Plantes et Santé Le magazine de la santé par les plantes

15 expériences pour se relier à la nature (3/6)

Partir à la découverte des plantes médicinales, explorer le monde végétal pour récolter des graines ou goûter la saveur d'une feuille, prendre un bain de forêt pour se ressourcer, pratiquer un loisir ou fabriquer des objets en plein air… la saison estivale est propice à la reconnexion à la nature. C'est le moment de retisser ce lien vital. Voici quinze idées pour renouer le dialogue avec la nature !

Herbier
Herbier

S'initier à la botanique cet été

Identifier une espèce végétale au fil des saisons, découvrir ses poils et ses folioles, analyser toutes les couleurs présentes sur les pétales… S’immerger au milieu des fougères et explorer le règne végétal à la loupe pourrait vous faire voir la nature d’un autre œil. Il suffit de faire appel à vos sens et à votre curiosité. Accepter de ralentir la marche et de piétiner un peu plus pour observer tous les détails d’une feuille. Caresser du doigt l’écorce d’un arbre. Prélever une racine, une graine, une fleur pour faire son herbier. Sortir de sa poche un ouvrage spécialisé et tenter de retrouver le nom de l’espèce observée en s’attardant sur ses caractères visibles. Votre relation aux végétaux prendra alors une autre dimension.

On se rend compte à quel point la nature est vaste, parsemée de millions de micro-détails. On découvre les nombreuses familles botaniques dans lesquelles sont classés les végétaux, comment les espèces diffèrent selon la constitution des sols. Sans parler du langage complexe des botanistes : taxon, corolle, étamine, limbe… Alors pourquoi ne pas élargir votre vision du végétal lors d’un stage cet été ? Pour Christophe de Hody, herbaliste, botaniste et créateur de la formation en ligne Le Chemin de la Nature, décrypter la nature permet d’établir un vrai lien avec elle. « Mes élèves prennent conscience de la valeur du végétal, ils comprennent qu’ils font ­partie d’un écosystème et développent une manière de consommer ­différente », confie-t-il. L’immersion dans la nature est alors complète. Monica ­Blackhall, ­animatrice de Nature comestible, dans ­l’Hérault, est témoin des réactions enthousiastes lors des sorties et des ateliers qu’elle organise. « J’entends souvent “Mais cette plante, j’en ai dans mon jardin, je l’arrachais sans savoir que c’était un légume !” », raconte cette passionnée. Car des espèces de plantes sauvages en France, ce n’est pas ce qui manque. Il en existe près de 6 000 ! Pour appréhender cette diversité, ­Christophe de Hody conseille de ne pas en identifier plusieurs à la fois, mais plutôt une par une. « Il faut savoir retrouver chez elle toutes ses caractéristiques pour être sûr que c’est la bonne », recommande le spécialiste.

En effet, herboriser, à savoir parcourir un espace naturel et y prélever des spécimens de végétaux, demande du temps, de la patience et une bonne dose de pratique ! Si les feuilles ondulées du chêne, les nervures parallèles du plantain ou les trous dans les feuilles du millepertuis sont simples à repérer, l’ortie peut être confondue avec le lamier blanc, l’ortie rouge, puante ou royale… « On est sûr que c’est de l’ortie si elle pique ! », confie ­Christophe de Hody. Au début, on identifie souvent les ­végétaux appartenant à la famille des lamiacées, à leurs attributs facilement identifiables. Une tige carrée, des feuilles opposées, et lorsqu’on les regarde par dessus, elles sont en forme de croix et la fleur en forme de lèvres. Cela peut être un peu compliqué quand on commence, mais une fois que l’on sait de manière certaine, repérer l’ail des ours sans se tromper ou manger des ronces sans se piquer, on en retire une ­satisfaction, une autonomie et une fierté !

Des sensations que partage Monica ­Blackhall lorsqu’elle voit ses participants attentifs aux détails d’une fleur et qu’elle lit la joie sur les visages de ceux qui devinent le nom de la plante qui leur était auparavant inconnue. « Certains retrouvent une âme de chasseur cueilleur », confie-t-elle. Car l’apprentissage du monde végétal passe aussi par le goût ! Par exemple, lorsque l’on goutte les végétaux de la famille des brassicacées, ils dégagent un principe actif soufré au goût de navet, de radis, ou de moutarde. Finalement, la nature est comme un primeur, sans étiquette, gratuit et bio si l’on choisit bien sa zone de cueillette ! En gourmand, Christophe de Hody nous confie qu’il aime cueillir les petits fruits du tilleul l’été, quand ces derniers sont jeunes. « Je les déguste comme des câpres », ajoute-t-il.

De son côté, Valérie ­Chauffour @larobotte, artiste naturaliste, rencontre les plantes de manière ludique par la vue, mais aussi par le toucher. Cette amoureuse des feuilles de chêne donne des cours de dessin botanique, lors de randonnées Hike and draw près d’Annecy. Après un petit échauffement du ­poignet, elle fait choisir aux ­participants une feuille d’arbre à dessiner. « Ils décryptent ­l’anatomie de la feuille, la touchent, analysent sa texture, ses moindres détails. Ils l’observent ­tellement minutieusement pour la dessiner, qu’elle sera facilement identifiable s’ils la croisent de nouveau ! » C’est cette analyse plus profonde, mais aussi plus théorique du vivant qui nous entoure, cette capacité à voir autrement un paysage bucolique qui ouvre les esprits sur le lien qui nous unit à la nature, et peut-être, à l’importance de s’en rapprocher pour une évolution plus positive de notre monde.

Crédit @larobotte

Bien s’équiper

Avant de partir explorer le monde végétal sur le terrain, il vous faut :

  • Une loupe pour ­observer tous les détails sur les ­étamines, les poils et les folioles !
  • Un gant et un couteau afin de se procurer les petites racines, ou les plantes qui piquent !
  • Un livre de poche sur la flore (Le guide des fleurs ­sauvages, éd. Delachaux et Niestlé, ­Nouvelle flore, de Gaston Bonnier, éd. Eyrolles, La petite flore de France, éd. Belin).

Repérer les originales de nos rues

Urbains, ouvrez les yeux lorsque vous déambulez à travers les rues bétonnées. Vous pourrez identifier d’irrésistibles et étonnantes plantes comme les suivantes :

  • La pariétaire officinale (Parietaria officinalis L.) adore grandir sur les vieux murs, les tas de pierres, les berges enrochées.
  • Le laiteron maraîcher (Sonchus oleraceus) dont se nourrissent les insectes.
  • La mauve des bois (Malva sylvestris) se trouve souvent au pied des arbres.
  • La vergerette de sumatra (Conyza sumatrensis) que l’on rencontre surtout sur les bords de Seine.
  • La bourse à pasteur (Capsella bursa-pastoris), souvent considérée comme une mauvaise herbe, élit domicile dans les jardins et sur les bords des chemins.

Récolter les graines

Ramasser les graines des végétaux est aussi une bonne façon de comprendre la vie des plantes. Étonnant comment le coquelicot conserve ses petites graines dans une capsule. Voici quelques règles à suivre pour préserver les semences.

Date de la récolte : Les graines se récoltent en général quand elles se détachent facilement, c’est un indice de maturité. On les récupère aussi dans les fruits très mûrs.

Bien les choisir : Prélevez-les sur les plants qui vous semblent robustes et adaptés à leur environnement. Au ­potager, on parle de sélection.

Séchage à l’ombre dans un lieu sec et ventilé. Et on les conserve de la même façon.

Réaliser mon herbier

Outil indispensable du botaniste débutant comme celle de l’amateur confirmé, voici un tuto pour réaliser votre herbier et le préserver durablement.

Matériel :

  • Feuilles de papier journal de format A3
  •  Gros et grands livres • Carnet de récolte
  • Papier gommé, colle blanche ou papier autocollant
  • étiquettes collantes • Grandes feuilles de papier assez épais (160 g/m2, format A3)
  • Chemises format A3
  • Une boîte hermétique pour ranger votre herbier.
  1. Récolter si possible la plante entière (système racinaire, feuilles, fleurs, fruits, cônes). Ne pas récolter un jour de pluie ou en cas de forte rosée.
  2. Glisser l’échantillon dans un sac plastique individuel.
  3. Attribuer un numéro correspondant aux notes prises dans le carnet de récolte comprenant votre nom, le nom de la plante, la date et lieu de récolte, les couleurs, l’odeur, la dimension de la plante.
  4. Étaler l’échantillon entre les feuilles de papier journal sans faire de faux plis, puis placer ces feuilles sous de gros livres pendant environ trois semaines. Changer quotidiennement les feuilles de journal les premiers jours, puis tous les deux ou trois jours, et enfin une fois lors de la dernière semaine de séchage.
  5. Fixer les plantes sèches sur les feuilles blanches à l’aide du papier gommé.
  6. Remplir les étiquettes avec les informations notées sur le carnet de récolte et les coller en bas à droite de la feuille.
  7. Placer dans des chemises, puis stocker dans la boîte.
En aucun cas les informations et conseils proposés sur le site Plantes & Santé ne sont susceptibles de se substituer à une consultation ou un diagnostic formulé par un médecin ou un professionnel de santé, seuls en mesure d’évaluer adéquatement votre état de santé.
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