Plantes et Santé Le magazine de la santé par les plantes

La fatigue ne passera pas par moi (4/4)

« Je me sens fatigué ». Mais d'où vient cette fatigue dont nous nous plaignons ? Faut-il la combattre à tout prix, faut-il l'apprivoiser ? Médecins, diététiciens et naturopathes nous livrent les clés pour apprendre à décrypter les signaux envoyés par notre corps afin de ne plus nous laisser envahir par cet état qui nous fragilise.

Un mental au top sans surmenage

Un mental au top sans surmenage

Combattre, lutter, tenir bon, notre vocabulaire se fait volontiers guerrier lorsque la fatigue nous plombe le moral. Nous la voyons comme un obstacle qui nous freine dans notre vie. L’objectif est alors souvent de s’en débarrasser à coups de stimulants, de café ou de produits pour le tonus. Et si nous prenions le problème à l’envers ? « écoutons d’abord notre fatigue pour en faire une alliée », suggère Léonard Anthony, hypnothérapeute spécialiste de la fatigue. En consultation, il amène les gens à considérer cette dernière comme un indicateur précieux : « Au lieu de vouloir l’éradiquer à tout prix, on noue une autre relation à sa fatigue. Elle nous ouvre un autre espace-temps ». Il s’agit donc déjà d’accueillir un état d’être qui nous donne des informations sur la façon dont nous menons notre vie : un rythme trop effréné au travail, une pression forte pour gérer la famille, la logistique quotidienne et le boulot ou au contraire un vide, une solitude renforcés par les réseaux sociaux… Quand l’aiguille passe en zone rouge, le système nerveux central s’affole et on ne sait plus trop pourquoi les batteries sont vides. évidemment, la fatigue est multifactorielle mais pour trouver le bon mode d’action, prenons déjà le temps d’identifier d’où vient le problème et de distinguer entre fatigue nerveuse, mentale et intellectuelle.

La fatigue nerveuse ou psychique se manifeste notamment par la « crise de nerfs », l’irritabilité qu’on ne maîtrise plus ou encore une somnolence latente. Selon le médecin Jean-Christophe Charrié, qui travaille beaucoup sur les mécanismes d’autoréparation de l’organisme (endobiogénie), cet état résulte « d’une pression du système neurovégétatif qui est en surchauffe au niveau des transmetteurs de la bonne humeur. S’il est déjà trop occupé à gérer l’équilibre digestif et hormonal entre autres, il ne peut plus servir correctement le système nerveux central ». Cette carence produit une fatigue impactant directement le fonctionnement de l’hypothalamus. Or cette région du cerveau est essentielle à notre créativité, qui aura alors tendance à produire des idées noires plutôt que des pensées positives. Pour ne pas en arriver là, il faut chouchouter la TRH (hormone thyréotrope) produite par l’hypothalamus, qui agit sur le cortex cérébral en nourrissant la créativité. Le Dr Charrié recommande certaines plantes pour aider la TRH, comme le lycope (Lycopus europaeus) ou le pichi-pichi en infusion, teinture-mère ou extrait fluide. Il est important aussi de libérer cette fatigue nerveuse en s’autorisant des moments à soi en dehors du cadre familial ou...

professionnel : écouter de la musique, méditer, lire, marcher, faire du sport…

Renouer avec la créativité grâce au pichi-pichi

Cette solanacée aux allures de bruyère vient d’Amérique du Sud. Au Pérou et en Argentine, le pichi-pichi (Fabiana imbricata) est utilisé de manière traditionnelle pour ses vertus diurétiques et digestives. En phytothérapie, sa teinture-mère de jeunes rameaux a des propriétés cholagogues et apaisantes pour la thyroïde. Pour le médecin Jean-Christophe Charrié, c’est une plante aux propriétés très intéressantes en cas de fatigue nerveuse car « elle vient réguler la TRH, l’hormone thyréotrope produite par l’hypothalamus, qui aide le cortex cérébral à retrouver une créativité positive ».

La fatigue mentale arrive lorsque le stress chronique s’installe, et que le cerveau « n’imprime plus ». C’est la charge mentale des femmes qui ne peuvent plus absorber le millefeuille des tâches quotidiennes logistiques, familiales, affectives, professionnelles, ou des personnes au bureau en butte à un harcèlement larvé… À ce moment-là, l’hypothalamus génère entre autres une hormone, l’ACTH, qui bloque la mémorisation en cas de danger et stimule les surrénales, chargées de gérer la survie. Comme la mémorisation se grippe, on commence par oublier de petites choses. Cette alerte est à prendre au sérieux pour éviter un blocage plus important (burn-out ou syndrome d’épuisement). Pour le pharmacien Jean-Claude Sonntag, la priorité est de diminuer le stress au maximum. Il conseille un mélange à base de rhodiole, « une plante formidable qui agit subtilement sur le système nerveux central et diminue la fatigue. La rhodiole éveille l’hippocampe, cette région du cerveau importante pour notre équilibre, notre mémoire et l’apprentissage ». Il y associe de la passiflore, qui calme les états anxieux et l’insomnie, de la lavande pour son action sédative douce ainsi que de l’angélique, apaisante et tonique.

4 plantes antifatigue mentale

Comment retrouver son énergie quand on a une charge mentale très lourde, l’intellect au bout du rouleau ou trop de pression au bureau ? Le pharmacien Jean-Claude Sonntag partage la formule spéciale à base de rhodiole qu’il a élaborée pour ses clients surmenés.

Dans un flacon de 120 ml

  • 40 ml d’extrait hydroalcoolique de rhodiole
  • 40 ml d’extrait hydroalcoolique de passiflore
  • 20 ml d’extrait hydroalcoolique de lavande
  • 20 ml d’extrait hydroalcoolique d’angélique.

Posologie

Selon la corpulence, prendre 80 à 100 gouttes dans un demi-verre d’eau matin et soir.

La fatigue intellectuelle affectera plutôt les personnes qui emmagasinent beaucoup d’informations, comme les étudiants, ou au contraire les personnes âgées qui n’entraînent plus assez leur cerveau à faire des apprentissages avec des restitutions… Dans tous les cas, c’est l’hippocampe qui trinque. Lorsqu’il est en sous-régime, « il faut le dynamiser en apprenant par exemple une nouvelle langue, en mémorisant un itinéraire ou une comptine pour la chanter aux petits-enfants », préconise Jean-Christophe Charrié. Si l’hippocampe est en surchauffe, il a au contraire besoin de repos, de déconnexion. C’est le moment de jardiner, de cuisiner, de sortir en plein air… Lors de ses séances d’hypnose, Léonard Anthony conseille à ses patients de pratiquer des pauses au bout de deux heures de concentration : « S’oxygéner l’esprit permet à la tête de souffler, ça remet l’imaginaire en mouvement. L’eurêka arrive souvent dans les moments de pause ! » On peut aussi nourrir son cerveau avec des oméga-3 en consommant des sardines, que le Dr Charrié mange, lui, au petit déjeuner ! Mais évitons les sucres rapides (confiture, jus de fruits…) le matin pour épargner une grosse partie de la fatigue à l’organisme.

Agir sur sa tête par le corps

Quand le mental nous prend la tête, il est temps de nous reconnecter à nos sensations corporelles. Mettre les mains dans la terre pour faire pousser une plante, cuisiner un bon plat en prenant son temps, danser sur une musique entraînante, pratiquer du qi gong, ou tout simplement ralentir le pas et respirer à pleins poumons. Se recentrer physiquement sur nos sens est un bon moyen de générer des ondes alpha, la fréquence du cerveau en mode détente. Agir sur le mental, c’est aussi lui apprendre à lâcher physiquement.

À faire : L’hypnothérapeute Léonard Anthony propose cet exercice en séance : se redresser sur son fauteuil pour permettre à la fatigue de descendre de la tête vers les pieds, puis la laisser s’écouler, se diluer dans le sol… S’offrir une pause pour repartir plus léger.

Après avoir identifié et écouté notre fatigue, il nous est plus facile de retrouver un pouvoir d’action. Nous pouvons mettre le mental sur pause en nous appuyant sur notre corps et sur nos sens. Léonard Anthony conseille également de réapprendre à « ne rien faire »… sans écran ni portable, bien sûr. Dans toutes les cultures, les anciens accordaient une place primordiale à la contemplation. Un repos de l’esprit bénéfique, d’où peuvent jaillir des idées et solutions inattendues.

Vibrez avec les couleurs

Un étal avec des grenades, des litchis, un rouge-gorge qui volette, un buisson d’églantier, des bouquets de tulipes chez le fleuriste… les couleurs vives, le rouge en particulier, pour peu qu’on les observe avec attention, peuvent nous transmettre leur énergie de gaieté et de dynamisme. « Si vous êtes fatiguée, entourez-vous de rouge, sous toutes ses formes », conseille la coach Fabienne Dalphin Baucheron. Par exemple, nourrissez-vous de rouge, radis, haricots et chou rouge, buvez du « thé rouge », aussi appelé rooibos, sans théine mais bourré d’antioxydants. Expérimentez le plus souvent possible ce qui se passe quand votre regard se pose sur cette couleur, appropriez-vous son côté tonifiant, et appréciez la sensation d’avoir un mental plus fort. Par petites touches, vous constaterez que le ressenti de fatigue se fera moins pesant.

À lire

  • Goodbye fatigue ! par Léonard Anthony, éditions Overjoy, paru en novembre 2021.
  • Jouez avec l’énergie des couleurs, par Fabienne Dalphin Baucheron, éd. Guy Trédaniel.
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