Ingrédients pour pimenter sa libido
Le bien-être c'est se sentir en forme, être heureux, avoir une vie épanouie… Et la sexualité en fait partie ! Or, certains aliments, dont la réputation a traversé l'histoire, pourraient stimuler le désir ! Et si on faisait le tour de la question ?
Philtres d’amour, charmes envoûtants, aliments aphrodisiaques… Depuis longtemps, l’homme et la femme ont recherché dans la nature des remèdes pour susciter le désir et accroître le plaisir. Des secrets et des potions étaient révélés par des guérisseurs ou par des femmes, souvent considérées comme des sorcières, qui connaissaient les plantes… Il n’y avait alors nulle honte à y avoir recours. Bien au contraire, ces remèdes étaient même des gages de meilleures performances physiques… Les aliments y jouaient un rôle prépondérant. Certains jouissent d’ailleurs toujours d’une gaillarde réputation. C’est le cas de l’huître. Ce coquillage était, dit-on, l’un des mets favoris du célèbre séducteur Casanova qui commençait ses repas avec des huîtres. Mais les propriétés aphrodisiaques de l’huître et des coquillages remontent à la mythologie grecque. Aphrodite, déesse de l’amour, émerge ainsi des eaux à dos d’huître et donne naissance à Éros, dieu de l’amour et du désir.
Cocktail d’oméga-3 et de vitamines
Aujourd’hui, si les légendes persistent, elles ont en partie cédé leur place à la science. Ainsi, c’est l’un des nutriments présents dans l’huître qui serait responsable de son effet stimulant sur la libido. En effet, les huîtres renferment une grande quantité de zinc, un oligoélément essentiel à la synthèse de la testostérone, une hormone fondamentale dans la libido tout autant chez l’homme que chez la femme. Et si vous ne mangez pas de coquillages ? Ne désespérez pas. Vous trouverez aussi du zinc dans les noix (pécan, pignon de pin, macadamia, amande) et les graines (pavot, courge, carvi, tournesol), les germes de blé, les œufs.
Mais un seul nutriment ne fait pas tout : pour stimuler le désir et susciter la passion, il faut combiner les micronutriments nécessaires au bon fonctionnement de la sphère sexuelle. Pour avoir une sexualité épanouie, on commence par garder son organisme en forme, la fatigue et la déprime, étant les ennemis à combattre. Première recommandation nutritionnelle : faire le plein de vitamine C et d’antioxydants. L’été, c’est facile avec les fruits et les légumes qui emplissent déjà les potagers et les étals des marchés. Pour vous assurer une bonne diversité, réalisez des assiettes colorées (poivron, salade, tomate, courgette, fraise, mangue, cerise, pêche) en les...
associant avec des céréales et des légumineuses riches en vitamines B et en fer, deux nutriments pour lutter contre la fatigue. N’oubliez pas non plus les oméga-3 (graines de lin, de chia, pourpier, huiles de colza, de carthame, de périlla) qui agissent en intervenant notamment dans la fonction érectile. Mais pas uniquement…
Les oméga-3 jouent aussi un rôle de modulateur de l’humeur via la sécrétion d’un neurotransmetteur appelé sérotonine. Or la sérotonine est l’une des hormones du bien-être indispensable à une bonne sexualité. Elle est principalement synthétisée à partir d’un acide aminé essentiel, le tryptophane. Sans lui, pas de synthèse de sérotonine et pas de coquine langueur. Là encore, il faut l’apporter par l’alimentation à travers la consommation d’aliments protéinés d’origine animale, mais aussi végétale comme les œufs, les bananes, les lentilles, les pois ou le soja. Pour optimiser cette synthèse, le tryptophane d’origine animale doit être associé avec une source de glucides. Certains végétaux combinent, eux, tryptophane et glucides. C’est le cas des bananes, des lentilles, des pois ou du soja. On s’en réjouit.
Le rôle central des acides aminés
Deuxième neurotransmetteur à avoir à l’œil : la dopamine qu’on appelle l’hormone du plaisir, car elle est impliquée dans les phénomènes liés au plaisir, dont le plaisir sexuel. C’est aussi la dopamine qui engendre l’addiction. Et si vous êtes accro à votre fiancé(e), c’est en partie à cause de la dopamine. Or, la synthèse de la dopamine dépend aussi de la présence d’acides aminés. Mais cette fois-ci, ce sont la tyrosine et la phénylalanine qui entrent en jeu. Si la tyrosine peut être produite par l’organisme, ce n’est pas le cas de la phénylalanine que vous devez puiser dans votre alimentation. Vous retrouverez ces acides aminés en quantité dans les avocats, les bananes, les œufs, le soja, les graines de courge, les fromages.
Enfin, un dernier acide aminé doit être pris en considération : l’arginine. Il a une action particulière, car il participe à la synthèse du monoxyde d’azote (NO). Celui-ci permet la vasodilatation, phénomène central à l’origine de l’érection. Et si on pense au sexe masculin, souvenons-nous aussi que le clitoris, siège d’une érection, participe au plaisir féminin. Plusieurs études testant des compléments alimentaires à base d’arginine ont montré une amélioration du désir sexuel, du plaisir féminin et de la lubrification vaginale. Or, l’organisme est capable de synthétiser l’arginine. Une chance ! Mais vous pouvez l’y aider en mangeant avoine, orge, chocolat, sarrasin, noix, lentilles, pois chiches. Un plus dont votre partenaire vous saura gré.
Plus appétissante qu’une potion magique, une assiette remplie de nutriments adaptés participent à stimuler une activité sexuelle régulière. Elle est source d’augmentation du bien-être. Alors, il n’y a pas de mal à se faire du bien !
Le gingembre, l’aiguillon du désir
Le gingembre est la plante aphrodisiaque par excellence. Son utilisation dans des remèdes érotiques a traversé les âges. Du savant Avicenne jusqu’à Madame Dubarry, la maîtresse de Louis XV, le gingembre a toujours eu ses partisans. On sait que sa consommation favorise l’afflux de sang vers les régions génitales et améliore la circulation sanguine générale. Une méta-analyse regroupant les études effectuées entre 1991 et 2018, rapporte que ce rhizome stimule la production de testostérone en agissant sur plusieurs facteurs au niveau testiculaire. Reste à le prouver cliniquement chez l’homme.
Sulfureuses épices
Depuis Cléopâtre, qui utilisait des épices pour susciter la sensualité, les épices ont toujours été associées au désir et à la volupté. Et cela s’explique physiologiquement. Certaines réchauffent et stimulent ainsi la circulation. C’est le cas de la cannelle ou du piment. D’autres, comme la vanille, vont favoriser la sécrétion d’endorphines, des hormones associées au sentiment d’extase et de bonheur. De bonnes raisons pour en parsemer nos petits plats.
Les pâtisseries, une invitation au plaisir
Au cours de l’Histoire, les desserts ont souvent été associés aux plaisirs de la chair. La mythologie indienne rapporte ainsi que les ladoo, pâtisseries ayant le pouvoir de fortifier la sexualité, sont l’aphrodisiaque préféré de Ganesh, le dieu du bonheur. Au Portugal, les pastéis de nata sont des petits flans fondants déposés sur un lit de pâte feuilletée et saupoudrée de… cannelle ! Certains affirment que des femmes de la haute société, un peu trop libertines, étaient envoyées dans les couvents. Ce qui ne les empêchait pas de continuer à recevoir leurs amants ! Et c’est au cours de ces séjours forcés que cette recette serait née. À n’en pas douter, les pâtisseries sont de véritables douceurs pour les sens… des plaisirs dont il ne faut toutefois pas abuser, comme vous le savez !
À lire
Aphrodisiaques naturels secrets d’alcôve pour stimuler sa libido, de Gabriela Nedoma, éd. Terre vivante.