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Le vinaigre des quatre voleurs : antidote de la grande peste

Remède d'autrefois : le vinaigre des quatre voleurs

Grâce à un vieux remède franciscain, quatre voleurs pensaient se protéger de la peste pour mieux dépouiller les malades. La recette se perpétua jusqu’aux terribles épidémies du XVIIIe siècle. Sans posséder cette vertu, le vinaigre médicinal fut néanmoins inscrit au codex en 1748.

En 1628, au cours de la terrible épidémie de peste à Toulouse, quatre voleurs découvrirent comment dé­trousser les victimes sans être eux-mêmes contaminés : ils se frictionnaient le corps, les mains et le visage avec une macération de plantes dans du vinaigre, une potion qui les gardait à l’abri de la contagion. Lorsque les brigands furent arrêtés, ils révélèrent leur secret pour éviter le châtiment. L’histoire n’a pas retenu leurs noms, mais le remède fut appelé « vinaigre des quatre voleurs ». Les malfrats l’avaient tiré de l’Acetum bezoardicum, une recette inventée au XVIe siècle par des franciscains : à cette époque, le vin et le vinaigre entraient dans de nombreuses préparations médicinales.

Un siècle plus tard, en mai 1720, le vinaigre des quatre voleurs fit à nouveau parler de lui lorsque la grande peste frappa Marseille. Les événements se répétant, les malfaiteurs dépouillaient les pestiférés en utilisant le même procédé. On comptait alors jusqu’à mille morts par jour avant même que la peste bubonique ne soit officiellement déclarée et prises les premières mesu­res de précaution.

Le blocus de la ville phocéenne fut décrété en septembre, mais trop tard : le fléau s’était répandu dans les terres et il fallut encore deux années supplémentaires pour l’éradiquer du Languedoc et de la Provence. Les moyens de s’en protéger restèrent vains, et cette fois, le vinaigre des quatre voleurs ne fut pas recommandé, passant même pour inefficace. Il ne sera finalement utilisé qu’après la grande vague meurtrière, mais seulement pour nettoyer les maisons.

Malgré sa reconnaissance en pharmacopée et son ins­cription au codex en 1748, son usage restera longtemps cantonné comme produit ménager. Composé de vinaigre de vin blanc dans lequel ont macéré romarin, absinthe, sauge, menthe, rue, fleurs de lavande, clous de girofle, noix de muscade, ail et cannelle pendant dix jours, ce vinaigre médicinal était vendu en pharmacie comme antiseptique naturel d’usage externe et pour lutter contre les poux. Plusieurs formules existent encore aujourd’hui à base de vinaigre de cidre pour éliminer toutes les démangeaisons de la peau et faire briller les cheveux. 

Faites-le vous-même : Vinaigre assainissant

Inspiré du vinaigre des quatre voleurs, cette macération est utile pour adoucir l’eau du bain, faire briller les cheveux, lutter contre les poux et assainir la maison. En friction sur le corps, il permet d’éliminer les démangeaisons, de traiter la sécheresse de la peau et de diminuer l’acné.

Préparation

  • 30 g de chaque : cannelle, acore vrai, clou de girofle, ail
  • 20 g de chaque : romarin, sauge, thym, menthe poivrée, grande absinthe, rue, lavande officinale
  • 5 g de camphre.

Mettez le tout dans 1,5 litre de vinaigre de cidre, laissez macérer dix jours et filtrez. Conservez à l’abri de la lumière, un mois maximum.

Article extrait de notre hors-série sur les Remèdes d'autrefois disponible ici.

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