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Ces habitats insolites abritent la faune sauvage

Ces habitats insolites abritent la faune sauvage

Avant de vous débarrasser de la vieille souche ou du mur de pierres qui encombrent ou transforment l'esthétique de votre jardin, pensez-y à deux fois : vous risqueriez de faire de nombreux sans-abri, et de vous priver de tous les services qu'ils peuvent vous rendre !

Malgré une prise de conscience collective toujours croissante, la biodiversité souffre de nos « vieilles habitudes ». Car nos espaces verts et jardins sont encore largement « aseptisés », au détriment de toute la faune sauvage et au grand dam du jardinier, qui préférerait parfois rêver en regardant pousser ses tomates… à bas les préjugés ! Aujourd'hui, le temps nous est compté. La biodiversité, mise à mal par les activités humaines et le réchauffement climatique, est en train de s'effondrer. Insectes, oiseaux et mammifères se raréfient (ou s'éteignent…), au point qu'un tiers des espèces connues pourraient avoir disparu dans moins de cinquante ans, selon le dernier rapport du GIEC. Nous avons donc tout intérêt à ménager notre patrimoine naturel local, en particulier au jardin.

Des micro-habitats

Car ce dernier est souvent bien plus à même de jouer le rôle de refuge que nous ne pouvons l'imaginer. La biodiversité au sens large ayant tendance à coloniser les moindres recoins accessibles, elle se trouvera régulièrement là où on ne l'attend pas ! Ceci est valable aussi bien pour les insectes et petits arthropodes que pour les plus gros animaux comme les rongeurs, les oiseaux, etc. Ces derniers savent profiter de tous les « micro-habitats » (litière de feuilles, pierres isolées, etc.) qu'un jardin peut leur offrir. On ne pense pas assez au potentiel d'accueil des murets et autres bâtiments en pierres anciennes par exemple. Ces constructions ont pourtant un grand intérêt en accueillant une faune et une flore variées, en fonction notamment de leur exposition. Elles sont une mine d'or pour les abeilles et les guêpes maçonnes, les lézards et orvets, les araignées et même certains passereaux qui aiment s'abriter dans leurs anfractuosités...

(bergeronnettes, moineaux, etc.). D'autant plus qu'autrefois – le ciment n'existant pas – les pierres étaient liées entre elles par un simple mortier de chaux, friable et donc facilement exploitable pour creuser un nid. Dans certaines régions, les murets et petits bâtiments étaient même érigés en pierres sèches, c'est-à-dire sans mortier de liaison, une aubaine pour la faune ­environnante ! La terre battue de nature argileuse est tout aussi apte à abriter les petits animaux fouisseurs. En particulier les andrènes des sables (abeilles sauvages), petits rongeurs et ammophiles, des guêpes dévoreuses de chenilles ! Les allées en pierres ou en gravats, tuiles, briques et autres matériaux, ménagent quant à elles de nombreuses cachettes pour les animaux lucifuges tels que les cloportes, carabes et larves de vers luisants qui s'y délectent de gastéropodes. Tandis que les touffes d'herbes hautes, laissées çà et là, attirent les sauterelles et mantes religieuses, redoutables carnassières. Pensez-y avant de combler les zones « pelées » par du gazon ou des graviers, ou de tondre machinalement votre pelouse. Les nombreux pollinisateurs et auxiliaires ainsi attirés compenseront largement le manque d'esthétisme.

 

Nichoirs et maisonnettes

Pour maximiser le potentiel d'accueil de votre jardin, installez des abris pour la faune sauvage. Les traditionnels nichoirs à oiseaux et hôtels à insectes feront leur effet s'ils sont bien conçus et bien positionnés. Cependant, n'hésitez pas à varier les types de refuges pour favoriser d'autres animaux. Il est par exemple possible de fabriquer très facilement un gîte à hérissons, en plaçant une caissette de bois retournée garnie de feuilles mortes au fond du jardin. Vous pouvez également accueillir les reptiles grâce à une simple plaque d'ardoise, ou encore créer un nichoir à chauves-souris !

 

Des cavités pour s'abriter, cacher de la nourriture, élever ses petits…

De même, ne sous-estimez pas le potentiel bienfaiteur des vieilles souches et arbres morts, trop souvent dédaignés et déracinés par peur de l'effondrement ou des insectes mangeurs de bois. Il n'y a cependant aucun risque, tant que l'arbre ne se trouve pas dans un périmètre proche de la maison. Au contraire, il profitera, surtout s'il est creux, à une foultitude d'animaux qui exploiteront ses cavités pour s'abriter, élever leurs petits ou cacher leur nourriture. Les écureuils, petits passereaux ainsi que les rapaces nocturnes y trouveront refuge. Et si la souche ou l'arbre en question sont recouverts de lierre grimpant (Hedera helix), c'est encore mieux ! Car malgré sa mauvaise réputation, le lierre n'est pas un « tueur d'arbre » ni un parasite. Par ailleurs, il contribue à nourrir de ses fleurs et baies de nombreux insectes pollinisateurs et oiseaux à l'automne et en hiver. Son feuillage permanent constitue également un abri parfait pour les coccinelles, oiseaux, papillons hivernants, etc. Tout un petit monde qui animera le jardin à son réveil au printemps, et qui aura probablement très faim ! Les auxiliaires ainsi accueillis ne tarderont pas à effectuer leur travail en éliminant pucerons, chenilles et autres larves. Pendant que les pollinisateurs s'occuperont de vous garantir une belle récolte en visitant les fleurs de votre verger-potager. Vous serez gagnants sur toute la ligne, et ravis d'avoir su faire confiance à la nature. Alors, oubliez les on-dit et dites oui à un jardin libre !

Au bonheur des reptiles

Orvets et lézards en tout genre aiment profiter des vieilles pierres pour s'abriter, se réchauffer et chasser les nombreux insectes qui y logent. Ils profiteront du potager pour débusquer quelques limaces et escargots baveux !

Gîte à abeilles maçonnes

Les vieux murs de pierres contribuent à loger de nombreuses abeilles sauvages maçonnes, telles l'osmie cornue et l'osmie rousse (photo), ou le chalicodome des murailles. Précoces, les osmies participent activement à la pollinisation dès le mois de mars.

Un refuge pour les oiseaux

Les troncs d'arbres creux abritent divers passereaux tels les mésanges bleues et charbonnières, le grimpereau des jardins, la sittelle torchepot, etc. Insectivores à la belle saison, ces derniers vous aideront à lutter naturellement contre les chenilles et autres larves phytophages.

Morgane Peyrot

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