Covid-19
COVID-19 : L’espoir du traitement à la colchicine renaît
La colchicine, extrait de la colchique, est un anti-inflammatoire utilisé depuis des générations. Cette molécule a fait l’objet d’une étude, menée par l’Institut de cardiologie de Montréal, appelée Colcorona. Elle porte sur des personnes non hospitalisées atteintes du Covid-19 et ses résultats sont en attente de publication.
L’objectif de l’étude Colcorona était à déterminer si la colchicine pouvait réduire les risques de complications sévères causées par la COVID-19. Une étude sur l’homme randomisée a donc été menée en double aveugle contre placebo, comme c’est d’usage pour vérifier l’efficacité d’un médicament.
Ce sont 4 159 malades, dont le diagnostic de la COVID-19 a été prouvé par un test naso-pharyngé (PCR), qui ont pu suivre un traitement oral à base de colchicine dès que le diagnostic avait été posé, c’est à dire dans les premiers jours de la maladie. La plupart sont restés chez eux pour suivre ce traitement. Les patients sélectionnés avaient tous au moins un critère de complication (troubles cardio-vasculaires, diabète, obésité, asthme…) et avaient plus de 40 ans. L’étude a été déployée au Canada, mais aussi aux États-Unis, en Europe (Espagne), en Amérique du Sud et en Afrique du Sud.
Des résultats prometteurs
"Notre étude a montré l’efficacité du traitement utilisant la colchicine pour prévenir le phénomène de tempête inflammatoire majeure et réduire les complications liées à la COVID-19" a déclaré le docteur Jean-Claude Tardif, directeur du centre de recherche de l’ICM, professeur de médecine à l’Université de Montréal et chercheur principal de l’Étude Colcorona. Les résultats sont en effet prometteurs : chez les patients traités, l’étude statistique a révélé une réduction des hospitalisations de 25 % et chez ceux qui ont été hospitalisés, un besoin de ventilation réduit de 50 % et une réduction des décès de 44 %.
Un traitement en attente de validation
Pour le moment, cette étude est encore en attente de publication dans une revue scientifique. Elle n’a donc pas été soumise à l’analyse et au verdict de ces sociétés savantes qui vont l’analyser et pourraient en détecter les biais et limites. Ce médicament n’a donc pas non plus reçu de validation pour cette nouvelle indication. Il est donc vivement recommandé de ne pas pratiquer d’automédication, et encore moins de ne pas forcer sur les doses. D’autant que la colchicine est un puissant anti-inflammatoire dont la dose thérapeutique est proche de la dose létale. Il est également totalement déconseillé de consommer du colchique ou de s’en faire des tisanes, la plante étant un poison violent qui peut provoquer un arrêt cardiaque ou une paralysie respiratoire. On comprend aussi pourquoi des recherches de suivi sont à envisager.