Plantes et Santé Le magazine de la santé par les plantes

Prendre soin de l'immunité féminine avec l'aromathérapie

Souci officinal

La flore vaginale a pour fonction de faire barrage à tous les microbes. Barrière immunitaire, elle participe aussi au confort gynécologique. Bien utilisées, les huiles essentielles constituent des alliées de premier choix pour lutter contre les infections et mieux vivre sa féminité.

Le système immunitaire a plusieurs fonctions : protéger le corps des micro-organismes pathogènes, réparer les tissus ou les organes affaiblis par une infection ou un traumatisme et mémoriser ces mises en contact pour être plus rapidement opérationnelle en cas de nouvelle contamination. Comme toutes les interfaces avec le milieu extérieur, le vagin, passage obligé vers la matrice féminine, est doté d’une population de défenses, appelée flore de Döderlein. Ces bactéries sont de réelles amies, protectrices des lieux, dont le déséquilibre rend possible tous types d’infections gynécologiques.

La composition de la flore vaginale varie en fonction de multiples facteurs, dont, entre autres, les fluctuations hormonales qui accompagnent le cycle menstruel et les changements physiologiques, de la puberté à la ménopause. C’est l’imprégnation œstrogénique qui optimise sa qualité en rendant le milieu favorable à la prolifération des bonnes bactéries, à savoir différentes espèces de lactobacilles. On veillera donc à canaliser les facteurs de déséquilibre. Les fluctuations hormonales, comme la période prémenstruelle favorable à la congestion, mais aussi les contaminations dues à certaines pratiques sexuelles, ou encore les sources d’inflammation comme le port de pantalons serrés, l’utilisation de tampons ou de dispositifs intra-utérins, sont autant de circonstances favorables à la baisse immunitaire locale. La prise de médicaments – antibiotiques, traitements antiseptiques, radiothérapie – peut aussi bousculer ce microbiote protecteur. Enfin, le tube digestif, du fait de l’hyperperméabilité de la membrane intestinale et de sa proximité,est souvent à l’origine de contaminations microbiennes : l’Escherichia coli dans les voies urinaires et le Candida albicans dans le vagin.

Ce dernier est d’ailleurs l’hôte indésirable le plus fréquemment rencontré. Heureusement, il répond très bien au traitement de fond allopathique, mais aussi aromatique, contrairement à d’autres germes pathogènes gynécologiques : mycoplasme, chlamydiae, Neisseria gonorrhoeae, Gardnerella vaginalis ou papillomavirus sont des vecteurs potentiels d’infections parfois graves. Leur laisser l’opportunité de pénétrer cet « antre sacré » présage d’un chemin de guérison long et délicat. À ce titre, les huiles essentielles (HE) font office d’excellents modes de prévention pour éviter ces désagréments.

Propriétés bifidogènes bénéfiques

Les HE sont par définition des concentrés de molécules aromatiques. Ces dernières, extraites par distillation à la vapeur d’eau, se retrouvent à l’état pur sans aucun autre support qui viendrait diluer ou adoucir leur puissance aromatique. C’est comme si le système immunitaire du végétal était externalisé et mis au service de la santé humaine. Quelle que soit sa nature, une HE représente une aide très efficace pour toutes les flores microbiotiques en charge de notre système de défense, grâce à ses propriétés bifidogènes. Lorsqu’elles sont mises en contact avec ces écosystèmes, elles comprennent la physiologie du milieu, repèrent les bactéries amies, les soutiennent et participent, si besoin, au réordonnancement de la hiérarchie au sein des différentes souches bactériennes pour réarmer le bouclier de défense local.

Ainsi, dans la formule proposée ci-contre, l’HE d’eucalyptus à cryptone aura spécifiquement en charge d’éradiquer les virus responsables de condylomes, comme les papillomavirus. Les HE de lavande fine...

, de tea tree et de lemongrass, toutes les trois réputées pour leurs propriétés bifidogènes à orientation bactérienne et fongique, feront trépasser le Candida albicans là où elles passent. L’HE de thym à thujanol sera quant à elle choisie précisément pour son efficacité sur des germes indésirables rencontrés occasionnellement au niveau de la flore vaginale, à savoir les chlamydiae. L’HE de clou de girofle sera appréciée pour sa puissante capacité immunitaire.

Venant du bouton floral non épanoui et séché, l’HE possède un très large spectre anti- infectieux. Sa présence dans la synergie constitue une clé, comme un catalyseur d’efficacité sur tout micro-organisme un peu trop aventurier. On se montrera toutefois vigilant, car le clou de girofle est dermocaustique. Sou- vent, en aromathérapie, la puissance thérapeutique anti-infectieuse est intimement liée à la causticité de l’HE, les plus antibactériennes étant aussi les plus irritantes et agressives pour la peau et les muqueuses. Il est donc impératif, pour pouvoir bénéficier de leur potentiel en toute sécurité, de diluer ces actifs de manière adéquate et de ne pas dépasser les 10 % d’HE dans le mélange. En aucun cas, il ne faudra envisager une utilisation pure ou plus concentrée, en interne comme en externe.

Épanouissement sexuel

Depuis des millions d’années, l’homme coévolue avec les bactéries. Les écosystèmes bactériens reflètent donc en quelque sorte un individu dans un espace-temps particulier. Cette population bactérienne, dans sa nature et sa composition, est spécifique d’habitudes de vie, d’une histoire personnelle et d’une aptitude à réagir face à un stimulus ou une agression. L’équilibre des microbiotes semble donc aussi en partie résonner avec l’équilibre subtil de l’individu, son système nerveux, ses émotions et sûrement même ses énergies. Et la réciproque est également vraie, c’est-à-dire que l’équilibre des écosystèmes est nécessaire à la vitalité psychique.

En ce qui concerne la flore vaginale, le comportement sexuel et les éventuels blocages qui lui sont associés (conscients ou inconscients) participent sûrement à l’équilibre physiologique et organique de cette zone. Il peut ainsi être intéressant, dans l’intention de faire céder des schémas répétitifs infectieux, d’associer une approche sur le plan subtil et émotionnel, en utilisant les propriétés neurovégétatives et informationnelles des HE. Pour cette sphère intime, celle d’ylangylang est à privilégier. Cette fleur au profil sensuel et délicat porte en elle des propriétés informationnelles et olfactives des plus voluptueuses, rondes, aphrodisiaques et génératrices de désirs, mais aussi des propriétés thérapeutiques (réharmonisation du système neurovégétatif). Son odeur rééduque les éventuelles frustrations ou déséquilibres, par simple olfaction quotidienne. Elle peut s’inscrire dans une démarche globale psychoémotionnelle, pour réharmoniser le confort et épanouir la sexualité d’une manière générale.

Ma formule de protection gynécologique

Par Aude Maillard, aromathérapeute

Propriétés : soutien de l’immunité locale avec une activité  anti-infectieuse à orientation fongique (candida, mycoplasme),  bactérienne et virale (papillomavirus). Action apaisante des  irritations. Soutien de la flore de protection et du confort  gynécologique.
Indications : pertes vaginales, irritations, infections mycosiques ou  bactériennes aiguës ou récidivantes, prévention des infections et/ou  irritations après les rapports sexuels, en période de fin de cycles.

Voie locale

HECT d’eucalyptus à cryptone - 10 gouttes Eucalyptus polybractea cryptonifera
HECT de lavande fine - 20 gouttes Lavandula vera
HECT de teatree - 20 gouttes Melaleuca alternifolia
HECT de thym à thujanol - 20 gouttes Thymus vulgaris CT thujanol
HECT de lemongrass - 20 gouttes Cymbopogon flexuosus
HECT de clou de girofle - 10 gouttes  Eugenia caryophyllata
Macérat lipidique de calendula - QSP 30 ml

HECT : huile essentielle chémotypée. Compter 30 gouttes pour 1 ml.

Préparation  Prendre un flacon en verre teinté de 30 ml muni d’un compte- gouttes, y verser les huiles essentielles selon les quantités indiquées, compléter jusqu’en haut du flacon avec le macérat de calendula, refermer soigneusement et agiter.
En prévention  En période prémenstruelle ou juste avant un rapport sexuel pour prévenir une infection récidivante, une dizaine de gouttes à masser sur la vulve, répéter 2 ou 3 fois par jour, selon le confort apporté.
En curatif  En cas de vaginite, imprégner un tampon vaginal de cette synergie aux deux tiers et mettre un tampon chaque nuit. Traiter pendant 10 jours.
Contre-indications  Femme enceinte ou allaitante. Toute leucorrhée inhabituelle et durable doit faire l’objet d’une consultation gynécologique.

Faire disparaître les leucorrhées passagères

Alors que la douche vaginale n’est pas réellement recommandée quand tout  va bien, en période de vaginites, il est utile d’accompagner le traitement par  une hygiène locorégionale adaptée qui ne fera qu’accélérer la guérison et  améliorer considérablement le confort gynécologique. Pour cela, il faut se  munir d’une poire de lavage (en pharmacie) et préparer dans un saladier un  mélange hydro-aromatique salin.

À faire

Par Aude Maillard, aromathérapeute
Mettre un litre d’eau minérale,  puis environ une cuillère à soupe  de gros sel marin. Y rajouter 20  gouttes d’HE de tea tree et 20  gouttes d’HE de lavande fine.  Passer pendant 2 minutes le mixeur  pour émulsionner le tout. Dans la  foulée, remplir la poire vaginale et  procéder au lavage de la muqueuse. Ce geste aromatique éliminera tout  ce qui s’accroche et encombre la  muqueuse. Il amènera une sensation  d’apaisement instantané et favorisera  aussi les traitements en cours.  À faire une fois par jour, en période  d’infections. Puis ponctuellement  à la demande, dès que de petites  démangeaisons s’annoncent.

Probiotiques ou huile essentielle :  comment réensemencer la flore ?

Pour enrichir l’écosystème en bactéries protectrices, on pense en général à  l’utilisation de compléments alimentaires aux propriétés pro et prébiotiques par voie orale ou même vaginale. Cependant, ces flores protectrices sont  très hiérarchisées et complexes tant par le nombre d’espèces de bactéries différentes que par leur savant équilibre proportionnel. Il y a ainsi tout intérêt  à coupler l’utilisation des probiotiques à celles des HE. En effet, de par leurs propriétés anti-infectieuses, les HE seront les seules garantes d’une purification  et d’une élimination des éléments perturbateurs et potentiellement pathogènes  (Candida albicans, chlamydia...). Leurs propriétés bifidogènes assureront le travail  d’« affinage » de l’écosystème dans le respect des processus naturels. En cas de  baisse immunitaire vaginale, il est donc vivement recommandé d’alterner des  phases de soutien par les probiotiques, suivi de phases de soutien par les HE  (15 jours par mois pour chaque. Éviter d’associer les deux en même temps).

ZOOM : Mieux naître

Une naissance par les voies basses naturelles  est à privilégier. En effet,  le passage par le vagin  permet au fœtus d’être  mis en contact avec la  flore bactérienne de  sa mère. Sa peau, ses muqueuses respiratoires  et digestives reçoivent ainsi leur premier ensemencement  bactériologique. Il bénéficie ainsi de toutes les armes biologiques maternelles  pour être plus vite  immunocompétent.   Des études sur les bébés  nés par césarienne  montrent qu’ils sont  plus exposés aux  allergies et aux faiblesses  immunitaires.

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