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Symbiose au jardin : une haie nourricière

haie nourricière
haie nourricière

Brise-vent, anti vis-à-vis ou purement esthétique, la haie est un milieu à part entière qui offre de nombreuses possibilités au jardin. Enfin, lorsqu'elle est bien conçue, elle regorge de ressources pour la faune environnante !

Souvent composée de monotones rangées bien alignées de thuyas ou de lauriers, l’image que nous avons aujourd’hui de la haie est bien loin de la diversité et du rôle qu’entretenaient autrefois les véritables haies champêtres. De plus, défigurées au profit de l’agriculture intensive, depuis les années 1950, nos campagnes ont perdu près de 70 % des haies et des arbres épars qui faisaient leur charme, tout en servant de corridor à de nombreuses espèces animales et végétales. Un triste constat pour les associations de protection de l’environnement qui militent en menant des chantiers participatifs pour tenter de réarborer le pays depuis des années… Prise de conscience oblige en termes d’écologie et de réchauffement climatique, en ce début d’année, l’Office français de la biodiversité (OFB) a obtenu 50 millions d’euros pour soutenir le programme « Plantons des haies », qui prévoit 7 000 km de plantations pour la période 2021-2022. Une bonne initiative qu’il est possible de soutenir en implantant chez vous aussi dans votre jardin une haie champêtre !

Le saule, paradis des oiseaux

Sa floraison précoce attire de nombreux insectes butineurs, mais aussi le pouillot véloce (photo) ou la mésange bleue. Ces petits passereaux apprécient de prélever le nectar et le pollen de ses fleurs, riches en sucre et en protéine, ils constituent un apport idéal en hiver. Divers oiseaux font également leur nid dans ses branches, notamment la rémiz penduline, qui y établit une structure digne des tisserins exotiques.

Les atouts de la haie champêtre

De plus en plus prisée dans les jardins, notamment en permaculture, la haie champêtre est généralement formée de trois différentes « strates » ou étages de végétations. Les herbacées hautes y côtoient les...

arbustes (prunellier, aubépine, fusain…) et même les grands arbres (frêne, érable, tilleul…). Bien entendu, le nombre de strates varie en fonction de l’espace disponible : d’une simple rangée d’arbustes en quinconce pour les petits jardins, jusqu’à cinq strates pour les plus grands, tout est possible ! L’essentiel étant d’implanter des essences locales et variées. C’est là tout l’intérêt de la haie champêtre, qui permet de créer une diversité végétale précieuse pour l’environnement, tout en apportant ses petits plus au jardin. Tout d’abord, le choix d’essences locales la rend plus facile d’entretien, ces dernières étant naturellement adaptées au sol et au climat, et souvent plus résistantes aux maladies. Côté esthétique, son aspect « sauvage », un peu désordonné, est toujours du plus bel effet. De plus, la diversité des plantations qui permet de jongler entre les périodes de floraison, de fructification, la couleur du feuillage, etc. accentue son caractère ornemental, tout en procurant diverses ressources aux animaux et au jardinier. Ce sera l’occasion de (re)découvrir toute une variété de fruits sauvages oubliés tels que les prunelles, les cenelles ou les nèfles ! Par ailleurs, en échelonnant les périodes de floraison, il est possible de nourrir toute l’année les pollinisateurs sauvages (bourdons, abeilles solitaires, etc.) dont la venue sera très profitable au potager ou au verger ! La haie peut encore remplir bien d’autres fonctions : brise-vent, défensive, zone d’ombrage, etc. selon le choix des essences. Aussi, le système racinaire des arbres et arbustes implantés participe à la stabilisation des sols en limitant l’érosion. Que de bénéfices, dont il serait dommage de se priver !

Le noisetier et l’écureuil roux

Chaque automne, l’écureuil récolte des noisettes qu’il enterre dans divers endroits en prévision de l’hiver. Mais il oublie souvent ses cachettes, tant et si bien qu’il ne récupère pas même la moitié de ses réserves ! Il contribue ainsi à disséminer les graines de l’arbuste et joue un rôle précieux pour sa survie.

Le petit peuple de la haie

Pour la biodiversité, les arbres et arbustes ont toute leur importance. Qu’ils soient unis en vaste forêt ou isolés, tous procurent nourriture et abri à de nombreux êtres vivants, en proposant divers « micro-habitats » représentés par les différents organes végétaux. En effet, les feuilles, graines, écorce ou fruits ont chacun leur lot de petits habitants attitrés. Ainsi oiseaux, insectes et petits mammifères sont autant d’animaux qui profiteront des ressources apportées par la haie champêtre (lire les encadrés). Sans compter les mousses et lichens, le lierre et même certains champignons qui apprécieront l’humidité conservée au pied de cette dernière. Si un arbre attire de nombreux habitants, chacun entretient des relations particulières avec certaines espèces. Ainsi le prunellier abrite 70 espèces de papillons (lire ci-dessus).

La haie apparaît ainsi comme le siège de tout un petit peuple foisonnant, qui permettra de redonner vie à votre jardin, tout en participant à la préservation de la biodiversité.

Le prunellier, véritable arbre aux papillons !

Au printemps, le prunellier se pare d’une foisonnante floraison qui attire bon nombre de papillons (photo : Thècle de la ronce, Callophrys rubi), tandis que son feuillage sert de buffet à de nombreuses chenilles, notamment la laineuse du prunellier, le bombyx étoilé, parfois le beau paon de jour ou le citron, etc. Au total, près de 70 espèces de papillons peuvent ainsi loger entre ses rameaux !

À lire

Si vous désirez passer à l’action, consultez les sites Internet des associations dédiées, telle que L’Association française arbres champêtres et Agroforesteries (Afac-Agroforesteries), Mission bocage, Haie vive d’Alsace… Certaines d’entre elles interviennent pour aider les particuliers, n’hésitez pas à les contacter.

Il existe d’intéressants ouvrages qui pourront vous aider à définir votre projet :

  • Planter des haies de biodiversité, Bernard Farinelli, éd. Terran.
  • Plantez votre haie naturelle, Rémy Bacher et Yves Perrin, éd. Terre vivante
  • Les bonnes plantes pour ma haie sauvage, François Couplan, éd. Jouvence nature.
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