Plantes et Santé Le magazine de la santé par les plantes

L'aubépine, tonique cardiaque

Aubépine

Grand buisson épineux des régions tempérées, l'aubépine est l'arbuste par excellence des haies bocagères, des clairières ou des lisières de forêt. Au jardin aussi, elle dispense un refuge apprécié des oiseaux et des petits mammifères, tandis que ses fleurs mellifères se transforment à l'automne en autant de petites drupes rouges appréciées des oiseaux. Quant à son surnom, « bonnet de nuit », il ne révèle qu'une partie de ses propriétés médicinales.

Au jardin

L’aubépine pousse lentement mais offre une bonne rusticité résistant à des températures de - 20 °C. Deux espèces médicinales d’aubépine se différencient : Crataegus ­laevigata (oxyacantha) pour les fleurs à deux ou trois styles, Crataegus ­monogyna pour celle à un seul style. En ­choisissant Crataegus ­monogyna, vous êtes assuré d’une odeur agréable lors de la floraison.

Semis et plants

La stratification à froid des graines est préconisée : le plus simple est de mélanger les graines dans du sable humide et de les entreposer un à deux mois au ­réfrigérateur. En mars, les graines sont enfoncées à cinq millimètres dans du terreau de semis et ­hydratées par pulvérisation. Veillez à choisir un contenant assez haut pour permettre aux racines de bien se développer. Laissez à l’abri dans un local à 20 °C. Au bout de quatre semaines, les graines commenceront à germer. Gardez l’aubépine en pot durant un an avant de l’installer en pleine terre. Si vous optez pour la plantation de plants, choisissez un pépiniériste agréé, car l’arbuste est sensible au feu bactérien, une maladie contagieuse qui n’a pas de traitement en dehors de l’abattage et l’incinération des bois atteints. Personnellement, je n’ai pas eu de problème avec mon aubépine.

Plantation, entretien

L’aubépine se satisfait de tout type de sol bien drainé. Au printemps ou à l’automne, creusez un trou profond. Suivant votre région, préférez l’exposition plein soleil, au nord ou la mi-ombre, au sud. Elle se plaît en haie (plantez serré afin que les tiges puissent s’entrelacer) ou en sujet isolé. Ne l’installez pas à proximité d’un genévrier qui favorisera l’expansion de la rouille. Surveillez l’arrosage l’été de la première année. Ensuite l’aubépine se débrouille toute seule. Cependant, un apport de ­compost ou de fumure est possible au printemps. La taille s’avère surtout nécessaire au sein des haies. Elle s’effectue avant le démarrage de la végétation ou après la floraison pour éliminer le bois mort et pénétrer la lumière au centre des arbustes.

Récolte et stockage

Avant de...

vous lancer, pensez à enfiler des gants épais pour ne pas vous blesser aux épines robustes et acérées. La cueillette des fleurs (avril-mai) ou des sommités fleuries s’effectue au début de la floraison, lorsque les fleurs sont en boutons ou à peine écloses. Si vous souhaitez profiter toute l’année de la tisane d’aubépine, séchez-la aussitôt, gage de la préservation des principes actifs, de préférence à l’ombre à une température ­inférieure à 35 °C. Les fruits récoltés en septembre-octobre seront séchés pareillement ou au déshydrateur.

Ce que dit la science

Bien que les sommités fleuries aient été employées contre les troubles cardio-vasculaires en ­médecine traditionnelle chinoise, 650 ans avant notre ère, ce n’est que vers la fin du XIXe siècle que leurs ­propriétés ont été décrites en Occident. ­Tonicardiaque, l’aubépine soutient et renforce les cœurs fragiles et améliore l’insuffisance cardiaque grâce à une meilleure perfusion ­coronarienne. Elle harmonise le rythme en ­augmentant d’une part la force de contraction du cœur tout en réduisant la fréquence des ­contractions (moins de palpitations). Capable de prévenir l’hypertrophie cardiaque, l’aubépine est également utile en cure post-­infarctus. Les études cliniques ont aussi démontré une activité antihypertensive résultant de plusieurs mécanismes synergiques dont un effet bêtabloquant. Parallèlement, la plante est calmante pour le système sympathique, elle lève les spasmes, apaise l’irritabilité et les tensions du tempérament « sanguin » avec une conséquence directe sur la ­qualité du sommeil. Enfin, des études ont mis en évidence d’autres atouts en lien avec la forte ­activité antioxydante des sommités fleuries : protection des tissus nerveux, réduction des taux sanguins de cholestérol, des triglycérides et du glucose.

À l’atelier

Extrait hydroalcoolique pour le cœur

En cas de troubles cardiaques, mais aussi de nervosité excessive ayant des répercussions sur le sommeil et sur la digestion, un extrait d’aubépine est une bonne solution. Contrairement à l’agripaume aux propriétés proches, mais qui contient des alcaloïdes, l’aubépine peut être utilisée avec moins de risques sur la durée.

  1. Triez et conservez les sommités fleuries en parfait état. Sans les rincer à l’eau, coupez-les en petits morceaux avec une paire de ciseau prénettoyée à l’alcool.
  2. Déposez-les dans un bocal en verre teinté. Tassez. Recouvrez l’ensemble avec de l’alcool de fruits bio (titré à 45°) de manière à ce que la plante soit entièrement immergée.
  3. Placez le récipient dans un endroit frais (mais pas au réfrigérateur), à l’abri de la lumière et laissez macérer durant trois semaines, en remuant régulièrement.
  4. Pressez la macération à travers un linge pour exprimer le suc des plantes, puis filtrer le liquide obtenu.
  5. Recueillez l’extrait hydroalcoolique dans des flacons opaques munis de compte-gouttes stérilisés à l’eau bouillante. Fermez et étiquetez vos flacons avec la date de fabrication. Conservation : au moins trois ans.

À savoir

En automne on peut réaliser un extrait hydroalcoolique avec les fruits. En le mélangeant avec celui des sommités fleuries vous obtiendrez une préparation encore plus efficace sur les troubles cardiaques.

Posologies

Troubles cardio-vasculaires (palpitations, hypertension ) : 30 à 40 gouttes dans de l’eau, 2 à 3 fois par jour, avant ou hors des repas. On peut l’associer à l’allopathie avec l’accord du médecin.

Nervosité, irritabilité, émotivité, spasmes (digestifs ou autres) dus au stress : 20 à 30 gouttes, 2 à 3 fois par jour.

Insomnies, bouffées de chaleur nocturnes : 30 gouttes 1 h 30 avant le coucher, puis 50 gouttes au coucher.

Syndrome métabolique (cholestérol, diabète non insulinodépendant) : 30 gouttes, 3 fois par jour, avant les repas. À chaque fois, faites des cures de trois semaines avec un arrêt d’une semaine.

Précautions

L’aubépine est à éviter en cas d’hypotension. D’autre part, à doses exagérées, elle peut entraîner de la fatigue, un ralentissement respiratoire et déprimer le système nerveux central.

Autres préparations

Tisane de fleurs

Qu’elles soient fraîches ou sèches, les sommités fleuries donnent une tisane très agréable à boire et efficace sur les mêmes indications que ci-dessus. Prévoyez 1 cuillère à café bombée par tasse (environ 150 ml) d’eau frémissante ; laissez ­­infuser 10  minutes avant de filtrer. Buvez 2 à 3 tasses par jour, dont une au coucher.

Tisane de fruits séchés

Utile contre les diarrhées et les maux de gorge. Faites une décoction de 5 minutes ou une infusion longue de 20 minutes avec 1 cuillère à soupe de fruits par tasse d’eau bouillante. Buvez 2 à 3 tasses par jour.

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