Plantes et Santé Le magazine de la santé par les plantes

Reflux, dépression, cholestérol... Faites confiance à la phytothérapie (3/3)

Aujourd'hui dans la science médicale, et malgré leurs effets secondaires, les médicaments prennent souvent le pas sur les traitements à base de plantes. Pourtant, on peut utiliser les plantes en première intention pour de nombreuses pathologies. Encore faut-il avoir toutes les cartes en main pour agir en toute sécurité et efficacité. Dans cet esprit, voici nos solutions pour trois pathologies courantes : le reflux gastro-œsophagien, l'athérosclérose, et la dépression. 

Verveine odorante, Aloysia citriodora
Verveine odorante, Aloysia citriodora

Moral en berne et dépression

Entre l’arrivée de la période hivernale, propice aux baisses de moral et le contexte sanitaire de ces derniers mois, notre moral n’est pas au top. De nombreuses personnes ont vu apparaître des symptômes dépressifs et anxieux. Selon Santé publique France, les chiffres ont progressé entre mars 2020 et avril 2021 par rapport à ce qui était attendu : 1,9 million de délivrances d’antidépresseurs de plus, 440 000 antipsychotiques de plus, 3,4 millions d’anxiolytiques de plus et 1,4 million d’hypnotiques de plus. Or si ces médicaments apportent un bénéfice certain sur la régularisation des troubles de l’humeur, ils sont associés à de nombreux effets secondaires : sédation, diminution de la vigilance, troubles de la mémoire, complications respiratoires. En outre, leur utilisation (en particulier les anxiolytiques) se fait souvent dans le cadre d’un mésusage exposant alors les patients au risque potentiel d’effets indésirables graves, notamment chez les personnes fragilisées par des comorbidités psychiatriques. Le recours aux plantes médicinales est alors pertinent dans ce contexte car les effets secondaires associés sont moindres et nombre d’entre elles n’exposent pas à un risque d’accoutumance ou de dépendance. Pour autant, d’une part, les troubles de l’humeur, en particulier les symptômes dépressifs ne doivent pas être pris à la légère : la phytothérapie trouve sa place dans le cadre d’un accompagnement psychologique et/ou psychiatrique adéquat. D’autre part, la phytothérapie n’est pas dénuée de risques : les effets secondaires, les interactions médicamenteuses existent bel et bien. C’est le cas avec le millepertuis. Celui qu’on appelle herbe de la Saint Jean (Hypericum perforatum) est la plante de référence dans la prise en charge de la dépression légère à modérée et des symptômes dépressifs. Les institutions de santé, y compris au niveau européen, s’accordent à ce sujet. Une méta-analyse publiée en 2017 confirme ainsi que le millepertuis a une efficacité et une sécurité comparables à celles des médicaments antidépresseurs appartenant à la famille des inhibiteurs sélectifs des récepteurs de la sérotonine. Il a aussi des propriétés anxiolytiques. Son mécanisme d’action en est proche : inhibition de la recapture de la sérotonine et de la noradrénaline, inhibition de la monoamine oxydase A, inhibition de la catéchol-o-méthyltransférase. Tout cela est à l’origine d’une augmentation des taux et de l’activité de certains neurotransmetteurs qui permettent une stabilisation de l’humeur. En outre, le millepertuis est en général très bien toléré, un gros avantage par rapport aux médicaments antidépresseurs, associés à des...

effets secondaires divers. Seul problème, il ­interagit avec de nombreux médicaments (et des plantes aussi dont il potentialise l’action !) par son effet inducteur enzymatique hépatique. Il est donc bien adapté aux patients jeunes, qui n’ont pas de traitements au long cours. Si le millepertuis vous est déconseillé, optez pour le stigmate de safran (Crocus sativus). Vous le connaissez en cuisine mais à un autre dosage. Il est efficace dans les dépressions légères à modérées. Il n’interagit pas avec les médicaments ce qui en fait une alternative sûre si vous avez des traitements longs. Il est bien adapté à la personne âgée : outre ses vertus antidépressives, il a des propriétés neuroprotectrices et améliore les troubles cognitifs.

Oligothérapie en soutien

La dépression légère à modérée est une bonne indication de l’oligothérapie. Celle-ci participe à la remise à l’équilibre de l’humeur en travaillant sur les différents symptômes tout en rééquilibrant le terrain. Elle peut être utilisée seule ou associée à la phytothérapie.

Exemple de protocole :

  • Lithium : une dose tous les matins
  • Cuivre-or-argent : une dose tous les matins à distance du lithium
  • Magnésium et manganèse cobalt : une dose tous les soirs en alternance.

À poursuivre pendant huit semaines et à réévaluer.

En traitement de fond, on pourra avoir recours aux plantes adaptogènes. En effet, les plantes de cette famille augmentent les capacités de résistance de l’organisme avec une action régulatrice et normalisante. Elles sont rééquilibrantes et réharmonisantes. Ces plantes trouvent donc souvent une place pertinente en cas de baisse de moral, de symptômes dépressifs, surtout quand ils sont associés à de la fatigue. La rhodiole (Rhodiola rosea) est aussi appelée racine d’or ou orpin rose. De doux noms pour une plante résistante qui pousse à flanc de montagnes en haute altitude. Antidépressive et anxiolytique, elle redonne tonus et envie en agissant à la fois sur la sphère physique et psychique. À noter qu’elle s’associe très bien au safran. Si les fatigues physique et psychique sont au premier plan, préférez l’éleuthérocoque (Eleutherococcus senticosus) : c’est la plante de celles et ceux qui sont épuisés, vidés de leur énergie.

Gemmothérapie remède de fond

La gemmothérapie est un remède de terrain, qui nécessite quelques semaines pour agir, mais son effet se maintient dans le temps. Elle a l’avantage d’avoir moins de contre-indications que la phytothérapie. En cas de symptômes dépressifs ou d’anxiété, on se tourne vers le bourgeon de figuier (Ficus carica) : régulateur de l’humeur, c’est un bon antidépresseur avec des effets anxiolytiques. Il agit en synergie avec le bouleau verruqueux (Betula verrucosa), antidépresseur et tonifiant général. En cas de troubles du sommeil, ajouter le tilleul argenté (Tilia tomentosa).

Exemple de protocole :

  • Macérat concentré de figuier, 10 à 15 gouttes le matin
  • Macérat concentré de bouleau verruqueux : 10 à 15 gouttes le midi
  • Macérat concentré de tilleul argenté : 10 à 15 gouttes le soir

Les gouttes sont à verser dans un verre d’eau.

À poursuivre pendant huit semaines et à réévaluer.

Et comme toujours la phytothérapie doit s’inscrire dans une approche globale, holistique. Vous pouvez également vous appuyer sur l’olfactothérapie. Cette approche ­psychoémotionnelle utilise l’effet des odeurs, des arômes sur les émotions et le système nerveux. Nous avons tous eu, un jour, l’occasion de raviver un souvenir enfoui dans notre mémoire à la faveur d’une senteur. Ce souvenir s’accompagne d’une sensation, d’émotions positives ou négatives selon la situation. Les huiles essentielles peuvent ainsi être utilisées en olfaction : inhaler leurs arômes va être associé à une émotion qui peut entraîner une modification du comportement. C’est donc un complément intéressant en cas d’humeur triste ou d’anxiété. Même si l’olfactothérapie ne s’improvise pas, vous pouvez essayer des huiles essentielles rééquilibrantes de la sphère émotionnelle, harmonisantes. Les agrumes (mandarine, citron, orange douce) sont des essences chaudes, solaires qui redonnent de la joie. Les huiles essentielles de conifères (cèdre de l’Atlas, pin sylvestre, sapin baumier) sont boisées, elles permettent de s’ancrer à la terre, et donc dans sa vie, avec sérénité et force. Si les symptômes dépressifs sont plus marqués, tournez-vous vers le néroli et la verveine odorante : elles rassurent, rééquilibrent l’humeur avec un effet relaxant, antidépresseur et apaisant.

Plantes sur ordonnance

  • Rhodiole, Rhodiola rosea

EPS de rhodiole : 5 ml le matin, idem le midi si nécessaire.

Précautions : à réserver à l’adulte hors femme enceinte et allaitante. Contre‑indiqué en cas d’allergie, de bipolarité, de traitements par IEC. Le traitement sera à réévaluer en fonction de l’évolution de la symptomatologie après 6 à 8 semaines d’utilisation.

  • Éleuthérocoque, Eleutherococcus senticosus

Teinture mère : 50 gouttes le matin, idem le midi si nécessaire.

Précautions : à réserver à l’adulte hors femme enceinte et allaitante. Sur avis médical en cas d’hypertension artérielle. Contre‑indiqué en cas d’allergie. Le traitement sera à réévaluer en Légende couleur fonction de l’évolution de la symptomatologie après 6 à 8 semaines d’utilisation.

  • Millepertuis, Hypericum perforatum

Extrait sec standardisé à 0,3 % d’hypéricine : 300 à 600 mg par jour.

Précautions : À réserver à l’adulte hors femme enceinte et allaitante, pas d’exposition solaire après ingestion par précaution. Contre-indiqué en cas d’allergie. Avis médical indispensable en cas de traitement médicamenteux concomitant. Ne pas associer à la pilule contraceptive. Sa prise doit toujours se faire sous contrôle médical.

  • Safran, Crocus sativus

En gélule : 30 mg par jour. Précautions :

À réserver à l’adulte, hors femme enceinte et allaitante. Contre-indiqué en cas d’allergie.

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