Plantes et Santé Le magazine de la santé par les plantes

Le romarin : antioxydant vraiment souverain

Romarin, un antioxydant

Laissez-moi vous parler d’une plante qui n’a pas son égal pour combler les besoins d’une population vieillissante. Elle pourrait même agir en prévention contre la maladie d’Alzheimer. Eh oui, je parle bien du romarin, celui tant exploité par les industriels des « bonnes herbes », ceux qui se décarcassent ! Aujourd’hui, nous reprenons contact avec le vrai personnage, celui dont l’odeur puissante évoque le chant des cigales et le souffle du mistral.

Vous avez dit médicinal ?

Le romarin est l’un des meilleurs antioxydants naturels que nous connaissons. Il protège nos cellules contre le vieillissement prématuré. Mais ce n’est pas une infusion de temps en temps qui effectuera ce travail de fond. Le romarin est une plante à prendre en petite quantité, mais tous les jours, pendant des mois ! Pourquoi ne pas boire une infusion de romarin régulièrement à partir d’un certain âge ? Car le romarin est un tonique et protecteur de la sphère cérébrale. Les études récentes nous font dire qu’il pourrait être l’une des meilleures plantes pour prévenir la maladie d’Alzheimer.

Sur la sphère digestive, le romarin a une action complexe. Tout d’abord, il contient des amers (certes dissimulés derrière les aromatiques) qui stimulent la production de sucs digestifs. Il est antispasmodique des muscles lisses (combat les crampes d’estomac) et réduit les ballonnements. La plante stimule la production de bile, agissant donc comme dépurative douce. C’est aussi un excellent protecteur des lipides polyinsaturés. Si vous prenez des acides gras de type oméga 3 pour combattre une inflammation chronique, accompagnez-les d’une infusion de romarin pour vous assurer que ces lipides fragiles ne s’oxydent pas à l’intérieur de votre corps.

Au jardin - Romarin dans son jardin

Les Provençaux l’adorent ! Mais où que vous soyez vous pouvez lui offrir un petit coin de rocaille, pas besoin de vivre dans les collines du Luberon.

Quand

Ne vous embêtez pas à le démarrer à partir de graines, vous trouverez des plants très odorants dans les jardineries. En effet, ce n’est pas tant la provenance de la plante qui lui donne son caractère, que les conditions de sa croissance. Car le romarin est une aromatique. Et, comme pour la vigne, les aromatiques ont besoin de souffrir pour donner le meilleur d’elles-mêmes. Certains pieds sauvages, près de chez moi, grandissent dans une fissure de rocher, sous un soleil cuisant, avec à peine une pincée de terre et aucun arrosoir en vue. C’est dans ces conditions qu’ils donnent les meilleures huiles essentielles.

Lui rappeler ses origines

Trouvez-lui un coin de jardin côté sud, en plein soleil. Assurez-vous que les rayons du soleil se réfléchissent le plus possible sur la plante, au pied d’un mur...

clair par exemple. Disposez des pierres tout autour, qui emmagasineront la chaleur pendant l’été et lui renverront la lumière.

Le sol

Côté terre, le romarin a besoin d’un sol bien drainé, si possible calcaire et caillouteux. Pour voir si votre terre draine, faites un trou et versez-y un arrosoir d’eau. L’eau pénètre-t-elle rapidement ? Descend- elle profond ? Si oui, plantez directement. Sinon, travaillez un carré en y ajoutant un peu de sable. Évitez toute accumulation d’eau à son pied. Une fois établie, la plante n’en aura plus besoin. Au contraire, l’arroser raccourcirait sa vie.

Entretien

La plante développe une certaine quantité de bois. Il est donc parfois judicieux de la rabattre sur une certaine longueur à la sortie de l’hiver. Mais attention, doucement avec le sécateur, car si vous la rabattez trop, vous risquez de la faire périr.

À l’atelier - Un onguent anti-âge au romarin

Pourquoi pas commencer la journée par une infusion de romarin? Vous la préparerez en utilisant les feuilles uniquement et en laissant infuser une à deux minutes. Cela vous assurera une boisson riche en parfums mais sans trop d’amers ni de tannins. Voilà une bonne mise en condition avant de vous lancer dans la préparation d’un onguent destiné à protéger votre peau. 

Les vertus stimulantes (plus ou moins fortes selon votre réceptivité) et antioxydantes du romarin ne se rencontrent pas simplement dans la tisane ! Ses qualités protectrices seront également bien présentes dans l’onguent anti-âge que je vous propose de confectionner.

1. Placez vos feuilles sèches dans un bocal  et versez juste assez d’huile d’olive pour couvrir les feuilles. Disposez le bocal dans un sac de papier (ce dernier protégera l’huile des UV) et placez  l’ensemble dans un endroit ensoleillé mais pas trop chaud. Laissez macérer pendant 3 semaines. Filtrez au travers d’une étamine.

2. Mesurez la quantité d’huile obtenue et placez-la dans un bain-marie. Pour chaque 100 ml d’huile, ajoutez 12g de cire d’abeille et faites fondre doucement.

3. Une fois la cire fondue, versez le mélange dans des petits pots de votre choix. J’utilise personnellement des contenants de 50 ml.

4. Lorsque l’onguent commence tout juste à se solidifier, ajoutez 2 gouttes d’huile essentielle de romarin par pot. Cela permet d’en assurer la conservation et de maximiser l’effet « romarin ». Remuez à l’aide d’une baguette, étiquetez et conservez dans un endroit frais à l’abri de la lumière. Cette préparation peut être utilisée comme crème de nuit. Utilisez-en peu car la préparation est grasse. Faites-la bien pénétrer par un massage léger qui sera bienvenu en cas d’irritations de la peau.

Sécher les feuilles

Pour une aromatique, le romarin (Rosmarinus of cinalis) est relativement stable au séchage. Posez-le en branches entières sur des claies. Une fois sèches, vous pourrez les secouer dans un grand sac en papier. Ses feuilles tomberont facilement et vous n’aurez pas de perte à déplorer. Ensuite, la feuille sèche peut être passée au moulin à café : la poudre s’incorporera à la cuisine. Sachez aussi qu’une infusion est aussi délicieuse pour déglacer un plat. Enfin pour le barbecue, utilisez-les entières, et faites-les pleuvoir sur chaque grillade. Le romarin nous protège des effets néfastes liés au noircissement de la cuisson.

 Almanach de juin

Si vos semis n’ont pas encore germé fin juin, il est probable qu’ils ne germeront pas cette  année. Cela arrive souvent avec les vivaces sauvages qui n’ont pas été sélectionnées et croisées pour optimiser la germination. Vous avez un peu d’espace à l’ombre dans un  endroit frais ? Gardez vos bacs  et humidifiez-les de temps en temps. Il se peut que les graines germent au printemps  prochain. Les graines d’acore odorant que j’avais semées au printemps 2013 ne sont sorties que cette année.

C’est le moment de ramasser les premières fleurs, avec le  millepertuis, le souci, la matricaire et bien d’autres. De nombreuses feuilles se récoltent aussi au besoin, depuis la  consoude jusqu’à l’agripaume en passant par les aromatiques. Assurez-vous d’avoir un bon processus de séchage, dans un endroit à l’ombre et bien aéré.  Pour cela utilisez de simples clayettes en bois. Je vous donnerai quelques idées pour cela dans un prochain numéro.

Si vous vivez dans une région chaude, pensez à préserver l’humidité. Le paillis est la  solution idéale. Lorsque je tonds mon pré, je garde l’herbe coupée pour la répandre au pied des plantes. L’herbe crée une barrière qui empêche l’eau de s’évaporer et les herbes de pousser, et se transformera en compost au fil du temps.

Pensez à placer des tuteurs pour les médicinales montantes ou grimpantes,  en particulier si votre région  est venteuse. Ce mois-ci, je tuteure la valériane, l’astragale de Chine et l’armoise annuelle. Je fais aussi grimper le houblon et le codonopsis sur un treillis de cannes.

Christophe Bernard, naturopathe herbaliste 
À retrouver sur son blog altheaprovence.com

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