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Défenses immunitaires : et si le virus était un ami ?

Défenses immunitaires : et si le virus était un ami ?
Défenses immunitaires : et si le virus était un ami ?

Si la médecine conventionnelle a tendance à considérer les virus et autres bactéries comme des ennemies, d'autres thérapies, comme la naturopathie, les considèrent comme utiles, voire indispensables, au maintien d'un bon système immunitaire. 

La santé est appréhendée aujourd’hui comme un rapport de force : le plus fort (le médicament) détruit son ennemi (bactéries, virus, etc.) parce qu’il a des armes plus puissantes. Mais ce raisonnement guerrier nie les fondements mêmes de la vie. L’immunité est bien plus une question d’adaptation, voire de cohabitation, que de lutte. Explications.

L’hiver qui approche avec son cortège de rhumes, d’angines et de grippe nous engage à proposer un nouvel éclairage sur ce qui est vraiment en jeu avec ces maladies : l’immunité.

La naturopathie pourrait apporter un renouveau face aux vieux poncifs que la médecine officielle nous assène sur le fonctionnement du système immunitaire, son rôle, ses limites et ses impossibilités. Qu’y a-t-il de vraiment neuf dans ce domaine depuis Pasteur ? Le corps est-il toujours un organisme muni de faibles armes qu’il faut aiguiser à coup de vaccins et d’antibiotiques lorsque les ennemis – virus, bactéries, champignons – sont en passe de remporter la lutte ? Les naturopathes et les thérapeutes des médecines naturelles voient les choses bien différemment et agissent avec un tout autre regard. Cette approche si raillée par la médecine est maintenant un des fleurons de la recherche scientifique d’avenir : la psycho-neuro-immunologie.

Une approche différente de l’immunité

Pour la médecine officielle, l’immunité est l’ensemble des mécanismes biologiques permettant à un organisme de reconnaître et de tolérer ce qui lui appartient et de rejeter ce qui lui est étranger : les toxiques, les agents infectieux et ses propres constituants altérés (comme des cellules tumorales). Pour ce faire, le corps à deux grands recours, apparus successivement au cours de l’évolution des espèces :

  • l’immunité non spécifique, d’action immédiate, qui fait intervenir des cellules responsables de la phagocytose,
  • l’immunité spécifique, qui se développe en quelques jours et qui reconnaît la substance étrangère avant de la détruire. Elle garde le souvenir de la rencontre.
  • Or la médecine a uniquement œuvré dans le sens d’un renforcement de ces mécanismes de combat. Cette approche très classique de l’immunité a été baptisée immunité tissulaire. Mais une autre activité immunitaire existe dans notre corps, immunité qu’on a appelée « cellulaire » par opposition à la première.
  • L’immunité cellulaire cherche à décrire et à mieux comprendre les mécanismes en jeu, par exemple, devant les cellules cancéreuses. Mais, certains phénomènes propres à l’immunité cellulaire concernent aussi certains types de virus. On s’aperçoit ici qu’on est loin d’un rapport de force entre des éléments extérieurs qu’il faut chasser et détruire, puisque l’on pourrait très schématiquement définir l’immunité cellulaire comme la cohabitation entre les cellules potentiellement indésirables et les cellules saines.

La conclusion qui semble émerger des recherches menées dans cette voie est qu’une défaillance qui permet l’apparition d’un cancer est due au terrain qui se modifie. Cette approche montre que le rapport de force n’est pas le seul recours de l’organisme et qu’il ne joue pas dans le maintien de son bon fonctionnement. 

Des "bonnes" bactéries

En revanche, ce qui apparaît comme un point capital, c’est que notre organisme est plein de bactéries et de micro-organismes qui aident en profondeur son fonctionnement et assurent même une bonne santé. Les exemples de bonne coopération et même de coopération vitale entre le corps, les bactéries et micro-organismes abondent. Notre intestin est plein de bactéries qui aident à la décomposition et à l’assimilation des nutriments. Les pro-biotiques qui sont conseillés en cas de troubles intestinaux ou de maladies de l’intestin sont en fait des bactéries.

Autre exemple : dans chacune de nos cellules, existent les mitochondries, que l’on compare à des centres spécialisés qui élaborent des molécules qui servent à fournir de l’énergie. Or, depuis de nombreuses années, on pense que les mitochondries ont une origine bactérienne, c’est-à-dire que nos cellules auraient en quelque sorte « domestiqué » une bactérie, en entretenant avec elle un rapport de symbiose, un peu comme les lichens qui sont une association de bonne entente entre un champignon et une algue. Dans ce cas pourquoi ne pas envisager que notre rapport avec les virus puisse être aussi du type « bonne entente » ?

Le virus : une opportunité d’évolution

La grippe, le rhume, certaines angines sont dus à des virus. Si le virus déclenche des maladies, c’est qu’il est si petit qu’il pénètre dans la cellule et modifie complètement son fonctionnement. Le virus est avant tout porteur d’une information qui va entraîner une modification de l’ADN. Le virus est, schématiquement, constitué de deux parties : son génome, c’est-à-dire de l’ADN, donc une information, et une enveloppe protectrice pour véhiculer cette information. Un peu comme une lettre qu’on envoie par la poste : une enveloppe et, à l’intérieur, un message…

L’organisme recevant ce virus peut soit réagir par un refus, et l’en­ve­loppe qui est spécifique au virus servira de repère aux éléments de défense du système immunitaire, soit au contraire chercher à lire ce message et apporter à son propre génome (son ADN) les éléments viraux qui lui paraissent profitables. Mais ces modifications ne sont pas des agressions, les modifications sont des opportunités pour que l’organisme évolue et s’adapte. Soit l’organisme reconnaît qu’il a besoin d’évoluer et il intègre le message du virus, soit, par refus de l’intégration du génome, c’est l’opposition directe et l’affrontement dégénère en maladie. C’est là le grand secret des or­ga­nismes pour rester en vie. Ils doivent s’adapter aux conditions qui les entourent. Un organisme qui n’évolue pas se sclérose et finit par mourir. Alors que celui qui s’adapte s’enrichit, survit et grandit. En fait, les virus sont une opportunité d’évolution de l’ADN.

Psychisme et immunité

Le psychisme joue un rôle très important dans l’immunité. Si la grippe espagnole de 1917 a fait autour de 20 millions de morts, c’est que les esprits étaient peut-être très affaiblis par les années de guerre. La fai­blesse psychique a permis au virus de se propager en pandémie dans toute l’Europe. Pourtant, si d’après des chercheurs actuels, il a été le virus le plus virulent jamais répertorié, beaucoup de personnes exposées dans des familles, des villages, auprès de malades, sont passées au travers de façon inexplicable. C’est que l’immunité a d’autres secrets.

Le triangle immunité-nerfs-hormones

Avant d’être un système de défense, l’immunité est un système de mémorisation : il se souvient pour mieux protéger. D’ailleurs, le premier des défenseurs de l’organisme est d’abord le système nerveux orthosympathique : les tissus orthosympathiques réagissent tout de suite lorsqu’une agression extérieure se produit. Il va permettre, à travers des réflexes, d’éviter un obstacle ou de lever la main pour se protéger d’un geste brusque. Il régit l’ensemble des mouvements involontaires de défense et d’adaptation rapide. Si on compare le fonctionnement d’un corps à une ville, le système orthosympathique est le gardien de la ville. Il réagit immédiatement et donne les informations. Alors que le système parasympathique serait plus un gestionnaire. Il s’assure que l’approvisionnement du corps se fait bien, que les denrées sont bien acheminées et il vide les poubelles quand les déchets s’accumulent. Le tout forme le système sympathique, combinaison de deux tissus nerveux différents, avec des fonctionnements métaboliques différents.

Par ailleurs, l’organisme cherche à adapter ses réponses en fonction de l’agression, notamment à travers le fonctionnement de la glande du thymus qui sécrète des cellules immunitaires, les lymphocytes T, et des glandes surrénales qui réagissent aux chocs émotionnels et au stress.
Ces trois grands systèmes (nerveux, hormonal, immunitaire) forment comme un triangle. Ils gèrent les informations venant de l’extérieur et vont permettre à tout l’organisme de développer l’adaptation. Aussi longtemps que ces trois systèmes travaillent en bonne entente ils garantissent une bonne adaptation de l’organisme à son environnement.

Équilibre physique et psychique

Le système immunitaire est partie prenante dans le jeu de ces trois fonctions. L’immunité permet au corps de « réceptionner » un virus, de traiter son information et de s’en servir à son avantage. Tout déséquilibre ou tout effort trop important d’un des trois points se fait au détriment des deux autres. C’est alors que la maladie s’installe.

Il semble même que la bonne santé du psychisme est conditionnée par ces trois points du triangle de la santé. Si ces trois fonctions sont en accord, le psychisme lui-même y gagne en adaptation comportementale. Et réciproquement. Chez une personne à l’esprit rigide, renfermée, incapable de s’adapter aux circonstances nouvelles, l’une des trois fonctions, ou les trois, sera en dysfonction et empêchera donc l’organisme de bien s’adapter. L’étude de ces paramètres est au cœur d’une discipline scientifique émergeante et prometteuse : la psycho-neuro-immunologie. Gageons que les futures découvertes de cette science bouleverseront les petites certitudes actuelles en immunologie.

Traitement de fond : les immuno-modulantes

Pour aider l’organisme à harmoniser son fonctionnement et à avoir une immunité optimale, je préconise donc plutôt des plantes qui auront une activité immuno-modulante que des plantes qui stimuleront le système immunitaire. Rien ne sert de stimuler un seul élément du triangle si les deux autres n’en profitent pas !
Les plantes immuno-modulantes sont les plantes dites adaptogènes : en plus de leur action modulante de l’immunité, elles exercent souvent une action fortifiante ou équilibrante du système nerveux et du système hormonal. D’où leur pertinence, leur efficacité et le résultat global de santé qui vient en retour.

Leur usage se fait de préférence avec des rythmes de 7 jours. On peut les alterner et même coupler deux plantes adaptogènes pendant une cure­ de 7 jours.

  • Le lapacho (Tecoma adenophylla), dont l’écorce a des propriétés antiputrides, s’adresse en priorité aux personnes présentant une fragilité de la flore intestinale. Fortifiant de l’intérieur, il renforce l’immunité et la capacité de surveillance de la flore intestinale. On utilisera 3 gélules par jour, au moment des repas, pendant 7 jours. On peut l’associer, pendant la cure, avec la rhodiola, l’astragale, l’angélique.
  • Le kudzu (Pueraria lobata) aura un tropisme chez les gens nerveux ou présentant des pics de nervosité. C’est pour sa capacité à calmer les réactions de dépendance dans le cadre des sevrages qu’il est réputé contre l’alcool, le tabac ou d’autres drogues, y compris des médicaments. C’est aussi une plante adaptogène, fortifiante nerveuse et équilibrante hormonale. Jusqu’à 10 gélules par jour peuvent être prises sans crainte, mais déjà deux à quatre procurent un effet modérateur et fortifiant nerveux. À associer avec la rhodiola ou le millepertuis.
  • L’astragale est une plante adaptogène idéale pendant les périodes de froid. Elle développe la capacité d’adaptation aux variations de température et au froid extérieur. Elle agit aussi comme tonique du foie mais renforce surtout l’activité immunitaire face aux « attaques » virales. Tout comme les autres plantes adaptogènes, on aura intérêt à la prendre sur une période de 7 jours à raison de 2 à 3 gélules par jour, à renouveler périodiquement. À ces plantes équilibrantes du terrain, on associera avec pertinence une cure de pro-biotiques pour les personnes pouvant souffrir d’une faiblesse de la flore intestinale. Ponctuellement : l’échinacée
  • L’échinacéa (Echinacea purpurea) est l’exemple typique d’une plante immuno-stimulante, qui n’est utile que ponctuellement. On l’utilise en poudre (gélules) ou en extraits liquides. L’échinacéa entraîne un effet stimulant sur la défense des voies respiratoires. On pourra l’utiliser en cure de 10 à 15 jours, à renouveler tous les mois ou tous les deux mois. Comme elle est immuno-stimulante, on l’emploiera plutôt à titre curatif chez une personne disposant d’une bonne vitalité ou en phase de convalescence. L’échinacéa est très utile chez les enfants, dès 7 ans, souvent pris par des rhumes et des affections ORL. Mais avant de la conseiller, j’ai souvent dû expliquer à la maman qu’un excès de sucre ou le lait de vache était le coupable et non le système immunitaire…


Immunité: le traitement d’attaque

Le traitement de fond peut parfois ne pas suffire… et une grippe peut malgré tout survenir ! Les conseils devant cette situation d’urgence seront d’abord de privilégier le repos : repos du corps, du système digestif et de la tête. Moins de sport extrême, pas de course à pied et modération des dépenses physiques excessives. Mais aussi, réduction des aliments les moins indispensables (sucres raffinés, aliments dévitalisés par la conservation) ou les plus difficiles à digérer : protéines en excès, associations alimentaires ralentissant la digestion. On privilégiera ponctuellement les soupes de légumes, les aliments très digestes. On écoutera son instinct sans pour autant tomber dans une thérapie « instincto ».

Les huiles essentielles sont les reines de l’activité dite « antivirale ». On peut les utiliser de plusieurs façons : en inhalation, en application cutanée, en suppositoire ou sous forme de miellat par voie orale.

  • Huiles essentielles à respirer : on réalisera un complexe respiratoire à partir de cajeput, de niaouli, de citron, d’Eucalyptus globulus ou smithi, de romarin, de thym et de ravensara (liste non exhaustive…). Complexe que l’on utilisera à raison de quelques gouttes sur un mouchoir, l’écharpe ou l’oreiller le soir.
  • Par voie cutanée, on appliquera un complexe d’essences sur les centres du système nerveux et la colonne vertébrale. Dans ce complexe, on fera la part belle au ravensara, sans pour autant négliger la complémentarité du niaouli, du pin sylvestre, de l’Eucalyptus radiata, de la myrte.
  • Par voie interne, on choisira d’abord des huiles essentielles extraites de plantes déjà réputées pour leur action sur le système digestif : on retiendra ainsi le laurier noble, la cannelle, le thym. Attention : ne diluez pas plus de deux gouttes d’huile dans une cuillerée à café de miel et absorber ce miellat en l’espace de quelques minutes.

Les plantes : en infusion, les plantes chaudes comme le gingembre, la cannelle, le thym seront les bienvenues pour aider l’organisme à agir utilement. On utilisera des plantes sudorifiques comme le sureau ou surtout la bourrache : une cuiller à café de plante sèche par tasse, à boire à volonté dans la journée. À défaut de tous ces remèdes, utilisez en infusion des « herbes de Provence » aux mêmes doses.

En aucun cas les informations et conseils proposés sur le site Plantes & Santé ne sont susceptibles de se substituer à une consultation ou un diagnostic formulé par un médecin ou un professionnel de santé, seuls en mesure d’évaluer adéquatement votre état de santé.
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