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Rudraksha, les graines de la paix intérieure

les graines de Rudraksha

En Inde, hindouistes et bouddhistes portent autour du cou des mâlâs, sorte de chapelets confectionnés à partir des graines du Rudraksha. Selon les croyances, ces graines symbolisent les larmes de la divinité Shiva et auraient des vertus spirituelles. En plus de ses nombreuses propriétés, elles procureraient en effet harmonisation et paix intérieure. À tel point que même la science commence à s’y intéresser.

L’Occident a toujours aimé s’inspirer de l’Orient. Ainsi, vers le VIe siècle, les moines chrétiens ont emprunté aux hindous l’idée d’enfiler des grains percés pour en faire des chapelets, ce que ces derniers faisaient déjà depuis plusieurs siècles. Aujourd’hui, l’engouement pour les chapelets indiens, dits mâlâ, grandit. Ceux qui pratiquent la méditation, le yoga ou les voyageurs de retour d’Asie en portent volontiers à leur cou. Au point d’avoir déboursé parfois des sommes folles pour un mâlâ rare, ou encore d’assortir la couleur de leur objet de culte à celle de leurs vêtements. Irrespectueux ? Certains érudits ne s’en offusquent pas. Car « la science a confirmé récemment que le port du mâlâ de Rudraksha [Elaeocarpus angustifolius, un arbre qui peuple l’Inde, ndlr] a des effets évidents sur la circulation des énergies. Notamment en cas de stress effréné, voire d’excès d’ondes électromagnétiques », avance l’un d’entre eux, le docteur Nibodhi Haas, auteur de l’ouvrage Rudraksha, seeds of compassion.

Les larmes de Shiva

Le mot Rudraksha est peu connu en Europe. Et pour cause : pour pousser, l’Elaeocarpus angustifolius a besoin d’un climat tropical ou subtropical, même s’il pousse exceptionnellement dans l’Himalaya. On en trouve donc en Asie, en Indonésie, mais aussi à Hawaï, en Nouvelle-Calédonie ou en Australie. Pouvant mesurer jusqu’à 30 mètres de haut, il donne, à partir de l’âge minimum de 6 ans, des petits fruits bleus dont on extrait une graine. C’est cette graine, séchée, plutôt de couleur marron, qui servira de perle nécessaire au mâlâ. Une graine protéiforme, composée d’une à vingt-et-une facettes – dites mukhis –, mais le plus souvent présentant cinq faces associées aux cinq sens.

Reste que s’initier à la symbolique et aux vertus de chacun des types de mâlâ suppose de plonger un temps (infini) dans moult écrits spirituels anciens, hindous ou bouddhistes. Dont ceux de l’ayurvéda, qui combine, rappelons-le, savoirs sur les...

énergies, les planètes et les interactions au vivant sur le chemin de la réalisation de soi. Tout un programme, quitte à se perdre dans des pistes étymologiques !

Ainsi le mot de Rudraksha se traduit souvent par « Larme de Shiva » en sanskrit, « Draska » signifiant « larme » tandis que « Rudra » est l’un des visages du très multiple Shiva, l’une des trois divinités majeures de l’hindouisme aux côtés de Brahma et de Vishnou. Toutefois, d’autres textes préfèrent traduire « Rudra » par « archer ». L’Occidental ne peut alors que tenter une synthèse d’enseignements sacrés pour comprendre et se souvenir d’un côté qu’on raconte que Shiva a médité mille ans, à la demande des autres Dieux, pour trouver une arme « contre tous les obstacles », que de cette méditation des larmes jaillirent pour donner les graines de Rudraksha une fois tombées au sol.

Il faudra aussi se souvenir que des exégètes ont expliqué que la méditation de Shiva avait abouti à l’ouverture du troisième oeil (ajna chakra) qui permet d’aller au-delà des illusions (maya). Et c’est à partir de ce chakra (point entre les deux yeux) qu’« un archer peut lancer ses flèches afin de dissoudre les poisons du mental » que sont les tendances négatives et les émotions néfastes comme la colère, la jalousie, l’avidité. Enfin, dans la multitude de ses appellations, Shiva est parfois nommé Nilakantha, littéralement « gorge d’un bleu profond », en référence à une énorme quantité de graines de Rudraksha qu’il aurait avalé pour sauver le monde.

Équilibre et paix intérieure

C’est ainsi que, dans les temples, des mâlâs de Rudraksha entourent les représentations de déités. Mais les mahatmas et les maîtres vivants en portent aussi : Gandhi hier, le dalaï-lama et Amma aujourd’hui. Autour du cou le plus souvent, ils l’arborent aussi en permanence aux poignets, à la taille, à l’oreille, voire sur la tête ! De longueurs variables, selon un nombre toujours symbolique de graines (24, 54 ou 108, auxquelles on ajoute la perle du « gourou », plus rare et parfois chère), les mâlâs accompagnent souvent la récitation de mantras, prières ou intentions. De la guérison d’un symptôme au voeu d’éveil spirituel en passant par l’infertilité ou l’arrêt de troubles comportementaux, tout est très codifié. Et si l’ayurvéda utilise écorce, fruits ou feuilles de Rudraksha contre de multiples maux (en décoction, huile ou poudre), le simple port de graines séchées et assemblées autour de diverses mukhis (facettes) a aussi toujours été considéré comme hautement bénéfique.

Un très ancien texte sacré précise que celui qui porte du Rudraksha accèdera à la libération, qu’il ait la foi ou non. La science semble aujourd’hui rejoindre ces croyances. Des chercheurs ont mis en évidence des propriétés conductives facilitant équilibre et paix intérieure. Un singulier début d’ouverture du « troisième oeil » de l’Occidental, qui, souvent, préfère voir pour croire…

Harmonisateur magnétique

D’étonnantes propriétés électromagnétiques, paramagnétiques et inductives du Rudraksha ont été révélées par l’Institut de technologie de l’université de Bénarès, en Inde. Des tests ont démontré que les perles peuvent créer des impulsions électriques spécifiques et changer le champ magnétique. Le tout variant selon le nombre de facettes de la graine ! Ainsi, explique le docteur Nibodhi Haas, « lorsque les graines sont placées par exemple au niveau du coeur, il y a stabilisation des battements cardiaques. Tel un aimant, elles agissent sur le principe de polarité dynamiqueen usant d’une force équilibrante ». En outre, portées à même la peau, les perles libèrent des ions négatifs qui influencent le système neuronal. Ce dernierdéclencherait alors la production de certaines hormones (sérotonine, dopamine) qui contrôlent l’humeur et certaines émotions.

Antennes du sacré

L’utilisation de leurs graines a donné à d’autres arbres l’appellation d’« arbre à chapelet ». C’est le cas du Melia azedarach (connu sous le nom d’acacia d’Égypte ou lilas de Perse), dont les graines des fruits ont cinq côtés et un trou en leur milieu, ou de l’Abrus precatorius (liane réglisse ou haricot paternoster) dont les graines rouges ont un poids constant et servaient autrefois à peser l’or en Afrique. Des chapelets sont aussi faits d’olivier, de buis ou de cèdre, à qui l’on attribue des qualités de protection et d’inspiration vers le sacré.

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