Plantes et Santé Le magazine de la santé par les plantes

Cerveau et aromathérapie, la belle alliance (2/3)

Siège de la pensée et des émotions, écrin de nos souvenirs, le cerveau fait de nous ce que nous sommes. D’où la nécessité de le stimuler au quotidien ! En la matière, l’efficacité des huiles essentielles est de mieux en mieux établie. Mémoire, attention, créativité… Les molécules aromatiques exercent leur influence bienfaisante sur l’ensemble de nos fonctions cérébrales.

huile de lin

Préservez vos neurones !

Comme les autres cellules, les neurones ont besoin d’être bien nourris pour rester en bonne santé. Une nouvelle étude parue en juin 2017 dans le Journal of Neuroscience a confirmé le rôle déjà connu des oméga 3 dans le maintien d’un cerveau en pleine forme, et ce, dès l’adolescence. Pour entretenir vos fonctions cognitives, privilégiez donc les oléagineux, les poissons gras (saumon, sardine, hareng) et les huiles de lin, de chanvre ou de colza.

Si une alimentation saine et naturelle, riche en fibres, vitamines et antioxydants et une bonne hydratation sont indispensables, le sommeil l’est tout autant. Dormez suffisamment, entre 7 et 8 heures par jour. En 2013, des chercheurs américains ont montré que « la fonction récupératrice du sommeil résulterait de l’élimination des déchets produits par l’activité neuronale qui s’accumulent pendant que l’on est réveillé », explique le Dr Maiken Nedergaard. Selon la scientifique, le cerveau effectue une « détox » pendant le sommeil. Mal faite, elle pourrait préparer le terrain à la maladie d’Alzheimer. En cas de troubles du sommeil, l’huile essentielle de marjolaine à coquilles agit comme rééquilibrant du système nerveux, tandis que celle de néroli favorise le sommeil et limite l’agitation nocturne.

Enfin, pour prévenir la dégénérescence du cerveau et du corps, faites du sport ! Des chercheurs de l’Inserm ont remarqué que le volume cérébral des séniors ayant une pratique sportive régulière est plus important, notamment au niveau de l’hippocampe, partie du cerveau limbique essentielle à l’apprentissage et à la mémoire de long terme. L’activité sportive, en stimulant la circulation sanguine, contribuerait à améliorer l’irrigation du cerveau et à éliminer ses déchets. La circulation sanguine est aussi améliorée par les huiles essentielles : le cyprès, la lavande aspic, le citron ou encore la menthe poivrée ont fait leurs preuves.

Le cerveau se nourrit aussi de changements : soyez inventif, cassez la routine, émerveillezvous ! Et cultivez votre désir d’apprendre ! Enfin, luttez contre le stress, qui est toxique pour les neurones. En cause, le cortisol, l’« hormone du stress », qui cause des dommages aux cellules situées dans l’hippocampe, impliqué comme on l’a vu dans la transformation des souvenirs récents en souvenirs de long terme. Le stress a en effet pour conséquence d’atrophier l’hippocampe, et donc d’altérer le fonctionnement de la mémoire. Toujours grâce à la plasticité du cerveau, plus on est jeune, plus l’atrophie de l’hippocampe est réversible.
Les huiles essentielles de petit grain bigarade, d’orange douce et de camomille romaine sont de bonnes alliées pour faire baisser la pression et retrouver l’apaisement. À essayer...

dès que possible ! N’hésitez pas à utiliser ces huiles essentielles en diffusion durant une séance de méditation. Un grand nombre d’études ont confirmé l’action bienfaisante de cette pratique dans l’amélioration de nos capacités de concentration et de mémorisation.

La question de la dégénérescence des neurones est particulièrement difficile à affronter quand on évoque les maladies d’Alzheimer ou de Parkinson. La détérioration des cellules nerveuses, au premier rang desquelles les neurones, se traduit par tout un éventail de symptômes cognitifs : pertes de mémoire, bien sûr, mais aussi difficultés d’élocution, désorientation dans l’espace et le temps, perturbation de la faculté de raisonner, troubles de la personnalité parfois violents, anxiété et insomnies. S’il n’est pas encore possible de les guérir, le maintien d’une stimulation cérébrale et d’une bonne hygiène de vie peut contribuer à retarder la dégénérescence.

De même, les huiles essentielles ont apporté la preuve de leur influence bénéfique sur certains de ces symptômes. Elles permettent d’accompagner en douceur les patients atteints. Chez ces derniers, le contact par la peau est rassurant et permet de faire redescendre un stress souvent élevé. Plusieurs études ont démontré l’efficacité de massages pratiqués avec une huile contenant 1 % d’huile essentielle de mélisse, connue pour son action apaisante sur l’anxiété des patients. Une autre étude réalisée auprès de femmes souffrant de la maladie d’Alzheimer et parue en 2006 dans l’International Journal of Neuroscience a montré qu’un massage des mains de 20 minutes avec des huiles essentielles de romarin, de lavande, de citron, d’orange et de camomille trois fois par semaine pendant trois semaines, a permis de faire baisser l’anxiété de ces patientes et d’accroître leur estime de soi.

Après avoir fait inhaler de l’huile essentielle de lavande à des rats, des chercheurs ont observé une diminution des troubles affectant les repères spatiaux et temporels. Dans une autre expérience, menée en 2009, deux synergies ont été testées sur des personnes âgées atteintes de démence. La première à base d’huiles essentielles de lavande et d’orange, relaxantes le soir, la seconde à base de romarin et de citron, stimulantes cognitives le matin. Résultat : on a constaté une meilleure estime de soi et une amélioration de la conscience de l’environnement et de la capacité à s’orienter !

Boostez vos méninges

« J’ai 65 ans et il m’arrive de plus en plus souvent d’avoir des petits trous de mémoire. »

Conseils
L’huile essentielle (HE) de marjolaine est légèrement euphorisante. L’épinette noire et le sapin de Sibérie ont des vertus psychostimulantes.

Formule
• HE de romarin à 1,8-cinéole : 10 gouttes
• HE de marjolaine à coquilles : 5 gouttes
• HE d’épinette noire ou de sapin de Sibérie : 5 gouttes

Mode d’emploi
Déposer sur la mèche d’un stick et inhaler. Le stick peut être inhalé aussi souvent que nécessaire

Par Françoise Couic Marinier, docteur en pharmacie et spécialiste en aromathérapie et phytothérapie

Des huiles essentielles à l’hôpital.

En Allemagne, au Canada ou en Grande-Bretagne, l’utilisation des huiles essentielles est répandue dans les hôpitaux en soutien des traitements classiques, notamment dans les services de cancérologie et de gérontologie. Dans ce domaine, les choses commencent enfin à bouger en France. Afin d’encourager et de démocratiser l’usage des huiles essentielles comme approche complémentaire de la santé, la Fondation Gattefossé décerne chaque année le prix « applications cliniques des huiles essentielles en milieu hospitalier » ainsi que deux bourses de 5 000 euros chacune. En 2016, c’est le Centre hospitalier de Valenciennes, dont la démarche a été portée par la gériatre Géraldine Gommez, qui a reçu le prix. Selon elle, l’utilisation des huiles essentielles « transforme la relation patient/soignant (…) et enrichit les pratiques des soignants ». 

Construisez votre atelier aromatique

Depuis plus de trente ans, Michaël Moisseeff anime des ateliers olfactifs de tous types. Il s’adresse aussi bien à des enfants autistes, à des malades d’Alzheimer ou à des personnes qui ont envie de développer leur odorat et leur mémoire. Ce « créateur d’odeurs » en a rassemblé 1 000 dans son laboratoire, dont quelque 400 huiles essentielles. Voici ses conseils pour développer notre mémoire olfactive et les facultés cognitives qui lui sont liées.

Commencer par choisir 7 huiles essentielles, pas plus. Les choisir en partant d’odeurs que vous avez déjà caractérisées. Par exemple une odeur fleurie en pensant à la lavande ou à l’ylangylang. Une ambiance boisée avec une HE de pin. Une note épicée avec la cannelle ou la muscade. Le monde olfactif est suffisamment vaste pour vous permettre de vraiment personnaliser votre choix.

Les préparer en les mélangeant avec environ 90 % d’huile de pépins de raisin, une huile végétale plutôt stable. Trop concentrées, les HE risqueraient, sinon, de saturer vos capteurs olfactifs.

Commencer doucement à sentir flacon après flacon en laissant monter les mots que vous pourriez leur associer.

Au fil du temps, ajouter dans chaque famille une nouvelle HE. Si vous avez choisi la famille des citrons, vous commencerez à identifier le citron vert. Dans la famille des anisés vous sentirez l’estragon, puis ajouterez le carvi, le fenouil, etc.

Cet exercice permet de structurer sa mémoire olfactive tout en l’affinant. Progressivement, on se rend compte que l’on peut ainsi plus facilement mobiliser l’information stockée dans notre cerveau.  

Des neurones bien protégés

L’huile essentielle de sauge d’Espagne (Salvia lavandulifolia) exerce une influence bénéfique sur les performances cognitives. Elle contient 20 % de 1,8-cinéole et 10 % d’alpha-pinènes. Des composants dont l’action antioxydante permet de réduire le stress oxydatif sur des cellules qui protègent les neurones. Enfin, cette huile essentielle inhibe les cholinestérases responsables de la dégradation de l’acétylcholine, un neurotransmetteur.

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