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Surmonter la fatigue chronique avec les huiles essentielles

Fatigue chronique et huiles essentielles

Physique ou psychique, réactionnelle ou physiologique, anodine ou témoin d’une pathologie grave, la fatigue est un symptôme difficile à traiter de manière saine et efficace. Toutefois, des molécules aromatiques utilisées quotidiennement peuvent aider l’organisme à se relever.

La fatigue est le signe d’un lâcher-prise de l’organisme. C’est une réaction qui fait suite à une lutte interne hormonale, immunitaire ou métabolique, induite par une carence en hormones, en vitamines ou en minéraux. Efforts physiques intenses et répétitifs, maladies, infections et douleurs chroniques, période de convalescence ou pression psychique, course après le temps ou l’argent, surmenage intellectuel, choc émotionnel et stress, déséquilibre thyroïdien, andropause et ménopause... Autant de facteurs qui favorisent l’installation de la fatigue en puisant dans les réserves. Dès lors, il est important de prendre en compte ce signal d’alarme et de relancer rapidement la vitalité.

Face à ce problème, il faut en tout premier lieu revoir l’équilibre de son alimentation, en privilégiant notamment la consommation de fruits et de légumes crus et frais, de protéines d’origine biologique (viandes, poissons gras, légumineuses) et de lipides nobles issus des graines de lin moulues et des oléagineux, comme différentes noix ou amandes. Il est aussi fortement recommandé d’éradiquer de vos menus les produits laitiers, les aliments sucrés et les céréales blanches raffinées, remplacées si besoin par des céréales complètes. 

Prendre soin de ses reins

Par ailleurs, il faudra porter une attention toute particulière à la santé des reins qui, selon les principes de la médecine chinoise, ont en charge le tonus global de l’organisme. Avec l’âge, d’une manière inexorable, les fonctions rénales sont moins performantes, entraînant des états de fatigue et une baisse de vitalité récurrente. Le niveau global d’énergie dans les reins atteint alors un seuil d’alerte et le corps fonctionne en surrégime. Et comme les différentes énergies qui alimentent les organes sont interdépendantes, si le rein est faible trop longtemps, le foie et les muscles, responsables du mouvement et de la réactivité, perdront leur équilibre.

D’un point de vue énergétique, il s’avère que les huiles essentielles qui rechargent les reins sont aussi actives sur les glandes surrénales, ce qui permet de soutenir la synthèse de cortisol, une hormone tonifiante. Une aubaine, car bon nombre de fatigues rebelles aussi sont le reflet d’une carence en cortisol. En témoignent la fatigue de fin de journée – le pic de cortisol ayant lieu le matin à 8 heures et son taux diminuant au  fil des heures –, mais aussi l’épuisement nerveux lié au stress, au surmenage, aux contextes d’algies chroniques ( bromyalgie, maladies inflammatoires), les fatigues liées à l’âge pendant la ménopause ou l’andropause, ou encore les fatigues suite à une lutte immunitaire (grippe, mononucléose, infections respiratoires chroniques, hépatites...).

Des cortisone-like avant tout

La thyroïde est elle aussi parfois impliquée dans certaines fatigues comme celles qui s’observent le matin au réveil ou, paradoxalement, au repos. Et comme l’équilibre thyroïdien est en étroite relation avec l’équilibre surrénalien, on agira au préalable sur les glandes surrénaliennes avant d’intervenir sur la thyroïde. Pour ce faire, les huiles essentielles aux propriétés cortisone-like sont indiquées, comme le pin sylvestre. Cette HE est dite roborative et s’allie très bien à celle de thym à feuille de sarriette, aussi appelé thym saturéoïde, qui assure un rééquilibrage profond lorsque l’organisme a déraillé, tant sur le plan...

immunitaire qu’hormonal, voire nerveux. Ce thym est idéal en cure répétée, au besoin tous les mois, pour accompagner la ménopause ou les tableaux cliniques de  bromyalgies et de maladies auto-immunes inflammatoires.

Pour compléter la synergie, une place de choix sera faite à une HE d’origan, excellente pour réchauffer les nerfs et redonner de l’énergie au système neurovégétatif : Origanum majorana, plus connu sous le nom de marjolaine. Huile essentielle de l’épuisement, des insomnies, du stress, du manque de tonus physique, psychique et même sexuel, cette fragrance arrondit la note aromatique globale.

Enfin, une dernière HE, celle de ravinstara, apportera une touche olfactive cinéolée, vivifiante et oxygénatrice. Bien connue en hiver pour sa puissance immunitaire et antivirale, elle possède de multiples facettes. Grande neurotonique, elle n’excite pas mais recharge les nerfs de la même façon que la marjolaine. Elle aide à s’endormir, à rétablir les cycles de sommeil – ce qui implique de privilégier son utilisation le soir au coucher – et à améliorer sa qualité. Au  fil du protocole, les réveils sont plus toniques et la résistance aux efforts physiques et au stress est meilleure.

Application cutanée ou olfactive

Cet arsenal biochimique doit être présenté d’une manière optimale pour qu’il puisse délivrer son plein potentiel thérapeutique. Et la voie interne n’est paradoxalement pas la voie d’administration la plus efficace. En effet, l’application de ces molécules actives doit être cutanée et se faire directement sur la commande nerveuse centrale: la moelle épinière. Les creux de chaque côté de la colonne vertébrale correspondent aux chaînes des ganglions nerveux servant de relais aux principaux neurotransmetteurs. Imprégner ces tissus des ces HE neurorégulatrices procure un effet palpable en quelques jours. La deuxième zone à privilégier est celle des surrénales. Elle se situe au milieu du dos, dans les creux, juste sous les dernières côtes flottantes. Cette zone est d’ail- leurs souvent sensible à la palpation profonde. Les actifs cortisone-like corrigent, nourrissent et réharmonisent la régulation de cortisol pour que sa sécrétion soit plus adaptée au besoin de l’organisme.

Enfin, la voie olfactive véhicule les actifs, via le nerf olfactif, jusqu’au cerveau, le grand chef d’orchestre nerveux. Respirer profondément ces huiles essentielles réveille instantanément les esprits lourds et endormis. Un mélange indéfinissable à la fois chaud et oxygénant, profond et aérien, vivifiant et enracinant. En quelques semaines, on retrouve une sensation profonde et solide de vitalité, une meilleure capacité à agir et à réagir à son environnement. L’organisme reprend de la hauteur, aidé par une force verticale qui part du sol pour remonter le long de la colonne. Comme une bouffée de vie qu’on inspire, une puissance aromatique à laquelle on se connecte pour mieux ouvrir ses sens et aborder la vie dans de bonnes dispositions.

ZOOM - Coup de fouet du petit-déjeuner

Pour remonter la pente,  rien de tel de remplacer  le traditionnel café du  petit-déjeuner par des  aromates reconstituants.

Par Aude Maillard, aromathérapeute

À faire : Dans une  casserole, râper un  centimètre de rhizome  de gingembre, un demi- bâton de cannelle et  ajouter un demi-citron en rondelle (zeste et jus).  Rajouter éventuellement  une lamelle de rhizome  de curcuma et un clou  de girofle. Bien écraser  le tout et verser 3 à 4  tasses d’eau. Faire bouillir  pendant 5 à 10 minutes  et boire tiède.

Ma formule pour retrouver de énergie

Par Aude Maillard, aromathérapeute

Propriétés  
Régulatrice nerveuse et surrénalienne, cortisone-like,  tonifiante psychique, nerveuse, physique et sexuelle.
Indications  
Convalescence, surmenage, baisse immunitaire, stress,  troubles du sommeil et insomnies, dépression, fatigue psychique,  physique, ménopause et andropause, hypothyroïdie, baisse   de la libido.

HECT de ravintsara  (5 ml) 
Cinnamomum camphora CT cinéole

HECT de pin sylvestre (10 ml) 
Pinus sylvestris

HECT de thym saturéioïde (5 ml) 
Thymus satureoides

HECT de marjolaine des jardins (10 ml) 
Origanum majorana

1 ml = 25 gouttes. HECT : huile essentielle chémotypée.

Préparation
Prendre un flacon en verre teinté de 30 ml muni d’un compte- gouttes capillaire, y verser les HE selon les quantités indiquées puis agiter.
Voie olfactive
Déposer 2 gouttes de la synergie à l’intérieur des poignets et procéder à 5 respirations consécutives.
Voie cutanée
5 gouttes (enfants à partir de 7 ans) à 10 gouttes (adultes) à répartir en massage de la colonne vertébrale et des surrénales, 2 fois par jour pendant 15 jours à 3 semaines, puis arrêter le traitement.
Contre-indications
Enfants de moins de 7 ans, femmes enceintes et allaitantes, déconseillé en cas d’antécédents de cancers hormonodépendants. Surveiller la tension artérielle en cas d’hypertension. Si les symptômes persistent, consulter un médecin. 

Le myrte pour les thyroïdes paresseuses

Les huiles essentielles des myrtacées (eucalyptus, giroflier, melaleuca)  sont bien connues pour leurs propriétés tonifiantes et stimulantes de la  circulation, de l’immunité ou de la respiration. L’HE de myrte, originaire  de Corse et appelé aussi myrte vert, est particulièrement riche en cinéole,   une molécule spécifique du mouvement et de la circulation. Elle saura  souffler les états de fatigue provenant des thyroïdes paresseuses. Très  polyvalente, elle règle aussi des problèmes de lenteur digestive et  circulatoire, ou encore les maux de gorge.

À faire

Par Aude Maillard, aromathérapeute
Diluer l’HE de myrte à 20 %   (2 ml ou 60 gouttes dans un flacon  de 10 ml et compléter jusqu’en haut  du flacon avec de l’huile végétale   de noyau d’abricot). Appliquer au  moins 2 fois par jour, en quantité nécessaire sur la thyroïde.  L’application va réactiver la fonction  endocrine et tous ses effets  métaboliques, dont le tonus global.   À faire 5 jours sur 7, pendant plusieurs mois si besoin. 

Un trio libérateur contre la fatigue mentale

La fatigue chronique, présente toute la journée  et surtout le matin au réveil, est un élément de  diagnostic caractéristique de la dépression. Dans  ces contextes très délicats, si profondément  déséquilibrés parfois depuis des années, les  HE sont des outils complémentaires puissants  pour accompagner tous les autres protocoles  thérapeutiques. En plus de la synergie proposée  page 33, on insistera en guise de soutien  psychoémotionnel sur la voie olfactive. Diffusion  atmosphérique, huile corporelle aromatique (dosée  à 5 ou 10 %) après la douche, respiration d’huiles  essentielles à l’intérieur des poignets sont autant  de leviers puissants pour aider l’esprit à s’ouvrir et à  soulever le couvercle qui assombrit les pensées et  anesthésie le corps physique. Privilégiez pour cela  la fragrance de la menthe verte, celle de l’orange  douce, ainsi que celle, roborative, du pin sylvestre.

À faire

Par Aude Maillard, aromathérapeute
Mélanger les trois  huiles essentielles  à parts égales  (90 gouttes de  chaque) dans un flacon  de 10 ml et mettez- les dans un diffuseur  atmosphérique.  Vous pouvez aussi  appliquer une goutte  à l’intérieur des  poignets et respirer  profondément. 

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