L’ambre, une larme divine pour un élixir de jeunesse
Pour tous ces hommes, des plus frustes aux plus éduqués, cette résine de conifère fossilisée ne pouvait avoir qu’une origine divine : on la trouvait un jour sur la plage (venue des forêts de conifères submergées) dans sa belle couleur d’or avec, parfois, un insecte prisonnier en son centre.
Il y avait un mystère, les Grecs en firent de la mythologie : Phaéton, fils d’Hélios, dieu du Soleil, conduisait le char de son père, lorsqu’il perdit le contrôle des chevaux célestes, risquant alors d’embraser la terre au contact du soleil que tirait son char. Zeus le foudroya pour éviter la catastrophe. Les Héliades, sœurs de Phaéton, inconsolables furent métamorphosées en arbres par les dieux, et leurs larmes se transformèrent en résine qui devint ambre.
Des larmes divines
Ce sont encore des larmes qu’évoque l’ambre dans le conte polonais qui raconte comment le Dieu des chrétiens infligea le Déluge aux hommes. Ils pleurèrent et leurs larmes d’ambre trahissaient la nature de leur cœur : translucides et lumineuses pour les cœurs purs, sombres et opaques pour les impurs, presque noires pour les âmes démoniaques. Aujourd’hui encore, l’ambre conserve toute sa symbolique magique : on le porte en pendentif pour éloigner toute une litanie de maux : hémorragies, diarrhées, allergies, maux de dos, inflammations musculaires ,migraines, rhume, rhumatismes…
Le nalewska
En Pologne, l’ambre permet de fabriquer un précieux élixir appelé nalewska. La recette est simple. Plonger 50 grammes d’ambre en petits cailloux dans un volume de 40 centilitres d’alcool pur à 90° ou dans de la vodka ordinaire. Laisser macérer hors de la lumière au moins dix jours. Filtrer, l’élixir est prêt, sa couleur est légèrement ambrée. Attention, on ne peut utiliser les petits cailloux d’ambre que pour deux préparations. La nalewska est recommandée pour différents traitements : prévention de la grippe (prendre chaque matin un verre de thé et trois gouttes de nalewska) ; douleurs musculaires, osseuses et maux de tête (masser la zone douloureuse avec un coton imbibé) ; jeunesse et beauté éternelle (un demi-verre d’élixir tous les jours).