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Le solidage, plante détox
par excellence

Le solidage, plante détox par excellence

Rustique et peu exigeant, le solidage (Solidago virgaurea), encore appelé verge d’or, égaie le jardin. Cette médicinale un temps oubliée possède de multiples talents qu’il est temps de redécouvrir.

Ses belles inflorescences jaune d’or procurent pollen et nectar aux abeilles jusqu’à la fin de l’automne et permettent, par la même occasion, la réalisation de beaux bouquets. Mais la verge d'or est d'abord connue pour ses indications thérapeutiques. Les premiers usages médicinaux répertoriés du solidage remontent au XIIIe siècle : on l’emploie, à l’époque, comme anti-inflammatoire et vulnéraire – en lien, peut-être, avec l’origine de son nom latin qui proviendrait de solidare (« renforcer »). Arnault de Villeneuve (1240-1311) lui octroie aussi la capacité de dissoudre les calculs urinaires.

Ce n’est qu’à la fin du XIXe siècle que cette grande plante prend son essor en phytothérapie, notamment pour ses vertus détoxifiantes. Stimulant l’élimination des déchets urinaires, hépatiques et intestinaux, elle est préconisée en cas d’œdème rénal, lithiases, cystites à répétition, albuminurie, oligurie, détoxication hépatique, dermatoses liées à une surcharge des émonctoires, affections rhumatismales et articulaires et même bronchites.

La nature de ses principes actifs (tanins catéchiques, saponosides, flavonoïdes, acides-phénols, molécules aromatiques, etc.) fait du solidage un antidiarrhéique, antioxydant, anti-hypertensif, antimicrobien et protecteur capillaire. Plus récemment, il a été établi que l’un de ses flavonoïdes (kaempférol-3-O-rutinoside) pouvait diminuer la formation de graisse, d’où l’incorporation de cette plante dans les tisanes contre la cellulite.

Par voie externe, ses feuilles et fleurs hachées, fraîches ou sèches, ont été appliquées comme cicatrisant et anti-inflammatoire sur les ulcères et les plaies, tandis que les infusions concentrées servent en bain de bouche contre gingivites et autres inflammations.

Au jardin, quatre étapes pour planter la verge d’or

Le solidage ne demande presque aucun soin en animant le jardin de sa floraison prolongée. Haut de plus de 1 m, il apprécie le soleil mais accepte la mi-ombre, et s’accommode de la majorité des sols suffisamment humides. Il aime pousser en groupe, aussi n’hésitez pas à planter plusieurs sujets ensemble. Attention, choisissez bien le virgaurea, d’origine européenne, et évitez les S. canadensis et S. gigantea, américains, dont la prolifération nuit à la biodiversité.

Semis

Facile, le semis se fait au printemps, en pleine terre ou en godet. Les graines étant minuscules, mélangez-les au préalable avec du sable...

tamisé. Saupoudrez le tout sur la surface de la zone à semer sans enfoncer, car les graines ont besoin d’être exposées à la lumière. Puis tassez, afin d’éviter leur délocalisation. En godet, commencez par tasser le terreau puis déposez les graines à la surface avant de tasser de nouveau. Lorsque les plantules arborent quelques feuilles, transplantez-les en pleine terre.

Plantation et entretien

La plantation des plants déjà formés se fait d’octobre à avril, en dehors des périodes de gelées. Prévoyez un espacement de 40 cm entre les sujets – l’idéal est de mettre un peu de compost dans le trou de plantation. Ensuite, le solidage a simplement besoin d’un arrosage régulier pour lui garantir la maintenance d’un sol humide. Il redoute en effet la chaleur intense et la sécheresse, qui favorise l’oïdium. Au besoin, paillez. À la fin de l’automne, lorsque la floraison est terminée, rabattez les tiges.

Reproduction

La plante se reproduit par semis spontané grâce à ses graines aux aigrettes à soies qui se disséminent par le vent. Si vous le laissez faire, vous verrez apparaître le solidage dans différents endroits du jardin ! Vous limiterez le nombre de sujets en cueillant les fleurs avant la montée à graines. La multiplication du solidage s’effectue également par les racines qui produisent de nouvelles plantes en donnant un massif de plus en plus dense, au risque de gêner les plantes voisines. Divisez les touffes à l’automne ou au printemps, environ tous les trois ans.

Récolte

Les sommités fleuries et les feuilles, qui constituent la partie médicinale de la plante, sont cueillies de préférence avant le plein épanouissement des fleurs ; coupez-les à la main ou avec une paire de ciseaux propre. Pour conserver les plantes, le séchage se fait à l’abri de la lumière, dans un lieu bien aéré, sur des claies ou en bottes suspendues, à une température n’excédant pas les 40 ° C.

À l’atelier, fabriquer une teinture mère drainante « maison »

La réalisation d’une teinture mère requiert l’emploi de plantes fraîches. Attention, dès qu’elles sont cueillies, les réactions enzymatiques de dégradation s’enclenchent, avec possibilité d’altération de certains principes actifs. La récolte effectuée, n’attendez pas : passez à l’action. La technique de fabrication qui vous est proposée ici est est certes approximative (par rapport aux teintures mères officinales), mais présente l’avantage d’une mise en œuvre facile pour un résultat efficient.

Ingrédients et ustensiles

  • Feuilles et sommités fleuries fraîches de solidage
  • Alcool de fruit bio titré à environ 45°
  • Récipient en verre opaque (pas trop grand) avec fermeture hermétique
  • Linge fin et propre
  • Entonnoir de verre
  • Filtre en papier
  • Flacons en verre opaque de 100 à 125 ml avec bouchon.

Mode d’emploi

  1. Dès la cueillette terminée, triez soigneusement les sommités fleuries (sans les laver) en éliminant celles qui sont abîmées. Coupez-les finement avec une paire de ciseaux en acier inoxydable, préalablement bien nettoyés à l’alcool.
  2. Disposez les morceaux coupés dans le récipient de verre prévu à cet effet en le remplissant suffisamment, puis recouvrez complètement avec l’alcool de fruit. Fermez le récipient.
  3. Laissez macérer l’ensemble pendant trois semaines à l’abri de la lumière, en remuant régulièrement.
  4. Pressez fortement la préparation obtenue à travers le linge fin puis filtrez à l’aide de l’entonnoir muni du filtre à papier en recueillant la teinture mère dans les flacons opaques préalablement stérilisés à l’eau bouillante. Fermez les flacons. Étiquetez votre préparation en indiquant le nom de la plante (teinture mère de solidage) et la date de fabrication.

Remarque : compte tenu du degré alcoolique de l’alcool de fruit utilisé au départ (45°) et du degré d’humidité de la plante récoltée, le titrage final de la teinture mère ainsi fabriquée sera de l’ordre de 25 à 30°.

Posologie 

Comptez 30 à 40 gouttes, à diluer dans un peu d’eau, trois fois par jour, avant les repas, en cure de trois semaines renouvelable après une interruption d’une semaine. À utiliser contre la rétention d’eau ou la cellulite, pour dissoudre les calculs rénaux ou faciliter l’élimination de l’acide urique, pour effectuer un drainage hépatorénal, etc.

À savoir : la teinture mère permet, grâce à l’alcool présent, l’extraction de la quasi-totalité des composants du solidage, en particulier les composés aromatiques et volatils de l’huile essentielle.

Autres préparations

Tisanes

À préparer avec les inflorescences séchées, dans un but de drainage diurétique ou anticellulitique, contre les lithiases urinaires ou encore les cystites. L’idéal est de préparer une décoction douce avec 20 à 30 g de sommités séchées par litre d’eau ou une cuillère à soupe pour l’équivalent d’une grande tasse : mettez la quantité choisie dans l’eau froide, couvrez et portez au frémissement en maintenant l’ébullition environ deux à trois minutes puis laissez infuser hors du feu dix minutes. Filtrez. Buvez trois tasses par jour en dehors des repas.

Huile de macération

À préparer suivant la même méthode préconisée pour la fabrication de l’huile de pâquerette (Plantes & Santé n° 189). Utile en entretien pour la souplesse musculo-articulaire ou favoriser la cicatrisation.

Huile essentielle

Issue de l’espèce canadienne Solidago canadensis, elle est indiquée dans les affections inflammatoires et contre les tensions ou la nervosité.

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