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Le talent des chirurgiens aztèques

aztèques

Souvent en guerre, les Aztèques ont développé une médecine d’urgence très élaborée. Leurs chirurgiens maîtrisaient un riche éventail de techniques : réduction des fractures, désinfection des plaies, anesthésiants…

Dans la civilisation Aztèque (xiiie - xvie siècles), la maladie était conçue comme le résultat d’un déséquilibre entre le corps physique, le corps émotionnel et le corps spirituel. Ils avaient de nombreux spécialistes pour les traiter : le « teomiquetzani », qui remettait les os en place (sorte d’ostéopathe), le « texoxotla », qui réalisait des saignées, le « tlamatini », qui lisait le calendrier divinatoire et pouvait ainsi signaler quels étaient les jours favorables ou défavorables, par exemple, pour une opération, sans oublier les « ticitl », ou chamans.

Parmi tous ces « professionnels de santé », les chirurgiens aztèques jouissaient d’une renommée dépassant largement les frontières de l’empire. Ils savaient opérer les blessures de guerre, guérir les fractures, les brûlures et les mauvaises plaies. Si leurs opérations étaient souvent accompagnées de formules magiques et de prières, ils avaient également recours à de nombreux éléments naturels. Ainsi, en cas de blessure, les chirurgiens aztèques avaient coutume de pulvériser de la poudre d’obsidienne finement moulue pour stopper...

l’hémorragie. Ensuite, ils recousaient la plaie avec une fibre végétale de maguey (un agave nommé « metl » en nahuatl). En 1572, le franciscain Fray Bernardino de Sahagún relate dans ses récits l’emploi d’un miel blanc salé, mais aussi de suc de maguey. Dans le Codex Badiano, on trouve la description suivante : « La blessure guérira si on installe à l’intérieur de la plaie du suc de l’écorce de l’arbre yling, la racine de l’arbre hahahuehuatl, de la cire, et un jaune d’oeuf. » Quand il s’agissait de cicatriser les brûlures, ils utilisaient la racine de tepezcohuite (Mimosa tenuiflora) réduite en poudre ou un onguent fabriqué à partir des « raquettes » du nopal ou figuier de Barbarie (Opuntia ficus-indica), connu pour son action anti-inflammatoire, ou d’autres sucs végétaux. Les médecins aztèques avaient également recours à plusieurs plantes analgésiques, tel l’ololiuhqui, un volubilis (Turbina corymbosa). Le datura (Datura metel), « toloache » en langue nahuatl, était également employé comme analgésique et anesthésiant.

Les chirurgiens aztèques le faisaient boire au malade avant de faire une opération, une saignée ou de réduire une fracture. En usage externe, ils préparaient une pommade grasse avec les graines et les feuilles de toloache afin de l’appliquer en cataplasme sur une blessure ou des douleurs inflammatoires. Ils employaient par ailleurs comme emplâtre des feuilles de tabac macérées dans la chaux. Ce même mélange était posé en cataplasme sur les parties du corps atteintes de goutte. Le peyotl, appliqué écrasé sur des blessures ou des articulations, permettait de soulager la douleur. De nos jours, certaines de ces pratiques médicales, notamment l’utilisation du peyotl, sont encore en usage au sein des populations Datura (Toloache en nahuatl) indigènes du Mexique.

Pharmacopée nahuatl

Les conquistadors espagnols se sont très tôt intéressés au savoir botanique et thérapeutique des Aztèques, répertoriant plantes médicinales et protocoles de soin. En témoigne le Codex Badiano (voir ci-dessus). L’original, rédigé en 1552 en langue nahuatl, a disparu. Il ne nous en reste qu’une traduction en latin. À chaque page, on trouve un schéma de la plante et un rappel de ses propriétés.

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