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La grindelia libère les bronches

grindelia

J’ai fait la rencontre de la grindelia au Nouveau-Mexique. On m’en avait fait l’éloge pour les problèmes de bronches. « La reine des résineuses », m’avait dit un ami herbaliste. Au bout de 5 minutes de cueillette, mon sécateur complètement englué, je me dis qu’elle a bien gagné sa réputation. Et quelle teinture j’ai pu faire ! Je la tiens depuis en grande estime. Et vous allez voir qu’on peut l’introduire facilement au jardin.

Vous avez dit médicinal ? Il existe plusieurs types de grindelia aux États-Unis et en Amérique du Sud. Elles sont toutes plus ou moins interchangeables d’un point de vue médicinal. Mais je parlerai ici principalement de Grindelia integrifolia, que je connais bien pour l’avoir cultivée depuis 2010.

C’est tout simplement l’une des plantes les plus puissantes que je connaisse pour les problèmes pulmonaires. Dans une bronchite aiguë, elle désinfecte les bronches tout en facilitant la production de mucus et l’expectoration. Elle est surtout essentielle lorsque la personne est en fin d’infection et a du mal à récupérer. Elle est épuisée et n’arrive plus à expectorer. Prise à ce moment-là et fréquemment dans la journée, la grindelia peut éviter une rechute. Si vous êtes parent, vous connaissez peut-être le suppositoire Coquelusedal, prescrit pour les problèmes de bronches prises chez l’enfant. Devinez quel en est l’ingrédient secret ? Un extrait de grindelia, bien sûr ! La grindelia peut être utilisée pour les problèmes d’asthme, qu’il soit accompagné par une forte production de mucus ou qu’il reste relativement sec. En phytothérapie américaine, on l’utilise aussi beaucoup pour les problèmes d’emphysème afin d’aider la personne à respirer un peu plus aisément. La nature résineuse de la plante en fait un bon remplacement du souci (Calendula officinalis). On prépare avec elle un excellent onguent qui calme l’eczéma ou toute autre ulcération de peau.

Au jardin

On trouve parfois la grindelia dans les pépinières qui vendent en ligne, mais elle reste rare. Il faut donc la démarrer de graines.

Germination
La germination est simple à condition de respecter certains principes. Il faut d’abord semer au printemps lorsque le risque de gel est écarté. Ensuite, point le plus important, utilisez un terreau qui draine bien. Si vous utilisez un terreau de plantation classique, mélangez 1 poignée de sable à 5 poignées de terreau, et remplissez vos godets. Faites des poquets de 1 à 2 graines, recouvrez à peine la graine de terreau puis gardez humide dans un endroit doux et relativement ensoleillé. La germination devrait se faire en moyenne au bout de 2 à 3 semaines, selon la température. Ensuite, travaillez la plante dans des pots plus...

gros avant de les mettre en pleine terre vers le mois de juin.

Entretien
La plante est native des zones semi-désertiques à désertiques du continent américain. Elle aura besoin d’un coin de terre qui draine bien. Là encore, mélangez un peu de sable à votre terre si nécessaire et évitez tout endroit où l’eau peut stagner. Disposez une couche de sable ou de gravier à sa base. L’arrosage sera peu fréquent pendant la période d’implantation, disons une fois par semaine, puis on espacera jusqu’à ne plus arroser du tout lorsque la plante est mature.

Croissance
Si les hivers sont froids, elle se comportera comme une annuelle. Chez moi, en Provence, elle tolère -5 °C, voire légèrement plus froid si cela ne dure pas. Et dans ce contexte, elle peut atteindre la taille d’un petit buisson au fil des années. Et ne vous inquiétez pas pour la progéniture : la plante se ressème très (même trop) facilement. De multiples grindelias apparaîtront au pied de la plante mère au printemps suivant.

À l’atelier
Teinture anti-bronchite

Pour une prise en interne, oubliez les infusions et décoctions. Les résines ont besoin d’alcool fort pour être extraites. Je vous propose une teinture avec une formulation qui m’a souvent rendu service dans les cas de bronchite rebelle.

Ingrédients
Fleurs de grindelia • Feuilles de marrube • Alcool fort • Feuilles de thym

1. Tout d’abord, préparez une teinture de fleurs de grindelia. Vous avez deux options. Si vous avez accès à de l’alcool pur à 96°, utilisez-le pour teinturer la fleur fraîche. Placez les fleurs dans un bocal, tassez-les bien, puis recouvrez à peine d’alcool. Au bout de 2 semaines, vous aurez une teinture d’un beau vert et au goût très puissant. Si vous faites sécher la fleur auparavant, il vous faudra toujours un alcool fort pour une extraction optimale, à 70° cette fois. Un rhum de supermarché à 55° fera passablement l’affaire si vous n’avez rien d’autre sous la main. Recouvrez à peine les fleurs sèches d’alcool et laissez macérer 2 semaines en remuant tous les jours. Filtrez ensuite la préparation.
2. Préparez en parallèle une teinture de feuilles de marrube (Marrubium vulgare), plante expectorante par excellence, que vous ramasserez vous-même ou que vous trouverez en herboristerie. Utilisez 500 ml d’alcool à 45° (vodka ou rhum) pour 100 g de marrube coupé finement. Laissez macérer 2 semaines en secouant tous les jours puis filtrez. La feuille de marrube étant volumineuse, vous pouvez utiliser mon astuce de la presse à café si nécessaire (voir la vidéo : http://bit.ly/2wEpA77).
3. Préparez enfin une teinture de feuilles de thym (Thymus vulgaris). Utilisez les mêmes proportions, type d’alcool et méthode que pour le marrube.
4. Ensuite, dans une bouteille compte-gouttes de 100 à 150 ml, versez : 50 % de teinture de grindelia • 30 % de teinture de thym • 20 % de teinture de marrube.

Posologie
40 gouttes dans un peu d’eau toutes les 2 heures en cas de bronchite, jusqu’à 6 prises par jour si nécessaire.

Et aussi
Ce mélange peut aussi être utilisé en prévention chez la personne qui a les bronches affaiblies à cause d’un passé de bronchites. Dans ce contexte, le dosage est de 40 gouttes matin et soir dans un peu d’eau.

Almanach de décembre

N’oubliez pas de purger tout votre système d’arrosage automatique ou goutte à goutte avant l’arrivée des premières gelées. Il suffit d’un peu d’eau coincée dans un robinet, un programmateur ou un tuyau pour entraîner une fissure et une belle fuite lors de la remise en eau.

Pensez aux oiseaux, souvent affamés en hiver, en particulier quand le sol est froid. Je plante des tournesols dans mon jardin. Ils agissent comme parasol et bloquent une partie du soleil, empêchent mon sol de sécher trop vite et certaines plantes de griller. Une fois qu’elles sont en graines, je coupe les fleurs et je les laisse au sol. Les oiseaux se font un plaisir de les récupérer pendant l’hiver.

Trouvez-vous un coin abrité qui peut être un garage, un préau ou une serre. Je travaille dans ma serre non chauffée, il suffit de quelques rayons de soleil pour que les températures soient agréables. Commencez à trier vos pots usagés et vos outils qui ont besoin d’entretien. Les sécateurs profiteront d’un bon coup de graissage. Les poteries cassées peuvent être utilisées comme fonds de pot. Les plastiques trop vieux partiront au recyclage. Les piquets en bois que vous utilisez pour tuteurer peuvent être traités afin de tenir encore une année.

Si vous habitez dans une région qui reçoit une bonne quantité de neige, n’oubliez pas de secouer la neige qui pèse sur certains de vos arbustes pour éviter que les branches ne cassent. 

Ramasser et sécher

La fleur est la partie médicinale. D’après mon expérience, elle est à son maximum d’efficacité lorsqu’elle est encore fermée et qu’elle est blanche de résine. Lorsqu’elle s’ouvre, elle sécrète moins de résine. Coupez-la donc verte et collante. Et là, attention, vous allez engluer votre sécateur, vos doigts, votre chemise et tout ce que vous toucherez par la suite (le téléphone, le chien, etc.). Faites sécher les fleurs sur une grille, un drap ou tout autre dispositif qui sera, vous l’avez compris, englué par la suite. Le tout peut être nettoyé à l’alcool pur. 

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