Dossier
Manger éthique, bon et sain (1/4)
Mettre les produits végétaux à l'honneur, se rendre chez les petits producteurs pour retrouver la saveur des fruits et légumes de saison, se faire plaisir en cuisinant… Alors que nous vivons une crise sanitaire inédite, il est plus que jamais nécessaire de retrouver le lien avec une alimentation saine et vraie, gage de notre santé et de notre énergie vitale.
De la conscience dans notre alimentation
Notre société d’hyperconsommation a produit bien des dérives, notamment sur le plan alimentaire. Non seulement elle a favorisé le développement d’une agriculture intensive peu respectueuse des sols et de l’environnement. Mais elle a également amené l’industrialisation de notre alimentation, en proposant des plats préparés, de plus en plus transformés, souvent trop salés ou trop sucrés et remplis d’additifs, dont nous découvrons chaque jour les effets nocifs.
« On ne prête pas suffisamment attention à notre alimentation alors que ce que nous mangeons est ce qui nous constitue », expliquait récemment l’académicien Erik Orsenna au quotidien La Croix. Nous avons oublié ce rapport viscéral à l’alimentation alors qu’elle garantit notre immunité et notre résistance face au virus. Or, nous pouvons agir en devenant des consommateurs toujours plus impliqués : choisir les aliments santé en priorité, accepter d’investir un peu plus d’argent (mais pas tant que ça) dans ce qui constitue l’un des fondamentaux de notre vie. Mettons dans notre panier des aliments bruts avec lesquels nous allons retrouver le plaisir de cuisiner. Bien sûr, ce n’est pas toujours facile, surtout quand nous disposons de peu de temps et qu’il faut aussi être à l’écoute de notre organisme. Lui fournir une nourriture saine certes, mais sans tomber dans une orthorexie frustrante, qui pourrait entraîner l’apparition d’autres troubles, cette fois-ci comportementaux, tels que la boulimie ou l’anorexie. Pensons plutôt à réinvestir notre sensorialité. À nous de redécouvrir le plaisir de manger, de croquer, de savourer, de ressentir la faim et la satiété.
À nous aussi de laisser s’exprimer tous nos sens en cuisine. Des diététiciens, des nutritionnistes et des naturopathes peuvent nous y aider. Enfin, nous pouvons arrêter de nous nourrir comme on charge une locomotive à vapeur. Anarchique et pléthorique, notre alimentation a conduit un Français sur deux à prendre du poids, parfois immodérément, souvent lentement, mais tout aussi sûrement. Au lieu de nous lancer dans un régime éclair, prenons notre poids en main en considérant que chacun est unique. Et que le poids perdu ne se retrouvera pas demain si on prend en considération notre personnalité, notre vie sociale, nos goûts et nos désirs. Pour résumer, soyons conscients et comptons sur le vivant !
Et mon voisin paysan que fait-il ?
Avec la fermeture des marchés, mais aussi le bouleversement des circuits de distribution, au plus fort de la crise du Covid‑19, les producteurs de fruits et légumes ont dû imaginer de nouvelles façons de vendre leurs produits. Et d’aller à la rencontre de consommateurs déjà demandeurs de produits frais et locaux ou désormais soucieux de consommer des produits plus sains, éthiques et à des prix raisonnables. Parmi ces initiatives, certains producteurs se sont ainsi regroupés pour ouvrir des magasins où ils se relaient au comptoir. Des fermes organisent une distribution en drive in ou proposent des livraisons à domicile. Des plateformes solidaires ont aussi vu le jour, permettant en quelques clics d’identifier ce que proposent les paysans, maraîchers, éleveurs de votre secteur. Nous avons désormais l’embarras du choix pour faire nos courses de produits frais, continuons de soutenir ces initiatives !