Plantes et Santé Le magazine de la santé par les plantes

La molène, magnifique pectorale

La molène
La molène

Reconnaissable à sa hampe florale majestueuse dressée en un épi de fleurs jaune lumineux, le bouillon blanc ou molène ne passe pas inaperçu ! Sa robustesse et sa taille qui dépassent facilement 1,50 m de hauteur sont à l'origine de son surnom populaire le cierge de Notre Dame. Très décoratif au jardin, il alliera le plaisir ornemental à celui d'un usage médicinal familial polyvalent.

Au jardin

Trois espèces principales de bouillons blancs sont retenues comme mé­dicinales : Verbascum thapsus, V. densiflorum ou thapsiforme et V. phlomoides. En revanche, évitez les cultivars aux couleurs variées, plus éloignées des espèces t­hérapeutiques. Le bouillon blanc se plaît en plein soleil, sur terrain léger et bien drainé.

Semis

Les graines étant minuscules, mélangez-les avec un peu de sable fin pour faciliter la régularité du dépôt ultérieur sur le substrat choisi (pleine terre ou terreau, en bac). En pleine terre, il faudra préparer celle-ci en enlevant les racines concurrentes et en ­nivelant le sol. Saupoudrez les graines à la surface du sol ou du ­terreau avec le semoir, car les graines ont besoin de lumière pour germer ; puis tassez le substrat afin d’empêcher leur ­délocalisation (éventuellement, ­paillez pour ­protéger). En bac, dès que les ­plantules sortent, ­transplantez-les dans des petits godets en fibre de coco qui vous permettront plus tard de repiquer en pleine terre sans avoir besoin de dépoter.

Plantation

Les plants issus de semis printaniers seront transplantés en pleine terre à l’automne pour attendre la floraison l’été suivant, puisque la plante est bisannuelle. En revanche, si vous ­tentez de semer à l’automne, vous pourrez repiquer au printemps suivant et profiter d’une floraison, dès l’été. Veillez à espacer les pieds entre eux d’au moins 50 cm, car selon la nature de votre sol, la molène prend ses aises ! Si vous optez pour le ­prélèvement d’un plant dans la nature, choisissez-le petit, car sinon la racine profonde sera difficile à extirper sans dommage.

Récolte

Les fleurs se récoltent de juin à ­septembre, par temps ­ensoleillé et sec, uniquement celles ­pleinement ouvertes, en prélevant délicatement les corolles avec les étamines (mais sans le calice) sans comprimer les pétales. Fragiles, les fleurs doivent être séchées ­immédiatement sur une toile en couche mince, à l’ombre, dans un endroit aéré, sec et chaud...

, ou en séchoir. Ensuite, il faudra les conserver dans des bocaux en verre opaque ou dans des sacs en papier hermétiques, à l’abri impératif de l’humidité afin d’éviter leur ­brunissement. Les feuilles molles et velues se cueillent généralement après les fleurs (jusqu’en novembre) et sont plus faciles à faire sécher.

Ce que dit la science

Les feuilles duveteuses et les fleurs soyeuses à odeur de miel de la molène sont sans doute à l’origine de son orientation thérapeutique lorsque l’on se référait à la théorie des Signatures. Ainsi, les fleurs, partie médicinale selon la ­pharmacopée, sont utilisées depuis l’Antiquité comme antitussif et adoucissant dans nombre d’affections ­respiratoires : rhume, mal de gorge, trachéite, laryngite, enrouement, bronchite et asthme… Ces indications sont liées à la présence, dans la plante, de mucilages capables de gonfler au contact de l’eau, dotant la molène de propriétés émollientes et cicatrisantes. Ces mucilages, associés aux autres principes actifs de la plante (iridoïdes, saponosides et flavonoïdes), inhibent le réflexe de la toux tout en réduisant l’inflammation locale et la production des ­mucosités bronchiques. Des propriétés antimicrobiennes ont aussi été décrites pour une simple infusion de fleurs ! Forte de cette activité anti-­inflammatoire et spasmolytique, le bouillon blanc s’illustre aussi pour soulager les inflammations du tube digestif (gastrite, colite, diarrhée) ainsi que leurs douleurs associées. La voie externe permet des usages tout aussi intéressants, que ce soit sous forme de ­cataplasme, d’huile de macération ou de ­gargarismes : cicatrisation des plaies et des brûlures, traitement des ulcères (et autres inflammations cutanées), des hémorroïdes, des engelures, des irritations buccales et même le soulagement des douleurs articulaires et musculaires !

Un sirop antitussif et anti-inflammatoire

Vous aurez un grand plaisir à préparer avant l’hiver ce sirop délicat actif sur les inflammations digestives et la toux, quelle que soit sa nature, sèche ou grasse. En effet, l’action conjointe des différents composants permet le traitement de la toux en amont des réactions réflexes physiologiques de l’organisme.

Matériel :

  • Grande bassine ou casserole
  • récipient en verre, linge fin (ou étamine) ou filtre papier, entonnoir, sucre bio ou miel
  • eau distillée ou peu minéralisée
  • une spatule en bois propre
  • flacons opaques de 150 ou 200 ml.
  1. Dans le récipient en verre, réservez environ 100 g de fleurs de molène ou un mélange de feuilles et de fleurs. Ciselez l’ensemble à l’aide d’une paire de ciseaux propre.
  2. Faites bouillir environ 500 ml d’eau avant de verser celle-ci sur la plante ; laissez infuser environ six heures. Verser la préparation dans un linge, puis filtrez.
  3. Pesez la quantité de liquide recueilli avant de le mettre dans la casserole. Ajoutez le même poids en sucre ou en miel. Faites cuire l’ensemble jusqu’à l’ébullition, puis baissez le feu tout en continuant à tourner et à surveiller le changement de texture, jusqu’à l’obtention d’un liquide sirupeux. Attention, cela peut aller vite !
  4. Mettez aussitôt hors du feu et versez (en faisant bien attention de ne pas vous brûler !) dans les flacons opaques, préalablement stérilisés à l’eau bouillante, jusqu’en haut, afin d’éliminer le maximum d’air. Fermez hermétiquement. Étiquetez votre préparation. Le sirop se conserve entre six mois et un an. Après ouverture, conservez-le quinze jours dans le réfrigérateur.

Affections respiratoires (toux sèche ou grasse, maux de gorge, enrouement, refroidissements) : suivant l’âge, prendre de 1 cuillère à café à une cuillère à soupe, trois fois par jour, jusqu’à l’amélioration des symptômes, de préférence avant ou en dehors des repas.

Inflammations digestives (colites, diarrhées, gastrites) : la posologie est identique que précédemment, à prendre avant les repas ou au moment des douleurs.

Tisane et décoction

En plus des indications classiques vues ci-­dessus, la molène a bien d’autres intérêts.

Tisane 

Infusez 2 cuillères à café de fleurs par tasse d’eau frémissante pendant 10 minutes ; filtrer soigneusement avec un filtre en papier. Sans cela, les duvets fins de la plante passent dans l’eau et provoquent des irritations de la gorge ! Buvez 2 à 3 tasses par jour.

Décoction 

Mettre 2 à 3 cuillères à soupe de fleurs et feuilles par quart de litre d’eau et laissez frémir 10 minutes ; filtrez et laissez tiédir. À utiliser en gargarismes, lotion contre le coup de soleil, rougeurs, eczéma ou en bain de siège (hémorroïdes, démangeaisons génitales).

Huile de bouillon blanc

Faites cuire à feu doux 20 g de feuilles coupées dans 40 ml d’huile d’olive, pendant 30 minutes Hors du feu, ajoutez (facultatif) 10 g de fleurs fraîches. Laissez macérer quelques heures, filtrer. Utiliser en massage local en cas de plaie, hémorroïde, douleur rhumatismale, engelure.

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