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Huile essentielle de lavande: simple modulateur hormonal ?

Un test prouve que l'huile essentielle de lavande n'est pas perturbatrice endocrinienne
Un test prouve que l'huile essentielle de lavande n'est pas perturbatrice endocrinienne

Alors que l’on accusait, l’année dernière, l’huile essentielle de lavande d’être un perturbateur endocrinien, un test reconnu par l'Union européenne prouve le contraire. Mis au point par le laboratoire CNRS-CiTCoM, il permet de détecter un large panel de perturbateurs endocriniens. Cette avancée scientifique devrait ouvrir la voie à une analyse plus juste des produits naturels dans le cadre de la réglementation Reach.

Depuis l’annonce, l’année dernière, de la révision de la directive européenne Reach, prévue initialement pour fin 2021, qui pouvait conduire au classement des substances aromatiques dans la catégorie des produits dangereux, plusieurs rebondissements ont eu lieu. 

Le 19 octobre dernier, on apprenait en effet le report d’un an de cette révision par la Commission européenne. Une bonne nouvelle pour la filière des huiles essentielles (HE) qui gagne ainsi du temps pour faire entendre ses arguments et pour répondre aux nombreuses exigences de l’Europe sur l’évaluation des risques des huiles essentielles.

Au même moment, un nouveau test sur modèles placentaires humains baptisé « hPlacentox » et élaboré par le laboratoire CNRS-CiTCoM, était classé premier sur 256 tests internationaux sur le sujet par la plateforme européenne PEPPER et est en cours de validation internationale OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques). Ce test permet de détecter un large panel de perturbateurs endocriniens (PE) en étudiant les modulations hormonales et leurs implications délétères liées à la présence de PE.

Une dizaine d’huiles essentielles testées

Selon le professeur Patrice Rat, principal inventeur de ce test sur placentas, les premiers résultats constatés sur une dizaine d’huiles essentielles, dont la lavande, sont limpides : « D’après le test hPlacentox, avec les HE testées, les effets délétères n’ont pas été retrouvés, à la différence de tous les PE avérés (bisphénol, phtalates…) », a déclaré l’expert. D’après le le spécialiste, les huiles essentielles testées semblent confirmer des effets modulateurs hormonaux, « mais de nombreuses substances et notamment les huiles essentielles peuvent modifier une hormone, sans pour autant être des perturbateurs endocriniens, car il n’y y’a pas d’effets délétères associés ».

L’analyse molécule par molécule remise en cause

Autre découverte tirée d’hPlacentox : « Certains composants présents à plus de 80 % dans certaines huiles essentielles n’ont pas le même profil toxicologique quand ils sont évalués seuls que lorsqu’ils sont étudiés dans l’huile essentielle entière. Ceci montre que d’un point de vue toxicologique, un constituant, même majoritaire, n’est pas représentatif de l’huile essentielle dans sa globalité ». 

Cette révélation remet en cause la méthodologie envisagée par la réglementation Reach pour analyser la potentielle toxicité des huiles essentielles molécule par molécule, et non dans leur globalité. Une logique dénoncée depuis longtemps par de nombreux acteurs de la filière, comme nous l’expliquait à plusieurs reprises Alain Aubanel, président du Comité interprofessionnel des huiles essentielles françaises (CIHEF) et membre associé de la Chambre d’agriculture de la Drôme.

Certes, des études complémentaires doivent encore être menées pour valider complètement les premières données. Mais gageons que le temps supplémentaire lié au report de la régmentation européenne Reach et ce nouveau test permettront d’analyser autrement les produits naturels.

* REACH est un règlement de l’Union européenne destiné à mieux protéger la santé humaine et l’environnement contre les risques liés aux substances chimiques (de synthèse et naturelles), tout en favorisant la compétitivité de l’industrie chimique de l’UE.

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