Plantes et Santé Le magazine de la santé par les plantes

Cancer, amortir le choc des traitements (3/3)

Un nombre croissant de personnes se trouve confronté aujourd’hui au cancer. Si les traitements de chimiothérapie sont souvent un passage obligé, ils n’en restent pas moins éprouvants. Les plantes peuvent vous accompagner sur ce chemin difficile.

  • Rauwolfia (Rauvolfia serpentina)
    Rauwolfia (Rauvolfia serpentina)

Prévention du cancer : rester en forme et protéger ses organes

La nature agressive des traitements anticancer, au premier rang desquels la chimiothérapie, provoque fréquemment des effets collatéraux désagréables ou handicapants pour les patients. Le plus fréquent est la fatigue, qui concerne 77% des malades mais n’est «traitée» dans le cadre hospitalier que dans seulement 9 % des cas selon une étude récente. Il est d’autant plus important de s’occuper de la fatigue que l’activité physique a un rôle protecteur contre le cancer. On conseille d’ailleurs un minimum de 30 minutes d’activité physique par jour, même douce, aux patients atteints de cancer. Pour faire face à la fatigue induite par les traitements, un apport régulier en magnésium et vitamines B sera utile. Du côté des plantes, la gynécologue Bérangère Arnal propose d’alterner un jour sur deux une infusion de thym et romarin (1 cuillère à café du mélange pour 1/2 litre d’eau) et une décoction de fruits de cynorrhodon (Rosa canina, 1,5 cuillère à soupe pour 1/2 litre d’eau).

L’oncologue Jean-Loup Mouysset propose quant à lui des cures régulières de ginseng (Panax ginseng) en gélules, à hauteur de 1,2 g par jour de poudre sèche. Un des systèmes du corps le plus touché dans sa globalité par les chimiothérapies est l’appareil digestif. Il est important d’y apporter une attention toute particulière car il déterminera votre capacité à vous nourrir et à assimiler les nutriments, ce qui à son tour déterminera votre niveau d’énergie et votre capacité à encaisser les traitements.
Point d’entrée de l’appareil digestif, la bouche est souvent malmenée par les chimiothérapies. Ces dernières peuvent provoquer inflammations, saignements de gencives ou aphtes douloureux. Pour les prévenir, en plus d’une hygiène buccale irréprochable, on fera appel aux plantes.

L’intestin également peut faire les frais des traitements, principalement avec l’apparition de diarrhées intermittentes. Compte tenu du rôle primordial joue l’intestin dans l’équilibre de santé, s’en occuper est important. Malgré le fait que la flore intestinale se trouve perturbée par les traitements, et que la prise de probiotiques ou symbiotiques soit bienvenue ensuite, elle ne sera pas une réponse efficace dans un premier temps. En effet, la diarrhée est principalement liée ici à l’altération de la muqueuse et à une réaction inflammatoire. Un mélange de parties aériennes de salicaire (Lythrum salicaria), verge d’or (Solidago virgaurea) et ronce (Rubus fruticosus), des plantes à tanins astringentes et apaisantes, calmera ici plus rapidement le feu des traitements et apaisera...

votre muqueuse intestinale. Vous utiliserez l’équivalent de 4 cuillerées à soupe du mélange de plantes pour 1 litre d’eau, que vous laisserez infuser dix minutes, et vous ajouterez aux 4 à 6 tasses par jour une pincée de sel et de bicarbonate de soude. Ici en particulier, s’hydrater abondamment est important. Mais, en cas de chimiothérapie, c’est aussi une règle générale à respecter pour aider les reins à évacuer les déchets.

La façon dont le corps traite et évacue les traitements cytotoxiques nous amène naturellement à aborder le rôle central du foie dans ce processus. En première ligne, le foie participe activement à la décomposition des agents de la chimiothérapie, dont certains peuvent endommager ses cellules. Dans les formes sévères, cela se traduira par une jaunisse ou des douleurs abdominales, plus fréquemment par la perte d’appétit ou de la fatigue. Du fait du rôle actif du foie dans la décomposition et donc l’efficacité des traitements, les différentes plantes connues pour leur rôle dans le soutien hépatique devront être utilisées avec prudence, et surtout au bon moment. On privilégiera pour cette raison pendant les traitements des plantes principalement hépatoprotectrices comme Desmodium adscendens. Originaire d’Afrique équatoriale et utilisée de longue date par les tradipraticiens, ses propriétés ont été redécouvertes au Cameroun dans les années 1960 par le Dr Pierre Tubéry, par ailleurs fondateur de l’association Solidarité. Le Dr Jean-Michel Morel conseille, en ce qui concerne le desmodium, 1 ou 2 cuillerées à café d’extrait de plante fraîche standardisé (EPS) ou de Desmopar dans un grand verre avant le repas de midi, en commençant par exemple 3 jours avant et arrêtant une semaine après. Certains thérapeutes conseillent par prudence de garder les plantes hépatiques ayant un spectre d’effets plus larges (chardon-Marie, chrysanthellum, romarin, etc.) à l’écart des traitements, par exemple cinq à six jours après.

L’aromathérapie bouclier contre les brûlures de la radiothérapie

L’huile essentielle de niaouli peut apaiser les sensations d’échauffement et protéger la peau des dommages collatéraux de la radiothérapie sur les tissus environnant la cible des traitements.

Le Dr Bérangère Arnal propose le protocole suivant après les séances :
Juste après : HE de niaouli pure sur et autour de la zone irradiée (en cas de cancer hormonodépendant remplacer par HE de lavande of cinale).
1 heure après la séance : hydrater la peau, (par exemple au Quantaderm).
3 heures après la séance : HE de niaouli pure (ou HE de lavande of cinale)
4 heures après la séance : réhydratation de la peau (Quantaderm).

Mauvaises combinaisons?

Millepertuis, jus de pamplemousse, ginkgo, échinacée, chardon-Marie ou même thé vert sont parfois cités comme « à éviter » avec tel ou tel traitement antitumoral. On évitera également de prendre des compléments antioxydants dans les quelques jours avant et après les chimiothérapies. Plusieurs équipes travaillent sur ces questions de façon à établir pour les médecins des prescriptions type adaptées au traitement suivi.

Prenez soin de votre bouche

Mucites et aphtes
Bains de bouche à base d’infusions de fleur et feuille de mauve (Malvia sylvestris), de gel pur d’Aloe vera ou d’Aloe arborescens. Tamponnez 3 ou 4 fois par jour les aphtes avec de l’huile essentielle de laurier noble, ou sucez des cachous à la réglisse et collez-les sur les aphtes avec la langue.
Saignements de gencives
Bains de bouche à base de teintures mères de calendula (Calendula of cinalis), phytolaque (Phytolacca decandra) et alchémille (Alchemilla vulgaris). Diluer 15 gouttes de chacune dans un verre d’eau et faire un bain de bouche après les trois repas et au coucher. 

Lieux d’écoute et de conseils

Des structures de plus en plus nombreuses proposent un accompagnement des traitements de chimiothérapie, avec une approche basée sur différentes thérapies alternatives. Nous avons sélectionné quelques lieux et associations de référence qui incluent la phytothérapie. Elles seront à même de vous guider et de vous soutenir.

Association Ressource
Crée à l’initiative de l’oncologue Jean-Loup Mouysset, elle propose à Aix-en-Provence un programme très complet d’accompagnement thérapeutique personnalisé sur la durée.

www.association-ressource.org Tél.: 04 42 22 54 81

Association au sein des femmes
Créée en 2007 par la gynécologue et phytothérapeute Bérangère Arnal, elle appartient au Collectif K, un réseau de 19 associations apportant un soutien aux personnes atteintes du cancer du sein et à leurs proches.

www.berengere-arnal.frwww.facebook.com/ groups/auseindesfemmes Tél.:06 47 04 38 96 • www.collectifk.fr Tél.: 01 82 83 11 30

Association Solidarité pour le soutien aux  malades
Créée par le Dr Tubéry, (celui qui a découvert les propriétés du desmodium) l’association aide les personnes malades et renseigne sur les thérapies complémentaires depuis trente ans.

www.solidaritemalades.fr Tél.: 05 34 25 9460 

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