Salon, chambre, salle de bains : les huiles essentielles de la maison

Les huiles essentielles renferment des molécules capables de purifier ou de rendre plus cosy notre intérieur. Leur bon usage dans la maison représente ainsi une alternative naturelle intéressante aux produits ménagers et parfums d’intérieur synthétiques, dont la toxicité fait l’objet de plus en plus de travaux scientifiques. Une étude du Circ (Centre international de recherche sur le cancer) menée sur des produits ménagers vendus dans le commerce a en effet révélé, pour 91 % d’entre eux, l’émission de formaldéhyde, une substance cancérogène avérée pour l’homme. Quant aux diffuseurs de parfums synthétiques, bougies parfumées et encens du commerce, ils feraient inhaler jusqu’à cinq fois plus de benzène que ce que l’on trouve sur le périphérique parisien, selon une autre récente étude de l’Ademe.

Néanmoins, si le recours à l’aromathérapie chez soi évite de s’exposer à ces substances chimiques controversées, il sera important de choisir les huiles essentielles adaptées aux différentes pièces de la maison et de respecter certains principes d’utilisation et de dosage. Car en cas de mésusage, les molécules naturellement présentes dans les petits flacons odorants peuvent s’avérer irritantes pour les voies respiratoires des membres de la famille.

Un salon cocon

Passé la porte de la pièce à vivre, nous avons la plupart du temps envie de nous y poser, pour nous relaxer dans une atmosphère cocoon et sereine. Or, les esters contenus dans les huiles essentielles, molécules aux propriétés relaxantes, vont participer à la détente physique et psychique après une journée de travail. Afin d’allier vertus zen et atmosphère cocooning, l’aromatologue Joëlle Le Guehennec, directrice de l’École française d’aromathérapie intégrative, conseille l’utilisation de l’huile essentielle (HE) de géranium bourbon (Pelargonium x graveolens bourbon), composée de 15 à 20% d’esters, et qui dégage un parfum aux notes arrondies, positives et apaisantes. L’HE de mandarine rouge (Citrus reticulata blanco) libère quant à elle une senteur d’agrume sucrée qui nous renvoie en enfance et crée une ambiance rassurante. «Il est rare que l’odeur de cette huile essentielle ne plaise pas», confie l’aromatologue. En complément de ces deux huiles essentielles réconfortantes, Joëlle Le Guehennec cite sans hésiter l’HE de saro (Cinnamosma fragrans) pour finaliser la formule à diffuser. «Celle-ci contient, en plus des esters, du 1.8 cinéole qui, de par sa fraîcheur, nous fait prendre conscience de notre respiration et décongestionne nos voies respiratoires», précise la spécialiste. D’ailleurs, il est tout à fait possible de profiter de cette HE en la respirant avec attention, directement au flacon. En olfactothérapie, son odeur verte et chaude plaît beaucoup. Elle vous enrobe telle une armure et génère une sensation de protection contre toute agression physique ou psychique.
En ce qui concerne la diffusion de la synergie, quelques minutes suffisent pour créer une atmosphère zen dans votre salon. À l’inverse, la diffuser trop longuement, voire en continu, peut s’avérer irritant. «Les sens sont saturés, on risque une irritation des voies respiratoires provoquant une toux, et l’on gaspille de surcroît les huiles essentielles, qui sont des liquides précieux», alerte l’aromatologue. Le mieux est de vous équiper d’un diffuseur doté d’un système de programmation.

Fragrances de chambre

Dans la chambre à coucher, les huiles essenteilles (HE) participent à détendre le corps et le mental pour faciliter le sommeil. Joëlle Le Guehennec préconise donc celles qui contiennent des esters, « des molécules légères qui exercent une action relaxante », explique-t-elle. C’est le cas du petit grain bigarade, à l’effet antispasmodique et myorelaxant sur le corps, mais aussi de la camomille noble et de la lavande vraie. « Par le biais des voies respiratoires, les esters contenus dans ces HE vont agir sur le système neurovégétatif du cerveau et exercer une action sédative en favorisant la sécrétion de mélatonine », justifie l’aromatologue. Pour favoriser l’efficacité de la synergie, elle conseille de fermer les yeux et de privilégier une respiration lente et ventrale (gonfler le ventre à l’inspiration) en allongeant le temps d’expiration. Enfin, si vous avez plutôt envie de booster votre libido, le mélange ylang-ylang (Cananga odorata) et orange douce (Citrus x sinensis) plaît quasiment à tout le monde. •

Une salle de bains au propre

Dans cette pièce, on pense plutôt à l’aromathérapie pour parfumer la lessive, réaliser des produits cosmétiques ou nettoyer. L’humidité favorisant le développement de champignons, notamment sur les joints ou le rideau de douche, à l’origine de moisissures noires, Joëlle Le Guehennec propose une formule antifongique et antibactérienne à vaporiser. « Les huiles essentielles (HE) les plus efficaces sont celles de lemongrass et de tea tree. Toutes deux contiennent des monoterpénols et des aldéhydes terpéniques qui assainissent l’air de la pièce. » Une façon agréable de maintenir l’endroit propre sans produit agressif pour les voies respiratoires. Cepndant, une fois les moisissures incrustées dans les joints ou le tissu du rideau de douche, « les HE ne sont pas assez puissantes pour les faire disparaître. »