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Le pollen : une perle de la ruche

Pollen

Quand les plantes sont en fleurs, les abeilles collectent leur pollen. Superaliment 100 % naturel et de valeur nutritionnelle élevée, le pollen apicole possède des vertus corrélées aux fleurs dont il est tiré. En intersaison, mais aussi après les fêtes, découvrez ce concentré d'énergie.

Les produits de la ruche sont pour moi une source d’enchantement : ils sont bons et beaux ! À chaque Noël, je reçois un ­coffret composé. La nouveauté de l’année : un pot de pollen apicole. J’en ai souvent vu dans les boutiques bio, mais je n’en avais jamais acheté : il ne me paraissait pas assez gourmand. En réalité, je n’en savais pas grand-chose. D’ailleurs, dans les cultures égyptienne, grecque, romaine, maya, indienne – qui élaborèrent dès l’Antiquité nombre de mythes et de théories autour du miel et de la cire d’abeille – le pollen fut longtemps considéré comme du miel brut, on en parlait donc peu. On sait aujourd’hui que c’est un produit à part, issu de la science des abeilles. Une transformation du pollen des fleurs grâce à des ferments qui se trouvent dans le jabot des abeilles (poche formée par le renflement de l’œsophage) qui produisent de l’acide lactique permettant sa conservation dans les alvéoles. Le pollen dit apicole se présente alors sous la forme de minuscules pelotes de la taille de perles de rocaille multicolores, souvent jaune orangé, qui servent de nourriture biofermentée aux abeilles.

Les études biochimiques révèlent qu’aucun pollen n’est composé d’une seule espèce de fleur à 100 %. Le pollen monofloral désigne en ­réalité un pollen avec une dominante florale dans sa composition (70 % environ), du fait de la ­présence naturelle de cette fleur dans l’environnement de la ruche. Certains pollens sont cependant triés et nettoyés par des machines après récoltes. Le pollen polyfloral n’affiche, quant à lui, aucune prédominance florale et concentre les vertus alimentaires de toutes les variétés de fleurs dont il est tiré.

D’où qu’il vienne, le pollen est une ­substance très riche. Il possède en effet un grand nombre de ­substances de protection comme les poly­phénols, les­ phyto­stérols et les caroténoïdes ainsi que des protéines, des vitamines du groupe B et des ­oligoéléments. « Tous les pollens, mono­floraux et polyfloraux, contiennent du calcium, du fer, du magnésium, du phosphore et du potassium, mais aussi du manganèse, très important pour l’élimination des radicaux libres, et du carotène aux propriétés antioxydantes,

>développe Marion Thibault, pharmacienne et auteure d’une thèse universitaire sur le pollen apicole . Ils boostent l’énergie de l’organisme, protègent le système cardio-vasculaire et stimulent les défenses immunitaires, en prévention des infections ou en période de convalescence. » Contenant 1 à 10 millions de ferments lactiques par gramme, le pollen apicole joue aussi un rôle de probiotique non négligeable. Une expérience menée par l’Inra de Toulouse a d’ailleurs démontré une amélioration du transit et une diminution des inflammations de la muqueuse du côlon sur des rats avec du pollen de ciste frais ou congelé ; ce qui amène certains spécialistes à le conseiller pour l’homme, notamment en cas de maladie de Crohn et à la rectocolite hémorragique en particulier.

Contre la malnutrition

Une autre étude a fait ses preuves au CHU de Lille à l’initiative du spécialiste Patrice Percie du Sert, fondateur de la société ­Pollenergie, et du chercheur Nicolas Cardinault : « Au sein de l’hôpital, nous avons proposé aux patients dénutris un mélange de compote et de ­pollen facile à consommer : l’expérimentation nous a ­permis d’observer un regain d’appétit et une reprise de poids chez ses adeptes », rapporte Patrice Percie du Sert. Un peu plus cher que les substituts de repas classiques proposés dans le domaine de la « renutrition », le produit reste aujourd’hui à l’état de brevet.

Motivée par la générosité du père Noël (de ma mère !), et par des désagréments intestinaux dus à des fêtes confinées et caloriques, j’ai moi-même décidé de tenter ma chance avec le pollen frais, directement à la cuillère. La texture caoutchouteuse des petites boules est surprenante : « On dirait du chewing-gum un peu sucré », s’est réjouie ma fille en en mâchant quelques grains. En association avec une alimentation redevenue équilibrée, j’ai retrouvé un ventre souple, à défaut de plat. Mais l’année ne fait que commencer !

Un élevage vertueux

Catherine Ballot-Flurin, apicultrice et ­fondatrice de la marque Ballot-Flurin, ­recherche depuis des années l’amélioration des conditions d’élevage des abeilles ainsi que du mode de consommation des produits de la ruche. Elle a mis au point un système de libre arbitre permettant aux abeilles d’entrer et de sortir de leurs ruches et d’y déposer leur pollen sans risquer de ­s’arracher les pattes ni les ailes comme dans certaines grilles traditionnelles. Par ailleurs, pour éviter la perte de nutriments liée au séchage du pollen, elle a développé le procédé « hydro plus » pour une conservation écologique et optimale : « Le tiroir de récolte se trouvant dans la ruche, il est ventilé naturellement par les abeilles. Le pollen récolté a un taux d’humidité entre 4 et 10 %. Il pourra être mis en pot sans être manipulé, séché ou congelé, et conservera ses valeurs nutritionnelles jusqu’à un an », précise-t-elle.

Recette de mère Nature : à chacun son pollen apicole

La recommandation pour un adulte est de trois cuillères à café rases par jour (à diminuer proportionnellement en fonction de l’âge), à mâcher ou à laisser fondre en bouche quelques minutes afin de permettre aux enzymes salivaires de l’assimiler, ou à diluer dans un verre de jus de fruit. La cure durera jusqu’à obtenir le bien-être recherché.

Le pollen de ciste

Il équilibre la flore intestinale et soulage les inflammations des muqueuses. Il empêche les germes pathogènes, comme ceux responsables de désordre alimentaire, de se développer.

Le pollen de châtaignier 

Très concentré en protéines et apprécié pour son goût, il est conseillé pour accompagner tout type de régime alimentaire, notamment pour les sportifs. C’est un régulateur de l’appétit et il favorise la microcirculation.

Le pollen de saule

Connu pour prévenir la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA), il permet l’amélioration de la vision grâce à sa teneur en lutéine et zéaxanthine. La dose journalière peut être montée à 30 g par jour en cas de troubles de la vision.

Le pollen de bruyère

Excellent stimulateur de la mémoire, il permet de lutter contre les effets du vieillissement et la dégénérescence cellulaire.

Conservation

Le pollen est à consommer dans l’idéal frais, huit à neuf jours après récolte. Sinon il doit être congelé à l’état frais, et doit être consommé moins de douze heures après décongélation. Conditionné en pots, ou en sticks, il a généralement perdu certains de ses nutriments à cause du séchage.

Contre-indications

Le pollen apicole n’est pas contre-indiqué aux personnes sujettes aux allergies saisonnières, mais par précaution commencez à en prendre par petites quantités. Les pollens d’olivier ou d’ambroisie, dont les particules peuvent rester allergisantes, sont à proscrire.

 

À lire

  • Ces pollens qui nous soignent, de Patrice Percie du Sert, éd. Trédaniel.
  • L’apithérapie, de Catherine Flurin, éd. Eyrolles.
  • Le pollen polyfloral Pour stimuler l’immunité ainsi que l’énergie physique et mentale, il peut être pris en continu ou bien en cure en intersaison.
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