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Intestin irritable, maladie de Crohn, rectocolite, dysbiose Quels sont les traitements les plus efficaces ? (3/5)

En charge de la digestion des nutriments, les intestins représentent également une réserve immunitaire et neuronale importante pour notre organisme. Les déséquilibres qui peuvent le toucher sont  à l'origine de troubles digestifs bénins, mais aussi de maladies inflammatoires chroniques de plus  en plus répandues, encore difficiles à diagnostiquer et à soigner en médecine allopathique.  Voyons comment l'hygiène de vie et les plantes peuvent contribuer à stabiliser leur évolution. 

Apprivoiser le syndrome de l'intestin irritable  et les intolérances alimentaires naturellement
Apprivoiser le syndrome de l'intestin irritable et les intolérances alimentaires naturellement

Apprivoiser le syndrome de l'intestin irritable et les intolérances alimentaires

Longtemps, les médecins ont été déroutés par les diverses manifestations du syndrome de l’intestin irritable (SII), au point de le considérer comme une maladie psychosomatique. Des maux de ventre très douloureux, des ballonnements et brûlures, des diarrhées ou constipations, voire les deux… qui s’accompagnent parfois de symptômes extra-digestifs tels que maux de tête, eczéma ou grande fatigue. Le SII ou colopathie fonctionnelle perturbe le fonctionnement de l’intestin grêle et du côlon, mais ne génère pas de lésions visibles, à la différence des maladies chroniques inflammatoires de type Crohn. Officiellement, le SII est validé lorsqu’on souffre de douleurs abdominales au moins une fois par semaine depuis six mois, avec un soulagement lorsqu’on défèque. Et si les selles sont plus fréquentes ou changent d’aspect (constipation ou diarrhée). D’après son expérience, Éric Lorrain estime qu’« un tiers des cas de syndrome d’intestin irritable surviennent après des gastro-­entérites qui ont affaibli un terrain déjà fragile ».

Les patients colopathes ont en général une dysbiose, c’est-à-dire un déséquilibre du microbiote marqué par la prolifération des bactéries Ruminococcus. Le gastro-entérologue Stéphane Ecuer vérifie toujours s’il n’y a pas un début de maladie inflammatoire de type Crohn ou RCH. Il recherche également d’autres causes comme la candidose ou des intolérances alimentaires, voire une maladie cœliaque ou une intolérance au lactose, qui génèrent à peu près le même type de symptômes. L’intolérance totale au gluten ou maladie auto-immune cœliaque s’avère de fait assez rare, à peine 700 000 cas en France. On la dépiste par une recherche d’anticorps spécifiques (antitransglutaminase et antigliadine), puis une biopsie intestinale. Pour la soigner, il faut bannir à vie toute source de gluten : seigle, avoine, orge, blé et tous ses dérivés, soja, aliments panés et ultra-transformés. Si on fait un écart ou qu’on en mange par mégarde, ­Laëtitia Proust‑­Millon conseille un complément alimentaire à base de prolyl-­oligopeptidase, car « cette enzyme va aider les intestins à digérer le gluten ». Un moyen d’aider aussi les nombreuses personnes sensibles au gluten sans pour autant être cœliaques.

SOS antiballonnements et gaz malodorants

Face aux ballonnements et flatulences, fléaux des maladies intestinales, voici deux solutions naturelles.

  • Une synergie de poudre de feuilles d’ortie et de chlorophylle magnésienne (issue de la luzerne). L’ortie est désinfectante et équilibrante pour la flore et ses mucilages régulent le transit. La chlorophylle oxygène le microbiote et fait le ménage dans les levures et bactéries qui le peuplent. à prendre sous forme de gélules concentrées en principes actifs (400 mg pour chaque plante), à...
  • ; distance des repas et d’autres médications.
  • Le charbon végétal, obtenu à partir de la calcination de bois ou de coques de noix, possède un fort pouvoir absorbant des gaz intestinaux. Il contribue à limiter les ballonnements et à améliorer le confort digestif. À prendre en cure de 1 à 2 semaines, au cours d’un repas et à 2 heures de la prise de médicaments.

L’autre intolérance très fréquente concerne le lactose présent dans les laitages et ses dérivés, les pâtisseries, charcuteries, plats préparés, conserves, médicaments… Si l’on pense y être sujet, on fait le test de boire un demi-litre de lait à jeun pour voir si des troubles surviennent dans les heures qui suivent. Il existe aussi un test respiratoire en laboratoire pour analyser son taux de fermentation liée au lactose. Si le lactose n’est pas digéré, là aussi on doit le supprimer de l’alimentation. Mais souvent, l’hypersensibilité digestive est plus subtile et nécessite d’identifier concrètement quels aliments agressent l’intestin jusqu’à le rendre poreux, ouvrant la porte à l’inflammation. Pour cela, Laetitia Proust-Millon recommande une diète d’un mois visant à réduire fortement les fodmaps (oligosaccharides, disaccharides, monosaccharides et polyols fermentables par la flore intestinale). Ce type de glucides produit des gaz intestinaux en excès chez les sujets colopathes ou intolérants. À savoir, on peut être sensible temporairement au gluten et au lactose, mais les réintégrer à petites doses aux repas pour éviter les carences et diversifier la flore intestinale.

Suivre un régime sans fodmaps

Grâce au régime sans fodmaps, vous allez pouvoir détecter les aliments qui génèrent chez vous des fermentations excessives. Voici le protocole.

  • On réduit drastiquement pendant un mois le gluten (blé et ses dérivés, avoine, orge et seigle), les légumineuses (sauf les lentilles corail), les céréales complètes, les laitages. On bannit les fruits (sauf les bananes, agrumes et kiwis), certains légumes (poireau, brocoli, petits pois, tous les choux) et les boissons gazeuses.
  • On mange des céréales blanches (quinoa, polenta, riz blanc, sarrasin), des légumes cuits à la vapeur (carotte, pomme de terre, patate douce, courgette, laitue, courges…), du fromage très affiné type emmental ou comté. Et les poissons et viandes maigres.
  • Puis, on réintègre les aliments fodmaps un par un au repas en commençant par les légumes et fruits. On voit comment on tolère un aliment nouveau pendant deux jours avant de passer à un autre. Cette réintroduction progressive donne des pistes sur d’éventuelles intolérances.

Il est également nécessaire de réparer la muqueuse intestinale abîmée par les attaques inflammatoires. Un suivi médical est fortement recommandé pour établir un traitement pertinent. « En phytothérapie, on agit de manière plus large grâce à des plantes calmantes et anti­spasmodiques pour apaiser le système nerveux entérique qui intervient dans la gestion de la douleur », décrypte Éric Lorrain. Il préconise l’usage de la mélisse, aux remarquables propriétés anti-inflammatoires, associée à la fumeterre et au pissenlit pour soulager la colopathie avec transit normal ou un peu ralenti. Si on souffre de diarrhée, on privilégie une synergie avec de la réglisse anti-infectieuse, que l’on peut remplacer par du sureau en cas d’hypertension.

Colopathie fonctionnelle, un protocole pour transit perturbé

Si on souffre du syndrome de l’intestin irritable avec un transit normal ou un peu ralenti, Éric Lorrain propose de recourir aux propriétés apaisantes et antispasmodiques de la mélisse. On ajoute de la fumeterre pour faciliter les sécrétions digestives et le transit et du pissenlit, riche en inuline à effet prébiotique, bénéfique sur les ballonnements.

À faire préparer en pharmacie : Pour un flacon de 150 ml, mélanger à parts égales des extraits de plantes standardisés de mélisse, fumeterre et pissenlit.

Utilisation : Prendre 5 ml de la préparation diluée dans un grand verre d’eau, 2 à 3 fois par jour durant 2 semaines. À renouveler en fonction des symptômes.

Très utile aussi, l’huile essentielle de menthe poivrée a démontré lors d’une dizaine d’essais cliniques son efficacité contre la douleur et les symptômes généraux du SII. On peut en prendre par voie orale une à trois gouttes sur un support neutre, deux à trois fois par jour, ou l’utiliser en massage local. Contre les ballonnements, « l’ortie donne d’excellents résultats », constate Stéphane Ecuer, et le CBD en infusion ou huile sublinguale calme la douleur intestinale. L’aubépine apaise le stress du système nerveux central, un facteur important du SII. D’où la nécessité de rééquilibrer notre « deuxième cerveau », en agissant sur la flore affectée avec des probiotiques. Stéphane Ecuer préconise de « ne pas hésiter à changer de formule de probiotiques si les symptômes ne s’améliorent pas ». Enfin, les malades trouveront des ressources utiles pour gérer leur stress et leur douleur grâce à l’hypnose, la sophrologie, le yoga ou la méditation.

Prévenir le cancer du côlon

Notre alimentation joue un rôle considérable dans la prévention du cancer colorectal, l’un des plus fréquents et meurtriers. Ainsi, les additifs de type nitrites et nitrates, utilisés dans la charcuterie et la viande industrielles, augmentent le risque de ce type de cancer. Une étude américaine fait aussi le lien entre cette maladie et la consommation de produits ultra-transformés à base de viandes, volailles et fruits de mer ainsi que de sodas. On veillera donc à diversifier son alimentation avec des produits frais, bio si possible : beaucoup de légumes, fruits, céréales et protéines, du poisson et de la viande, blanche de préférence. On limitera le bœuf (de très bonne qualité) à deux fois par semaine.

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