comme le pois, le haricot, la luzerne ou le trèfle et de l’engrais vert (phacélie, moutarde blanche) choisi pour ses vertus mellifères. Des panneaux pédagogiques et des jeux permettent de découvrir les plantes et les jardiniers au travail sont aussi là pour répondre aux questions des visiteurs. La production de légumes et de fleurs comestibles (monarde, bourrache ou souci) est vendue sur place ou à des restaurateurs locaux. « Nous plantons moitié fleurs, moitié légumes, sans aucun intrant sinon du purin à base de fumier (récolté dans la ferme à côté), d’ortie et de prêle », explique Florence Cattenoz, de l’association Les ­Jardins de Wesserling, en charge de la gestion du potager. « Nous avons aussi à cœur de proposer de nombreuses variétés pour chaque plante. Une quarantaine pour la tomate, de la Noire de Crimée à la Rose de Berne… La difficulté est de maintenir un équilibre entre la production vendue sur place et l’esthétique afin que le potager soit beau à visiter de juin à octobre. »

Des espaces inspirés d’Andersen

Plus loin, le jardin dit régulier, tracé au début du XVIIIe siècle, lors de la construction du château, est dessiné en quatre parcelles qui accueillent chaque année les jardins éphémères du Festival international des jardins métissés. Pour la dix-huitième édition, ouverte de juin à octobre, quatre projets ont été sélectionnés sur le thème de La Petite Poucette, le conte d’Andersen. Plus loin, un escalier majestueux permet d’accéder à des terrasses dites méditerranéennes. Orientées plein sud, les plantes d’orangerie sont à leur aise : agrume, laurier-rose, camélia et palmiers… Pour finir, la terrasse du château – dont les travaux de rénovation sont en cours – domine les jardins d’où l’on peut admirer des séquoias d’Amérique et des tulipiers de Virginie plantés au XIXe siècle par les manufacturiers. Des majestueux tilleuls, aussi hérités du XIXe siècle, rappellent que nous sommes dans une région d’influence germanique, où il représentait l’empereur. En France, on planta des ormes comme symboles de la monarchie. Enfin, les amateurs d’expériences sensorielles aimeront le sentier pieds nus avec des chemins d’eau, des boules d’argile, du charbon, ou encore du chanvre, permettant de ressentir la variété des matières. Ne prévoyez pas une visite rapide de ce parc !

Infos pratiques

Adresse : Parc de Wesserling, rue du Parc, 68470 Husseren-Wesserling, tél. : 03 89 38 28 08, info@parc-wesserling.fr

Comment y aller : Prendre l’autoroute A35, A36 ou la RN83, direction Mulhouse, sortie Thann. Puis suivre la RN66 direction Épinal. Le parc est à 30 km de Mulhouse et 50 km de Belfort. En train, la gare SNCF de Wesserling est à 200 mètres du parc.

Horaires : À partir du 15 avril et jusqu’au 1er janvier. Le parc est ouvert tous les jours de 10 heures à 18 heures (jusqu’à 18 h 30 en juillet et août). Pour les Féeries nocturnes au jardin : plusieurs soirées sont prévues en août 2020.

Tarifs Adulte : 10 e, tarif réduit 8 e, gratuit pour les enfants de moins de 6 ans.

Événements : Festival international des jardins métissés, du 7 juin au 11 octobre 2020.

Hébergement : Chambres d’hôtes dans une ancienne ferme rustique à un quart d’heure à pieds du parc. De 60 à 70 e la nuit pour deux personnes.

www.lacharmaie.com

Un conservatoire de cognassiers

L’association les Jardins de Wesserling a inauguré en 2012 le premier conservatoire français de ­cognassiers (Cydonia oblonga). Plus d’une dizaine de variétés ont été plantées. Parmi elles, des raretés comme ­l’aromatnaya (Krymsk), au parfum citronné ou ananas. Originaire de Russie, c’est le seul arbre qui produit des coings comestibles crus. Le coing de Constantinople est réputé pour son arôme exceptionnel et son intense parfum ou celui du Portugal, cité dans la littérature dès 1760. Le coing est connu pour ses vertus antidiarrhéiques. La pectine contenue dans son fruit adoucit l’action astringente de ses tanins et en fait un remède idéal pour les bébés et les personnes âgés. Les fruits, transformés en gelées et en pâtes de fruits vendues sur place, conservent leurs propriétés astringentes. Les cognassiers côtoient des variétés anciennes de poiriers et de pommiers comme celui qui produit la pomme de Noël, rouge foncé, une variété qui servait à décorer les sapins.

En aucun cas les informations et conseils proposés sur le site Plantes & Santé ne sont susceptibles de se substituer à une consultation ou un diagnostic formulé par un médecin ou un professionnel de santé, seuls en mesure d’évaluer adéquatement votre état de santé.
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