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Les mahonias, clin d'œil à la constance d'un jardinier

Les mahonias, clin d'œil à la constance d'un jardinier

Les mahonias perpétuent le nom d'un horticulteur américain d'origine irlandaise du début du XIXe siècle, Bernard McMahon, dont le manuel fut le livre de chevet de plusieurs générations de jardiniers amateurs.

Leurs feuilles robustes, leur floraison jaune citron et leurs baies colorées décoratives rendent reconnaissables les plantes du genre Mahonia, omniprésentes dans les paysages urbains. Elles sont très proches du genre Berberis (celui de l’épine-vinette), et les botanistes tendent même à fusionner les deux genres. Mais contrairement aux Berberis, les Mahonia n’existent pas naturellement en Europe. Elles sont originaires d’Asie et d’Amérique du Nord, où on les emploie traditionnellement dans la pharmacopée, comme la mahonie petit-houx, Mahonia aquifolium (ou Berberis aquifolium), dotée d’intéressantes propriétés anti-inflammatoires.

Ces plantes doivent leur nom à un personnage peu connu, mais lié à un événement important. Il s’agit de Bernard McMahon, un horticulteur né en Irlande vers 1775 et émigré à Philadelphie, aux États-Unis, en...

1796. Quelques années plus tard, il se lance dans le commerce des semences et prospère rapidement, au point que ses catalogues deviennent une référence, surtout pour les espèces locales. Il acquiert une certaine célébrité en 1806, avec la publication de The American Gardener’s Calendar, un ouvrage pratique de jardinage, indiquant mois par mois les travaux à accomplir, qui fera autorité pendant un demi-siècle. Lié au savant et président des États-Unis Thomas Jefferson, qu’il fournit en semences pour son domaine de Monticello, il est choisi par ce dernier pour cultiver les graines recueillies au cours de la grande expédition Lewis et Clark (1804-1806), qui explore l’Amérique du Nord en la traversant d’est en ouest, jusqu’au Pacifique, et qui va jouer un rôle considérable, à la fois scientifique et politique, dans l’expansion des États-Unis vers l’ouest. McMahon crée lui-même un jardin botanique à Philadelphie, qu’il nomme Upsal Botanic Garden, en l’honneur de l’université d’Uppsala (Suède) et de son célèbre professeur, Carl von Linné.

Deux ans après sa mort, en 1816, le naturaliste Thomas Nuttall (1786-1859) lui rend hommage en attribuant son nom au genre Mahonia. D’origine anglaise et imprimeur de formation, Nuttall se passionne pour la botanique après son arrivée à Philadelphie. Contrairement à Mc­Mahon, qui n’a guère quitté cette ville, il participe à plusieurs grandes expéditions, notamment dans la région des Grands Lacs et le Missouri, dont il rapporte une grande quantité d’échantillons. Après avoir dû repartir en Angleterre quand éclate la guerre anglo-américaine de 1812, il dirige à son retour le jardin botanique de Harvard et, de nouveau, prend part à des explorations, jusqu’aux îles Hawaï et au cap Horn. Il doit rentrer définitivement en Angleterre en 1842. Par ses travaux et publications, il aura été l’un des plus importants contributeurs à la connaissance des plantes et animaux des États-Unis de la première moitié du XIXe siècle : plusieurs oiseaux portent d’ailleurs son nom, comme le pic de Nuttall. 

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