Plantes et Santé Le magazine de la santé par les plantes

Prendre soin de mes poumons au naturel (2/4)

Nous portons peu d'attention à nos poumons jusqu'à ce qu'ils soient en souffrance, lorsqu'ils sont atteints d'une pneumopathie due, par exemple, à un virus comme celui du Covid-19. La médecine chinoise, la naturopathie, et pourquoi pas la cure thermale peuvent améliorer le fonctionnement de ces organes vitaux. Avec des méthodes et des pratiques juste naturelles…

Huile essentielle d'eucalyptus
Huile essentielle d'eucalyptus

Prendre soin de ses poumons avec la naturopathie et les plantes

Les naturopathes considèrent que nos poumons sont des organes émonctoires, capables de s’autonettoyer. Dans une certaine mesure seulement. En effet, les parois de nos bronches sont tapissées de cellules produisant du mucus dans lequel se concentrent des mucines et des antimicrobiens (lactoferrine, lysozyme). Or, il arrive que ce système de protection s’emballe et qu’une hypersécrétion du mucus se produise. Même si les causes divergent, c’est le cas lors d’une bronchiolite chez le bébé ou d’une crise d’asthme. « Sans être malade, des symptômes d’encombrement peuvent s’exprimer quand l’organisme, saturé de toxines et de toxiques, n’arrive plus à les ­éliminer", alerte Nadia ­Christensen, naturopathe et auteure du livre Enfants en bonne santé toute l’année (éd. Prat). "Ainsi, une surconsommation d’amidon et de laitage peut entraîner une augmentation des déchets colloïdaux, l’organisme produisant alors des glaires qu’il ne faut surtout pas réprimer. » On s’abstiendra donc de trop consommer les aliments en P (Pâtes, pain, pommes de terre) et autres céréales qui en sont les principaux pourvoyeurs et on supprimera les produits laitiers. Au moins durant les périodes de crise. Autre objet de surveillance, une éventuelle carence en vitamine. « Plusieurs études sur les coronavirus ont démontré qu’un déficit en vitamine D impacte la ­capacité pulmonaire et accentue la sévérité des bronchites aiguës et chroniques, souligne la diététicienne et nutritionniste ­Véronique Liesse. Une carence sévère pourrait être liée à l’orage cytokinique, dont ont été victimes des malades du Covid-19. En tout cas, la vitamine D est un immunomodulateur boostant les cellules Treg, qui calment l’immunité quand celle-ci s’emballe. Or, beaucoup d’entre nous présentent un taux bas en vitamine D. Pour que notre stock en vitamine D soit optimal, il devrait être dosé à 50 nanogrammes par ml. » La diététicienne conseille de se supplémenter tous les jours avec de la vitamine D3 naturelle à base de lanoline et d’éviter les doses massives synthétiques : « Celles-ci provoquent un “shoot” suivi d’un effondrement. On peut aller jusqu’à 4 000 à 5 000 UI les dix premiers jours quand il faut reconstituer son stock. »

Et du côté de la phytothérapie ? Quel que soit le trouble respiratoire, Christophe ­Bernard, conseiller en herboristerie, distingue quatre familles de plantes pour améliorer le terrain, notamment chez les personnes les plus fragilisées. On les préconise sous forme de tisanes dans lesquelles on pourra les associer. « Dans la famille des aromatiques, le thym (Thymus ­vulgaris) est la plante vedette, détaille le praticien. Comme l’eucalyptus ­(Eucalyptus ­globulus) et l’hysope (Hyssopus officinalis), elle dispose d’un triple pouvoir aseptisant, ­mucolytique et expectorant. Ces plantes seront utiles lors des bronchites. En cas de fort ­encombrement, on peut les associer au marrube blanc (Marrubium vulgare) ou au lierre terrestre (Glechoma Hederacea) pour leur action expectorante. » Bien qu’elles ne soient pas des aromatiques, les résineuses comme les bourgeons de pin et de sapin facilitent le travail de la toux. Elles peuvent d’ailleurs être mélangées avec des plantes à mucilages qui calment l’irritation des bronches et font baisser l’inflammation. Parmi elles, la mauve (Malva sylvestris), la guimauve (Althaea officinalis L.) ou le bouillon blanc (Verbascum Thapsus). Une dernière famille peut s’ajouter : celles des épices réchauffantes comme la cannelle, la cardamome ou le gingembre, qui a aussi l’avantage de stimuler l’immunité.

Avec les huiles essentielles, le discernement s’impose. « Si l’on souffre de troubles respiratoires chroniques, il vaut mieux éviter de les respirer en inhalation sèche ou humide, ou en diffusion surtout pendant les périodes d’exposition aux pollens, poussières et autres allergènes, précise Christian Eloy, aromathérapeute et cofondateur de la société Herbes et Traditions. Même les plus calmantes peuvent irriter les bronches déjà sensibilisées. » La pneumologue Claire Cracowski souligne qu’il faut se méfier des sprays gras aux huiles essentielles. On évite de les respirer avant d’aller se coucher, car leur utilisation excessive peut entraîner une pneumopathie huileuse. En revanche, pour Christian Eloy, ­ « Il est possible d’ajouter certaines huiles essentielles à de l’huile végétale de sésame réchauffante et d’en faire des frictions dans le dos ou un massage sous la plante des pieds ou les poignets, deux à trois fois par jour durant huit jours. Une prise sous la forme de suppositoire peut aussi être envisagée, mais sur la prescription d’un médecin aguerri à cet usage. » Tout aussi antivirales qu’anti­bactériennes, ravintsara et saro conviennent à la famille. Contenant des oxydes, les huiles essentielles d’eucalyptus radié et de globulus sont plus puissantes, ­oxygénantes et ­énergisantes, mais réservées aux adultes qui n’ont pas de troubles chroniques. Celles de romarin à cinéole et de pin sylvestre ont des vertus plus expectorantes et celle de laurier noble, une action ­revitalisante et antivirale plus marquée. Miser sur la douceur est un pari gagnant-gagnant. 

Traitement de l'asthme pour calmer l’inflammation

Pour prévenir la crise d’asthme, il faut chercher à apaiser l’inflammation chronique qui s’est, peut-être, installée. Voici quelques conseils pour adoucir le terrain.

  • Commencer par supprimer les agents irritants : tabac, poussières (en portant si besoin des masques).
  • Limiter la pollution intérieure en aérant le plus possible et en supprimant les produits chimiques et tous les aérosols, les parfums d’ambiance et les bougies parfumées.
  • Régénérer le foie. Un foie fatigué favorise les troubles respiratoires. Pour soulager son travail, on adhère à un régime plus végétarien. Avant les périodes à risques, on suit une cure de desmodium qui a l’avantage d’être aussi un antihistaminique.
  • Faire une cure de plantes antihistaminiques : on prendra en alternance des tisanes de mauve et de bouillon blanc qui sont calmantes, mais qui protègent aussi des allergies. On peut aussi faire une cure de deux à trois semaines d’ortie et de plantain sous la forme de gélules.

Inhalation humide aux plantes

Si les inhalations aux huiles essentielles s’avèrent parfois trop puissantes, pourquoi ne pas envisager ces soins avec des tisanes de plantes, comme le préconise l’herboriste Christophe Bernard.

  • Prendre une poignée de thym et d’eucalyptus.
  • La jeter dans un bol rempli d’eau bouillante.
  • Mettre son visage dans un inhalateur ou au-dessus du bol en prenant soin de placer un torchon au niveau des yeux pour les protéger.

BPCO : pensez aux plantes riches en silice

En cas de broncho-­pneumopathie chronique obstructive (BPCO), les bronches et les alvéoles se détériorent. Nos ­poumons étant composés en partie de collagène, faire des cures de plantes riches en silice va ainsi renforcer la ­production de collagène.

À préconiser : Des cures de prêle des champs, de bouillon blanc, de mauve et surtout de pulmonaire qui renferme à la fois de la silice et des mucilages protecteurs. Un double effet bénéfique.

Soulager les enfants

Il faut du temps pour que les poumons des enfants arrivent à maturité. D’autant qu’ils vont être confrontés à de nombreux virus. La naturopathe Nadia Christensen recommande :

  • En cas de toux sèche, préparez une tisane de thym ou de mauve et ajoutez, quand la tisane est tiède, du miel de thym ou de manuka (vous préservez ainsi les propriétés du miel). À faire le matin et le soir avant de s’endormir.
  • Pour assainir le terrain, prenez la propolis sans alcool à raison de dix gouttes, deux fois par jour, à partir de 3 ans. Autre formule : dix gouttes d’extrait de pépins de pamplemousse par jour, en deux prises.
  • Un massage du dos avec de l’huile végétale de noisette dans laquelle on ajoute une goutte d’huile essentielle de ravintsara. À partir de 3 mois, trois fois par jour.
En aucun cas les informations et conseils proposés sur le site Plantes & Santé ne sont susceptibles de se substituer à une consultation ou un diagnostic formulé par un médecin ou un professionnel de santé, seuls en mesure d’évaluer adéquatement votre état de santé.
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