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Rapport des Jardins botaniques royaux de Kew : « 13 % des plantes médicinales sont menacées d’extinction »

Brugmansia sanguinea

Les Jardins botaniques royaux de Kew, organisation scientifique qui gère notamment les célèbres Kew Gardens de la banlieue de Londres, inscrits au patrimoine de l'Unesco, ont publié fin septembre leur nouveau rapport annuel sur l’état des lieux mondial des plantes et des champignons. Ce bilan est sans appel : ce sont près de 2 plantes sur 5 qui sont aujourd’hui menacées d’extinction dans le monde. Parmi elles, 723 plantes médicinales.

Les menaces qui pèsent sur les plantes et les champignons ne cessent d’augmenter. Le quatrième rapport des Jardins botaniques royaux de Kew (RBG Kew), élaboré par plus de 200 scientifiques du monde entier, fait en effet état d’un risque d’extinction en nette évolution : en quatre ans le taux de risque est passé de 21 % à 39,4 soit un quasi-doublement. Ce chiffre inclut pourtant 4 000 nouvelles espèces sur lesquelles pèse la même menace. « Les données émergeant du rapport [de RBG Kew] peignent le tableau d’un monde qui a tourné le dos au potentiel qu’ont les plantes et les champignons de répondre à des problèmes planétaires fondamentaux comme la sécurité alimentaire ou le changement climatique » a déclaré le professeur Alexandre Antonelli, directeur scientifique à RBG Kew.

Des remèdes naturels disparaissent

Le rapport s’intéresse également aux plantes médicinales : 723 d’entre elles risquent de disparaître. En France, sont notamment concernés la colchique de Corse aux propriétés diurétique, analgésique, anti-inflammatoire, également indiquée dans le traitement de la goutte, ou le maceron perfolié aux vertus antiscorbutiques, stomachiques et diurétiques. Pour les champignons, seulement six espèces médicinales ont été évaluées, dont le polypore du mélèze évoluant dans les bois des Alpes françaises et suisses (propriétés antimicrobiennes), qui est à la limite de l’extinction. Le rapport souligne que l’extinction de ces espèces nous priverait d’une multitude de possibilités de médication. Pour aujourd’hui mais également pour demain. Sans compter le fait que des espèces non découvertes ont déjà disparu et avec elles leurs potentielles propriétés médicinales. C’est pourquoi le docteur Melanie-Jayne Howes a insisté, lors de la conférence de presse fin septembre, sur « la nécessité de développer et de soutenir les études scientifiques sur les propriétés des plantes mais également de continuer les recherches afin de découvrir de nouvelles espèces ».

Des plantes surexploitées

Par ailleurs, le rapport estime également que l’augmentation du nombre de patients atteints de maladies chroniques a favorisé le recours et l’étude des plantes médicinales pour le meilleur et pour le pire. Le pire étant la surexploitation et l’usage non durable des plantes médicinales alors que le rapport estime à 4 milliards le nombre de patients, notamment en Afrique du Sud, dépendants des herbes médicinales comme première source de remèdes. Mais RBG Kew pense que nos sociétés contemporaines sont en état d’apporter des solutions, comme l’affirme le Dr Melanie-Jayne Howes : « Les avancées scientifiques fournissent des opportunités pour trouver des moyens plus durables de révéler de nouveaux remèdes issus de la nature, pour harmoniser l’usage thérapeutique de la biodiversité et sa conservation ».

Pour soigner mais pas seulement

Les autres points relevés par le rapport sont les défis climatiques, alimentaires et énergétiques auxquels l’humanité doit se confronter, et auxquelles les plantes peuvent apporter des solutions. Les nouvelles données montrent que 7 039 plantes comestibles ont le potentiel pour nourrir les générations futures. Pourtant, jusqu’à présent, seulement 15 plantes représentent 90 % de la consommation alimentaire de l’humanité, et 4 milliards de personnes dépendent entièrement de trois plantes cultivées : le riz, le maïs et le blé. Ainsi, la quasi-monoculture de ces céréales engendre une agriculture intensive qui participe à la destruction de la biodiversité, mais commence également à montrer ses limites. «Dépendre d’une poignée de cultures pour nourrir la population mondiale contribue à la malnutrition et nous laisse vulnérables aux changements climatiques », insiste le Dr Stefano Padulosi. D’ici à 2050, nous serons 10 milliards de bouches à nourrir, la diversification de notre alimentation et des plantes qui y contribuent est devenue essentielle, estiment les chercheurs. Mais ce n’est pas tout, le potentiel des plantes comme biocarburants devrait aussi être mieux optimisé. L’économie tout entière pourrait bénéficier de la sauvegarde de la biodiversité, des plantes et des champignons, conclue le directeur scientifique, Alexandre Antonneli : « À une époque où la biodiversité décline rapidement, nous échouons à ouvrir le coffre aux trésors renfermant l’incroyable diversité qui nous est offerte et manquons une opportunité immense pour notre génération ».  

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