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Le moulin de Dosches, le temps jadis retrouvé

Le moulin de Dosches

Le petit village de Dosches, situé non loin de Troyes, offre à ses visiteurs une escale bucolique hors du temps. À l’ombre d’un beau moulin, réplique de ceux qui pullulaient dans la région au XVIIIe siècle, un jardin biologique met à l’honneur les plantes décoratives et médicinales les plus populaires du Moyen Âge. À découvrir !

L’aventure démarre en 2001, quand Erwin Schriever, compagnon charpentier, son épouse Évelyne, ainsi qu’une bande de passionnés créent l’Association des Moulins à vent champenois. L’objectif : reconstruire un moulin à vent sur pivot identique à ceux qui étaient implantés autrefois dans la région. Au XVIIIe siècle, ils n’étaient pas moins de 150 ! En 2004, soutenu par la municipalité, le projet démarre dans le cadre d’un chantier d’insertion. Deux ans plus tard, les travaux se poursuivent avec la reconstruction d’une grange du XVe siècle, d’un four à pain… puis d’un jardin.

Une dimension écologique et humaine

Bien vite, le site du moulin de Dosches (dans l’Aube, à 20 km de Troyes) devient un lieu emblématique de découvertes et d’échanges, comme au temps jadis. La grange abrite en effet un centre d’animation culturel et pédagogique. Lors des journées d’animation, le moulin fait tourner ses grandes ailes pour moudre le blé bio d’un producteur local. « Nous aurions la capacité de produire 6 à 7 tonnes de farine par an, précise Évelyne, mais le temps nous manque, alors notre moulin sort 2 tonnes de farine par an, les jours de fête, quand nous cuisons aussi le pain dans le four. »

Côté jardin, Évelyne commence par observer les plantes. Elle constate comment certaines s’adaptent ou non à ce milieu. « Dosches se situe sur une colline au sol crayeux exposée aux vents. Il fallait semer des fleurs capables de s’adapter à cette situation tout en faisant de la place aux fleurs sauvages, anticiper leur floraison au rythme des saisons, à la manière d’un peintre mélangeant les couleurs sur sa palette. » Des cuves souterraines et un système de pompage permettent de récupérer l’eau de pluie. Celle-ci est utilisée pour l’arrosage du jardin et alimente la fontaine qui sert d’abreuvoir aux oiseaux et aux insectes.

Lys, lavandes, pivoines…

Le jardin des Délices et des Simples a aussi été conçu en s’inspirant des différentes espèces de plantes et de fleurs qui étaient plantées à l’époque médiévale et de leur symbolique. Tout en se promenant, on découvre des variétés de lin, des campanules, des rudbeckias, des massifs de monardes, des scabieuses et les odorantes comme le lys blanc, les lavandes, les alliums, les roses de Damas, les pivoines... Les roses trémières figurent ici en bonne place, car elles étaient fréquentes au Moyen Âge. Elles concurrençaient alors les rosiers, certes odorants, mais moins résistants et plus onéreux.

Depuis le jardin des Délices, on pénètre par une petite allée dans le jardin des Simples, protégé par une haie végétale regroupant le sureau, le cognassier et le néflier, dont le bois aux vertus thérapeutiques, servait de bâton de pèlerinage. Le sureau est l’arbre providentiel du jardin. « Avec les fruits, on compose de délicieuses gelées, avec les fleurs, de savoureux beignets, un sirop parfumé ou encore des tisanes. » Au Moyen Âge, on lui attribuait un pouvoir magique tour à tour maléfique ou bénéfique selon que l’on voulait jeter un sort ou protéger du mauvais oeil.

En cheminant, on découvre des plantes aux richesses médicinales et aromatiques. Ainsi, disposées dans des bacs pour limiter leur prolifération, s’épanouit un joli panel de la famille des menthes : menthe poivrée, menthe des champs, menthe verte, que l’on utilise pour le thé… La mélisse et le romarin côtoient la ciboulette et l’ail des ours, qui avait, dit-on, le pouvoir d’éloigner le Malin. « Dans cette invitation à une découverte des plantes, précise Évelyne, j’ai installé l’élégante digitale pourpre, belle mais fatale à cause de la digitaline. Une façon de rappeler au public que toutes les plantes ne sont pas comestibles ! » Et aussi de préciser que cette substance toxique est employée dans des médicaments pour le coeur.

Parcours ludique

Un peu plus loin, l’oeil est attiré par un tapis de fleurs. Ce sont des orchidées, dont la survie est liée à des capacités d’adaptation exceptionnelles notamment à la sécheresse. Elles étaient cultivées au Moyen Âge, car on leur prêtait alors des vertus aphrodisiaques.

Un parcours ludique est rythmé par des cloches à odeurs disséminées dans les allées, permettant de deviner la plante qui s’y cache. Chemin faisant, on découvre l’histoire de ces plantes à travers les siècles et on se prend à méditer sur les liens très forts tissés entre les humains et les plantes, indispensables à l’avenir de notre espèce. Pour autant, à Dosches, les projets ne cessent de germer : un potager de légumes oubliés devrait voir le jour en 2018, et les bénévoles sont les bienvenus. Avis aux amateurs !

En pratique

Comment y aller
En train partir de la gare de l’Est, direction Troyes. Louer ensuite une voiture. À Troyes, prendre la nationale 19 direction Chaumont ou, si vous venez par l’autoroute, sortie 23 à Thennelières : Dosches se trouve à 6 km. Face à la mairie, un sentier monte jusqu’au site du moulin et des jardins. Ouverture Le site du moulin de Dosches et des jardins médiévaux. Du 1er avril au 5 novembre.
Visite guidée du site
Tous les jours sauf le samedi, lundi, mardi, jeudi de 10 h à 18 h, le mercredi et le dimanche de 14 h à 18 h. Groupes sur rendez-vous.
Renseignements
Tél. : 03 25 41 55 88 ou 06 32 83 43 05
Tarifs
4 € pour les adultes, gratuit pour les enfants de moins de 10 ans.
Contact
moulin-dedosches@hotmail.fr
Hébergement et restauration
À proximité de Dosches (6 km), table renommée : l’Auberge du lac. Au vieux pressoir situé à Ménil-Saint-Père, chambre double autour de 85 €, demi-pension avec spa. www.auberge-du-lac.fr Tél. : 03 25 41 27 16

La monarde, Monarda didyma

La monarde  est une vivace aérienne qui a tendance à être un peu envahissante et a un port buissonnant. Elle possède de belles fleurs au ton pourpre et à l’odeur citronnée. Ces fleurs peuvent être consommées en salade et dans de nombreuses recettes de cuisine ainsi que sous forme d’infusion. On l’utilise aussi pour ses vertus thérapeutiques notamment pour soigner les maux de gorge.

Le lys blanc  

Le lys blanc, Lilium candidum est une plante rustique à l’arôme puissant introduite par les Croisés. On l’a appelé lys de la Madone en raison de sa couleur blanche évoquant la pureté. Autrefois, les bulbes étaient consommés comme légumes. Une recette de grand-mère est toujours utilisée localement. On met à tremper les pétales des lys dans un flacon d’alcool. On utilise ensuite ces pétales pour désinfecter et cicatriser les coupures !

En aucun cas les informations et conseils proposés sur le site Plantes & Santé ne sont susceptibles de se substituer à une consultation ou un diagnostic formulé par un médecin ou un professionnel de santé, seuls en mesure d’évaluer adéquatement votre état de santé.
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