Plantes et Santé Le magazine de la santé par les plantes

Alimentation, eau, air : Protégeons-nous de la pollution (3/4)

Perturbateurs endocriniens, nanoparticules, nouvelles huiles minérales… Les polluants s'invitent partout dans nos assiettes, nos maisons, nos rivières, nos villes et nos campagnes. Plantes & Santé se mobilise pour vous apporter des conseils limitant leurs effets délétères : choix alimentaire sain, cure détoxifiante à base de plantes, gymnastique respiratoire… Suivez le guide.

Respirer à pleins poumons
Respirer à pleins poumons

Préservons nos poumons

Au pied de Chamonix, la vallée de l’Arve étouffe. « Nous sommes dans une zone enclavée, dans un goulot où les oxydes d’azote et les particules fines ont du mal à s’évacuer l’hiver à cause des inversions de température », constate Cécile Buvry, médecin généraliste à Passy en Haute-Savoie, et très active dans la lutte contre la pollution. Ici le chauffage au bois mal géré, le trafic routier très dense autour du mont Blanc et les industries génèrent des taux de pollution bien au-dessus des normes, et désormais équivalents à ceux mesurés à Grenoble et Lyon. Nous sommes loin des clichés du bon air pur des montagnes. Ces pics de pollution récurrents et surtout la pollution chronique créent de véritables troubles pour la santé : « Il y a deux ans, une étude d’impact sanitaire réalisée par Santé publique France a conclu que la pollution aérienne causait ici 85 décès prématurés par an sur 150 000 habitants et réduisait de neuf mois l’espérance de vie. Et nous savons aujourd’hui que les polluants peuvent créer des pathologies pulmonaires ou cardiaques même pour des personnes peu vulnérables », s’alarme Cécile Buvry. La médecin œuvre aussi pour une meilleure prévention. Avec pour commencer des recommandations simples, comme celle de continuer à faire du sport, mais de façon modérée et dans certaines conditions : « En hiver, monter en ­altitude permet d’échapper un peu aux particules fines et aux oxydes d’azote, mais l’été il est préférable de ne pas monter trop haut pour éviter la pollution à l’ozone. »

Difficile aujourd’hui de trouver un lieu en France totalement épargné, avec les particules fines présentes en ville ou dans les zones enclavées et les pesticides à la campagne. Si les recommandations de santé publique sont minimalistes, nous avons tout intérêt à nous préserver. Augmenter l’apport en antioxydants en fait partie. Certaines études montrent en effet que manger des aliments riches en antioxydants (fruits et légumes riches en vitamines E et C) aide l’organisme à lutter contre la pollution à l’ozone. Une piste intéressante à rapprocher du comportement des plantes qui émettent, entre autres, des vitamines E, C et des carotènes pour se défendre de certains polluants. Ce ne serait pas la première fois que les plantes seraient nos ­meilleures professeures… En attendant des études plus poussées, ­pourquoi ne pas profiter déjà des bienfaits de la phytothérapie et des ­thérapies alternatives pour préserver notre corps irrité par un air vicié : « La ­propolis est un merveilleux antiseptique qui nettoie les ­poumons et le gros intestin. Lui aussi, il faut ­absolument le chouchouter, car en médecine chinoise, ces organes sont interdépendants : quand l’intestin est rempli de toxines, c’est le poumon qui trinque et il ne peut plus se régénérer », explique Yvanne Le Goff, naturopathe et acupunctrice à Paris.

En cas de voies aériennes encombrées, elle conseille l’échinacée en gélules et le plantain en tisane : « Le plantain est un excellent anti-inflammatoire de toutes les voies respiratoires, de la bouche au pharynx en passant par les poumons. Et son côté expectorant naturel et puissant est vraiment essentiel pour le poumon. » Comme les particules polluantes les plus fines ne s’arrêtent pas au nez ou à la gorge, mais pénètrent jusqu’aux poumons et passent même la barrière alvéo-pulmonaire, il est intéressant d’utiliser aussi certaines plantes comme les baies de myrtille en décoction, ou les bourgeons de mélèze et de viorne capables d’agir tout au bout des bronchioles. Pour ­Yvanne Le Goff : « Il est essentiel de ne jamais laisser s’éterniser une bronchite ou une toux, car un poumon humide a du mal à se ­protéger. Pour l’aider, mieux vaut arrêter le sucre et les produits laitiers pendant une grosse semaine. » Enfin des poumons peuvent être assainis en adoptant les bons gestes de ­respiration. Non seulement, cela va renforcer et amplifier la capacité respiratoire (lire encadré ci-­dessus), mais cette gymnastique, à pratiquer dans un intérieur le plus propre possible, fera du bien à l’ensemble du corps jusqu’au système nerveux central. Or, c’est lui qui pilote la plupart des réponses de notre organisme et sa détente permet de baisser l’effet inflammatoire des polluants. Prenez-en soin aussi en vous promenant en forêt ou à défaut en inhalant des essences de pin. Enfin pourquoi ne pas mettre en pratique, quand vous le pouvez, cette maxime de bien-être proposée Yvanne Le Goff, qui conseille de « Hurler, crier, chanter et surtout rire… » le plus souvent possible ! C. P.

Bains de forêt et inhalations

Lorsque nous respirons les effluves de pin, de cyprès, d’eucalyptus, aux propriétés vasodilatatrices, nous avons aussi instinctivement le réflexe d’augmenter notre débit respiratoire. En inspirant davantage d’oxygène, nous nettoyons le sang : les déchets sont éliminés et les poumons sont vitalisés. Vous pouvez aussi avoir recours aux huiles essentielles ­d’eucalyptus radié et de cyprès via un diffuseur à ultrasons ou à défaut un bol d’eau chaude. Certains centres proposent des systèmes d’inhalation comme Airnergy qui fonctionne à l’oxygène ou le Bol d’air Jacquier. Ce dernier associe oxygène et nébulisat d’essence de ­térébenthine, si vous ne souffrez pas d’allergie à cette huile essentielle. Notre conseil : après une séance d’inhalation, évitez de sortir tout de suite, car les voies respiratoires nettoyées sont encore plus sensibles aux polluants et aux microbes.

Protéger sa peau

« Notre peau aussi a besoin de respirer. Or la pollution atmosphérique fait partie des principales sources d’occlusion des pores avec comme premier effet ­visible, un teint terne », estime Régis Saladin, directeur du laboratoire Phytodia. Pour soutenir la peau face à cette agression, le laboratoire a mis en évidence l’efficacité de deux actifs végétaux ­antioxydants spécifiques. Extraits de queues de griotte et de ­feuilles de sarriette, ils ont pour ­particularité, non pas d’apporter des molécules boucliers aux cellules de l’épiderme, mais d’agir en amont pour booster leurs capacités de défense.

Une gymnastique respiratoire

C’est tellement simple que… nous le faisons rarement ! La première chose à faire, c’est respirer ! J’inspire, je relance le système orthosympathique ; j’expire, je relance le système parasympathique. Cela régule le système nerveux. Voici des techniques à pratiquer quelques minutes par jour dans un milieu propice naturel ou dans un intérieur le moins pollué possible. On peut aussi diffuser dans la pièce quelques gouttes d’huiles essentielles d’eucalyptus radié et de cyprès pour ouvrir notre capacité respiratoire.

La technique de la paille : Prenez une paille en bambou par exemple. Inspirez et expirez dedans lentement. C’est une excellente façon de montrer aux poumons le bon geste respiratoire.

Essorer vos poumons : Debout, jambes écartées, mains sur les hanches, inspirez, puis penchez-vous sur le côté gauche en expirant à fond en restant bien parallèle (ni trop en avant ni trop en arrière), puis remontez en inspirant et penchez-vous de la même façon à droite en expirant à fond. Cette posture permet de vider au maximum les poumons et de renouveler l’air avec l’inspiration.

La respiration alternée Pranayama : L’objectif est de faire circuler l’air d’une narine à l’autre en inspirant d’abord par la gauche, puis de boucher les deux narines pour garder l’air. Expirer ensuite par la narine droite puis inspirer toujours par la narine droite et boucher à nouveau les deux, expirer narine gauche et inspirer à nouveau avec la gauche et ainsi de suite. Cet exercice permet d’éliminer les toxines du sang et de renouveler l’air des poumons.

Un intérieur sain

Selon les statistiques ­officielles, nous respirons au moins cinq fois plus de ­pollution dans nos maisons qu’à l’extérieur. Colles et ­solvants des meubles, appareils de chauffage, acariens, tabac, moisissures, produits ­d’entretien et de bricolage : les polluants nous occasionnent des maux de tête, des allergies et des problèmes respiratoires. Voici comment chasser ces ­indésirables.

  • Aérez chez vous au moins dix minutes par jour, matin ou soir, aux heures les moins ­polluées et même l’hiver ! Faites-le après avoir utilisé vos produits d’entretien, qui seront les plus naturels possible.
  • Achetez des meubles ou des objets de décoration étiquetés A+, c’est-à-dire avec des émissions réduites en composés organiques volatils (COV).
  • Équipez-vous d’un purificateur d’air. Un appareil Teqoya débarrasse l’air des microparticules polluantes en produisant des ions négatifs. Il réduirait également l’asthme.
  • Les encens et les bougies à parfum peuvent polluer. Il faut les utiliser avec modération.
  • Ficus, chlorophytum, lierre, dracaena, kentia, philodendron, gerbera, azalée… Certaines plantes peuvent filtrer des polluants.
En aucun cas les informations et conseils proposés sur le site Plantes & Santé ne sont susceptibles de se substituer à une consultation ou un diagnostic formulé par un médecin ou un professionnel de santé, seuls en mesure d’évaluer adéquatement votre état de santé.
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