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Prendre soin de mes poumons au naturel (4/4)

Nous portons peu d'attention à nos poumons jusqu'à ce qu'ils soient en souffrance, lorsqu'ils sont atteints d'une pneumopathie due, par exemple, à un virus comme celui du Covid-19. La médecine chinoise, la naturopathie, et pourquoi pas la cure thermale peuvent améliorer le fonctionnement de ces organes vitaux. Avec des méthodes et des pratiques juste naturelles…

Thermes de Saint-Gervais
Thermes de Saint-Gervais

Une cure thermale pour vos poumons

Au cœur des stations thermales jaillissent des eaux des profondeurs de la terre. À Montbrun-les-Bains, dans la Drôme, on bénéficie d’une eau sulfurée ­calcique, riche en magnésium qui dégage de ­l’hydrogène sulfuré. Elle est particulièrement indiquée en cas d’asthme, de bronchites et de ­trachéites à répétition. Elle doit sa composition à la structuration géologique calcaire de la région qui remonte à l’Oligocène (- 34 à - 23 millions d’années). Chaque eau thermale est unique et selon les sites, leur température naturelle peut varier de 10 à 80 °C. Toutefois, pour les maladies des voies respiratoires, on va ­privilégier les eaux sulfurées, riches en soufre bactéricide ainsi que les eaux ­chlorobicarbonatées aux propriétés anti-inflammatoires. L’eau des thermes ­d’Allevard-les-Bains reconnue depuis 1836 pour ses vertus thérapeutiques est mondialement célèbre pour être l’une des plus sulfurées. « Ses constituants soufrés qui sont aussi présents à l’état gazeux, une fois inhalés, atteignent même les alvéoles pulmonaires, explique la pneumologue du centre thermal, la Docteure Claire Cracowski. Elle permet aussi de ­fluidifier le mucus et d’accompagner la mécanique du poumon pour se nettoyer et se ­régénérer… L’état gazeux du soufre est aussi désinfectant, ­immunostimulant, tout en agissant contre ­l’allergie respiratoire et le stress oxydatif. » Une étude a d’ailleurs montré que l’eau sulfurée en nébulisation améliorait la toux et la dyspnée (gêne respiratoire) chez les patients atteints de broncho-pneumopathie chronique ­obstructive (BPCO). L’eau de Challes-les-Eaux, près de Chambéry, ­bicarbonatée et sulfurée, est ­excellente pour les allergies respiratoires et l’asthme, procurant un effet assainissant et apaisant en même temps.

Pour vaincre les dégâts engendrés par la pollution, le tabac, les infections et les virus, on va aussi choisir sa cure thermale en fonction du site. « Toutes les personnes qui se voient prescrire une cure thermale par leur pneumologue doivent lui demander conseil au...

sujet de l’eau, mais aussi de l’altitude, du climat et de la saison », estime le Professeur Christian-François Roques, président du conseil scientifique de l’Association française pour la recherche thermale (AFRETH). La ­climatologie médicale devrait être mieux considérée, car la saison, tout comme l’air que l’on respire, a un impact sur les patients. On pourrait parler de cure thermo­climatique. » Pour une cure respiratoire, il est ainsi plus judicieux de partir l’été ou au début de l’automne, car le froid peut vite devenir un ennemi alors qu’un climat doux réchauffera les poumons. De même, il est préférable de choisir un centre dans la nature plutôt qu’en ville. D’autres critères peuvent permettre de ­combiner les bienfaits d’une cure thermale.

Enfin, il ne faut pas négliger l’intérêt des soins complémentaires proposés désormais dans les stations thermales. Enseignée aux thermes de Challes-les-Eaux, la marche afghane consiste à multiplier le nombre de ses pas sur le temps de l’expiration.

La kinésithérapie respiratoire est souvent prescrite en cas de BPCO et d’asthme, car cette technique de rééducation pulmonaire aide à réduire l’essoufflement, évacuer les ­mucosités ou encore à se remettre en mouvement dans son quotidien. L’ostéopathie permet aussi un drainage bronchique. D’autres pratiques procurent le même effet : la cohérence ­cardiaque ­utilisée dans les protocoles de soins des thermes ­d’Allevard-les-Bains, est une ­pratique de ­respiration permettant de recentrer son système nerveux, afin de retrouver un équilibre naturel. Le yoga souvent proposé ouvre la cage thoracique. Aux thermes de Challes-les Eaux, c’est le yoga du son qui est utilisé pour mieux gérer son stress. Avec en prime, un effet relaxant. De véritables bouffées ­d’oxygène ! D’autres soins optionnels, comme la ­méditation, ­permettront parfois d’améliorer des problèmes de sommeil. N’oublions pas que le point fort du thermalisme est d’être ­holistique. 

Traitement pour soigner la BPCO aux thermes d’Allevard

  • On commence par ­l’inhalation froide, un soin créé au XIXe siècle par le Docteur Bernard Niepce, à Allevard. Elle agit comme un aérosol naturel qui parvient jusqu’aux alvéoles pulmonaires. Quant aux ­inhalations chaudes, elles fluidifient les sécrétions et facilitent leur expectoration.
  • Des pulvérisations (jet d’eau brisé par un tamis et absorbé par le patient bouche ouverte), des séances de gargarismes, de drainage bronchique et des douches aux jets – visant le thorax, elles décongestionnent tout l’organisme – sont aussi au programme.
  • En pratiques complémentaires : le centre propose plusieurs soins permettant d’assainir toute la sphère respiratoire haute (douche du pharynx, traitement de l’oreille moyenne et lavage des sinus par la technique de Proëtz).

Cette cure de dix-huit jours permet d’améliorer la ­qualité de vie et les difficultés ­respiratoires (moins de toux et moins d’essoufflement) que connaissent les personnes atteintes de BPCO. Cette pathologie entraîne à la fois une dégradation des bronches et des alvéoles. Elle induit de plus en plus une fibrose ­pulmonaire (une rigidité). Le protocole s’articule autour de six soins par jour

Choisir le bon climat

  • Pour des poumons irrités par l’air sec, privilégier les sites forestiers comme Amnéville-les-Thermes, ou un parc naturel boisé comme Molitg-les-Bains.
  • En cas d’allergie, choisir une station en montagne, car il y a très peu d’allergènes : la plus haute station thermale est Barèges-Barzun, située à 1 250 mètres dans les Hautes-Pyrénées ; La Chaldette se trouve à 1 000 mètres d’altitude au cœur de l’Aubrac en Lozère.
  • En cas de BPCO, les stations situées à plus de 800 mètres d’altitude sont contre-indiquées, car le taux d’oxygène est trop bas pour les poumons. La moyenne montagne est alors idéale.

À l’heure du Covid-19

Depuis la réouverture cet été de tous les centres thermaux, la vigilance est de mise pour accueillir les curistes selon un ­référentiel sanitaire strict. Éléonore Guérard, directrice de la Chaîne Thermale du Soleil qui dirige dix stations ayant toutes une spécialisation voies ­respiratoires, précise aussi : « Le premier jour de la cure, les patients auront été interrogés sur leur état de santé et s’il y a suspicion, ils seront dépistés ». Quand ils ont été atteints par le coronavirus et qu’ils sont guéris, une cure est très indiquée. Comme l’indique le Docteur Hubert Bigot des thermes de Saint-Gervais : « La cure prend en compte l’ensemble de l’arbre ­pulmonaire ». En revanche, selon les recommandations du Haut Conseil de la Santé publique (HCSP), il est déconseillé aux personnes atteintes de pathologies dans leur forme sévère (BPCO, asthme, fibrose pulmonaire notamment) de ­prévoir une cure en 2020.

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