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Un cerveau vif et connecté pour la vie (1/4)

Si la science n'a pas encore toutes les clés du cerveau, on découvre chaque jour ses étonnantes facultés d'adaptation et de plasticité. Un potentiel qu'il est nécessaire d'entretenir afin de garder  des neurones actifs et prévenir un éventuel déclin cognitif. Nos experts donnent leurs conseils  pour renforcer l'acuité intellectuelle et la mémoire et freiner le vieillissement cérébral. 

Un cerveau vif et connecté pour la vie

Un cerveau vif et connecté pour la vie

Si la science n'a pas encore toutes les clés du cerveau, on découvre chaque jour ses étonnantes facultés d'adaptation et de plasticité. Un potentiel qu'il est nécessaire d'entretenir afin de garder des neurones actifs et prévenir un éventuel déclin cognitif. Nos experts donnent leurs conseils pour renforcer l'acuité intellectuelle et la mémoire et freiner le vieillissement cérébral. Caroline Pelé

Organe le plus fascinant du corps, notre cerveau concentre dans une masse de moins de 2 kilos, composée aux trois quarts d’eau, un fonctionnement ultra-sophistiqué qui est loin d’avoir encore livré tous ses secrets. « L’activité cérébrale débute par un stimulus : une pensée ou une information provenant d’un des cinq sens. Lorsque celui-ci arrive à l’encéphale, ce dernier envoie des messages au reste du corps », synthétise le Dr Éric Braverman dans son best-seller Cerveau à 100 % (éd. Thierry Souccar). Ces signaux se propagent à la moelle épinière qui, avec le cerveau, constitue le système nerveux central (SNC). Et toutes ces informations sont transmises par leurs précieux composants : une centaine de milliards de neurones. Pour communiquer entre eux, ces derniers utilisent des neurotransmetteurs, ou neuromédiateurs, qui génèrent un courant électrique. « La bonne circulation de ces molécules est la clé de notre bien-être », résume Éric Braverman.

Quatre principaux neurotransmetteurs influent directement sur notre équilibre psychique et mental : la dopamine, l’acétylcholine, l’acide gamma-aminobutyrique (GABA) et la sérotonine. Ils livrent des informations électriques aux deux hémisphères cérébraux et à leurs quatre lobes (frontal, pariétal, temporal et occipital) qui les transforment en signaux chimiques pour nous permettre de penser, bouger, ressentir des émotions, créer, nous souvenir… Ces neuromédiateurs sont particulièrement impliqués dans le fonctionnement des facultés intellectuelles et cognitives. Un manque d’acétylcholine, par exemple, peut produire des troubles du langage, des pertes de mémoire et des problèmes cognitifs allant jusqu’à la maladie d’Alzheimer. De même, une insuffisance en dopamine peut causer des troubles moteurs et de l’attention, c’est l’une des causes de la maladie de Parkinson.

Veiller au bon équilibre des neurotransmetteurs est donc une clé importante pour retarder la diminution du nombre de connexions entre les neurones, l’un des facteurs identifiés du vieillissement du cerveau. Même si les processus de dégénérescence cérébrale restent mystérieux, on sait que le déclin cognitif se manifeste aussi par une atrophie de l’hippocampe, région étroitement liée à la mémoire. Or, celui-ci peut être abîmé par le stress chronique – qui le met...

en surchauffe en produisant trop de cortisol – ainsi que par certaines pathologies, pourtant éloignées à première vue. Ainsi, des scientifiques japonais ont constaté que l’hippocampe diminuait plus vite chez les sujets atteints de maladies graves des gencives (parodontales). D’autres facteurs de santé générale affectent le cerveau selon Patrick Aubé, médecin généraliste phytothérapeute : « Une mauvaise santé cardiovasculaire aura un impact sur la microcirculation cérébrale car les vaisseaux abîmés ne pourront plus optimiser leur apport en oxygène vers le cerveau ». De même, si nos neurones ont besoin de glucose pour carburer, un excès de sucre altère, selon plusieurs études, la mémoire à court terme et l’hippocampe, et consommer plus d’une boisson sucrée ou soda par jour multiplierait par deux le risque d’Alzheimer.

Et pourtant, même lorsqu’il subit des lésions ou des traumas avec une détérioration neuronale, les chercheurs ont découvert l’extraordinaire capacité du cerveau à se restructurer et à créer de nouvelles connexions synaptiques : c’est la neuroplasticité. « La réorganisation neuronale permet aux fonctions perdues d’être partiellement prises en charge par les neurones situés à proximité », décrypte la Fédération pour la recherche sur le cerveau. Des travaux récents ont également démontré que nous pouvons produire de nouveaux neurones (neurogenèse) tout au long de la vie, alors qu’on pensait auparavant disposer d’un « stock » limité qui commençait à décroître à l’âge adulte. Mais pour qu’ils se régénèrent, encore faut-il mobiliser les neurones régulièrement, sinon ils se dégradent. « L’épidémiologie a montré que c’est la combinaison d’une bonne alimentation, de l’exercice physique, de la stimulation mentale et des relations sociales qui joue un rôle bénéfique sur le cerveau », analyse ­Pascal Douek, médecin micronutritionniste, auteur des Nouvelles Clés de la longévité. Le régime Mind semble par exemple améliorer les capacités cognitives des seniors tandis que l’exercice physique comme la marche ou les squats oxygènent le cerveau. « N’oublions pas l’importance cruciale du sommeil profond, qui permet de vider les poubelles du cerveau . Sinon, on accumule trop de déchets toxiques et on risque des perturbations cognitives », souligne le Dr Aubé.

 

Mind, le régime protecteur des neurones ?

Mind, qui signifie « esprit » en anglais, est un régime destiné à améliorer le fonctionnement cognitif. Il s’inspire de deux diètes déjà connues : le régime méditerranéen (en prévention des maladies cardiovasculaires) et le DASH contre l’hypertension. Après une étude remarquée en 2015, concluant que ce régime pouvait réduire le risque d’Alzheimer de 35 à 53 %, nombre d’experts médicaux et d’associations de patients mettent en avant cette approche pour freiner le déclin cognitif.

Sont préconisés les viandes blanches et poissons, une alimentation très végétale misant surtout sur les légumes à feuilles vertes, riches en flavonoïdes et lutéines, et les baies riches en antioxydants.

Sont déconseillés la viande rouge, les sucreries et pâtisseries, les plats industriels, les fromages à pâte molle, le beurre et la margarine.

L’étonnant effet des squats

On connaissait leur intérêt pour raffermir les cuisses, mais faire des squats stimule aussi le cerveau. Selon le Pr Damian Bailey, directeur du Laboratoire britannique de recherche neurovasculaire à l’université de South Wales, s’accroupir et se lever de manière répétée fait monter et descendre le flux sanguin vers le cerveau, stimulant « l’endothélium vasculaire, la paroi interne du cerveau, pour fournir plus de sang à celui-ci ». Notamment dans la zone de l’hippocampe, impliquée dans les facultés cognitives. Il recommande 3 séances hebdomadaires de squat durant 3 minutes.

À faire

  • Debout, écartez les jambes de la largeur du bassin, les pieds légèrement ouverts vers l’extérieur.
  • Tendez vos bras devant vous et, le dos bien droit, accroupissez-vous en inspirant jusqu’à ce que vos cuisses soient parallèles au sol.
  • Remontez en expirant, puis recommencez.

De leur côté, les plantes peuvent soutenir et renforcer nos capacités de concentration, d’attention et d’acuité intellectuelle. De même, les huiles essentielles ou les champignons, tel l’hericium, peuvent être de solides alliés pour entretenir notre mémoire. Et lorsque des signes de déclin cognitif apparaissent, les recherches ont démontré que la phytothérapie pouvait permettre de maintenir plus longtemps les facultés cognitives et de ralentir les maladies liées à la dégénérescence cérébrale.

Une ligne directe intestins-cerveau ?

La recherche se passionne pour les interactions entre le microbiote et le cerveau. Et si, en circulant via le nerf vague, les bactéries intestinales étaient liées à notre manière de penser et notre humeur ? L’hypothèse paraît se confirmer lors des dernières études sur l’animal, et très récemment sur l’humain. Ainsi, la bactérie Lactobacillus rhamnosus semble améliorer l’humeur des souris dépressives. Côté cognitif, les scientifiques du projet européen ThinkGut ont étudié sur 1 700 patients la corrélation entre microbiote et facultés cérébrales. Et ils ont pu relier une famille de bactéries à des troubles cognitifs alors que d’autres germes semblent, au contraire, préserver les fonctions cognitives. Ce qui ouvre un nouveau champ thérapeutique – les psychobiotiques – pour agir sur le cerveau à l’aide de certains probiotiques.

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