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Tempérer son appétit

Tempérer son appétit
Tempérer son appétit

Le comportement alimentaire est en relation étroite avec notre système digestif, hormonal, métabolique, psychique, mais aussi notre éducation. Ainsi l’appétit s’emballe parfois ou, au contraire, disparaît. Les composants volatiles des huiles essentielles peuvent nous aider à reprendre la maîtrise.

Manger et boire ne sont pas seulement des actes volontaires : ces fonctions vitales sont d’abord régulées par le système nerveux autonome. Mais elles subissent également d’autres influences, innées et acquises, qui jouent un rôle sur l’appétit ou la sensation de satiété. Et peuvent se dérégler au point de mettre la survie de l’organisme en danger.

L’appétit est activé par des facteurs plus larges que les besoins physiologiques : les aliments stimulent les sens visuels, olfactifs et gustatifs, et participent aussi à la modification des contrôles physiologiques. Ainsi, chercher à réduire ou contrôler cette faim doit bien sûr s’appuyer sur les phénomènes homéostatiques (équilibre des milieux et des systèmes), mais aussi sur les fonctions cognitives et psychoémotionnelles. L’effet de satiété, lui, résulte de multiples signaux neurosensoriels décodés par le cerveau, au niveau de l’hypothalamus et du tronc cérébral. Cependant, il est aussi sous l’influence de la recherche de plaisir, d’un comportement hédonique.

L’insatiable plaisir

Un aliment est perçu par plusieurs sens à la fois. La saveur est captée par les papilles situées sur la langue, son aspect par les yeux, son odeur par le nez (voie externe), son arôme par les fosses rétronasales (voie intérieure), et des sensations tactiles et thermiques se développent au moment de la mastication. Le plaisir apporté par la nourriture est un des éléments nécessaires à la satiété. Et, à l’inverse, sa recherche insatiable amène vers un comportement déviant. L’industrie agroalimentaire le sait bien, qui surfe sur ce créneau porteur : cette quête du délice constitue le moteur de l’innovation vers des produits plus goûteux, plus onctueux. Plaisir pour le meilleur, dans la qualité et la subtilité des stimulations, pour le pire dans la quantité et l’intensité.

L’univers des huiles essentielles, qui s’intègre dans la gastronomie depuis quelques décennies, apporte une dimension de plaisir qui peut être mise à profit pour aider à réguler les excès. Une huile essentielle se respire par le nez, par la bouche, se goûte et, selon les affinités, inspire plaisir ou déplaisir. Les essences d’agrumes, particulièrement celle de pamplemousse, procurent des sensations douces qui ramènent à l’enfance, tenant de la gaieté et de la légèreté.

Retrouver le sucre originel

Lorsqu’ils s’inscrivent dans un rituel, ses effets aident à réguler la faim. Au moment d’une pulsion, respirez les huiles essentielles de la formule ci-dessus : la fragrance joue le rôle de substitut olfactif au plaisir gustatif. La prise alimentaire est alors décalée par rapport à la pulsion, et lorsque l’aliment est ingéré, le plaisir est moins intense qu’attendu. Progressivement, les envies s’espacent. Ce protocole, ainsi que l’apport des actifs aromatiques, participe au travail de sevrage et permet de retrouver peu à peu le contrôle du comportement alimentaire. Ces succédanés représentent une aide possible dans toutes les addictions (alimentaire, tabagique, alcoolique, drogue), sans risque de dépendance : de façon progressive et naturelle, les huiles essentielles deviendront inutiles lorsque l’équilibre sera revenu.

Lorsque l’on console un enfant avec une boisson sucrée ou un biscuit, on conditionne son comportement alimentaire en associant une dimension affective à la nourriture. Par la suite, manger un aliment sucré apaisera sa tristesse, lui apportera un réconfort. Au moment de la nidation dans la matrice utérine, l’œuf s’implante dans une muqueuse gorgée de sucre : l’être en devenir est en perpétuelle recherche de ce sucre originel, ancrage dans la douceur et la sécurité maternelle. On comprend aisément pourquoi la saveur sucrée apporte autant de réconfort dans les moments de détresse psychique et émotionnelle. Aussi, les problèmes de diabète et de mauvaise régulation de la glycémie sont bien souvent en rapport avec la difficulté à gérer la douceur dans la vie.

Les individus exigeants avec eux-mêmes, perfectionnistes, ou encore ceux qui ont subi un choc affectif, peuvent décompenser des problèmes de gestion de la glycémie. Soutenir l’ensemble du système nerveux et favoriser l’équilibre psychique et les pensées positives représentent donc une aide essentielle pour corriger un comportement alimentaire perturbé, en parallèle de toutes les mesures physiologiques digestives, endocriniennes ou métaboliques nécessaires.

Le lien émotion-appétit

Ainsi, l’huile essentielle de marjolaine des jardins est une précieuse alliée dans les états de stress. On y ajoute celle de kunzea pour aiguiser la volonté, le courage, la confiance et les pensées positives, nécessaires pour maîtriser toute dépendance. Son odeur profonde, chaude, donne le coup de pouce pour aller jusqu’au bout sans peine. De nature yang, elle invite à l’action et au mouvement d’une manière évidente, ce qui aide à rester maître de ses agissements.

Une émotion forte pendant un repas coupe instantanément l’appétit et la digestion : le tractus digestif et le cerveau communiquent par le biais du système nerveux autonome. Cette interactivité se déroulant aussi bien dans un sens que dans l’autre, le déséquilibre d’un système a un impact évident sur l’autre. De fait, les sujets dépressifs ont un comportement alimentaire perturbé : manque d’appétit ou, au contraire, hyperphagie. Bien souvent, lorsque l’alimentation est déséquilibrée qualitativement vers une saveur, ou quantitativement par des excès, le système digestif se retrouve rapidement déréglé.

Soigner le tractus digestif

En cas d’excès alimentaire gras ou sucré, le foie et le pancréas se fatiguent. Les acides biliaires et les sucs pancréatiques, qui digèrent les lipides, sont très sollicités, ce qui peut occasionner des marqueurs hépatiques ou pancréatiques déséquilibrés et, à terme, des hyperlipidémies et du diabète. S’ensuivent des lourdeurs digestives, des brûlures gastriques, des ballonnements et flatulences, des fatigues postprandiales, un teint brouillé.

Les essences de citron et de pamplemousse possèdent des propriétés intéressantes sur le tractus digestif. Le citron est un puissant hépatoprotecteur, mais aussi un tonique digestif car il stimule la sécrétion de l’ensemble des enzymes digestives (présents dans la salive, la bile...), ce qui allège considérablement la digestion. L’essence de pamplemousse est un excellent drainant hépatique et rénal qui aide à mieux éliminer. Il favorise ainsi l’équilibre du poids, voire l’amaigrissement.

D’autre part, pamplemousse et patchouli influent sur la régulation de l’appétit : à dose faible il sera stimulé. Mais des doses répétées auront l’effet inverse et pourront aider à réguler les prises alimentaires dans le cadre d’un régime amaigrissant, en diminuant, voire en coupant l’appétit.

Ma formule aroma pour réguler les excès

Calmante, anxiolytique, antidépressive, tonique digestive, substitut olfactif au plaisir gustatif, apporte courage et volonté.

  • HECT de marjolaine des jardins (Origanum majorant) : 10 gouttes
  • HECT de kunzea (Kunzea ambigus) : 10 gouttes
  • Essence de pamplemousse(Citrus paradisii (zeste)): 60 gouttes
  • Essence de citron (Citrus limon (zeste)) : 20 gouttes
  • HECT de patchouli (Pogostemon carlin) : 40 gouttes
  • Huile végétale de noisette : QSP 30 ml

HECT : huile essentielle chémotypée. 
HV : huile végétale.

Préparation : dans un flacon en verre teinté de 30 ml muni d’un compte-gouttes, verser les huiles essentielles selon les quantités indiquées et compléter le flacon avec l’huile végétale. Refermer à l’aide du bouchon compte-gouttes et agiter.

Voie olfactive : 1 à 2 gouttes à l’intérieur des poignets, à respirer profondément. À chaque pulsion alimentaire.

Voie sublinguale : 2 à 4 gouttes sous la langue, trois fois par jour, au moment d’une compulsion alimentaire en complément de la voie olfactive.

Indications : comportement compulsif, stress, découragement, dépendance alimentaire, perte de poids, déprime.

Contre-indications : femmes enceintes et allaitantes, antécédents de cancers hormono-dépendants.

Respirez la marjolaine des jardins

L’huile essentielle de marjolaine des jardins est à la fois une puissante hypotensive, sédative, mais aussi une grande tonifiante et revitalisante de l’organisme par son côté chaud et profond. Elle appartient à la famille des origans. La respirer permet de calmer la bouffée de stress qui accompagne bien souvent la compulsion alimentaire.

Retrouver l’appétit, et le goût… de la vie

Amaigrissement, dénutrition, carences en vitamines résonnent comme perte d’énergie, de force et de vie. Redonner de l’appétit n’est pas chose facile quand on en a perdu le plaisir. Pour le retrouver, il faut utiliser des moyens à la fois physiologique, métabolique, digestif et, bien sûr, neurologique et psychique. C’est l’angélique (Angelica archangelica), l’ange des archanges, qui nous tombe du ciel pour redonner l’appétit et le goût à la vie. Cette huile essentielle, offerte par la racine de la plante, nous connecte à la respiration de la terre, cette matrice qui nourrit l’être humain.

Physiquement, elle possède des propriétés stimulantes digestives en cas de ballonnements, de lourdeurs. Elle est aussi très calmante. Le simple fait de la respirer met l’eau à la bouche, active les enzymes digestives et amène l’information « envie de manger » au cerveau. Au niveau subtil, son esprit bienfaisant permet un centrage sur soi, sur sa propre histoire et sa lignée, une bouffée de vérité qui connecte à la vie et à l’envie.

À faire : Pour retrouver l’appétit, l’HE d’angélique s’utilise diluée à 20 % dans une huile de colza, 1 ou 2 gouttes sous la langue entre les repas. Pour favoriser la digestion, 1 ou 2 gouttes après le repas.

En aucun cas les informations et conseils proposés sur le site Plantes & Santé ne sont susceptibles de se substituer à une consultation ou un diagnostic formulé par un médecin ou un professionnel de santé, seuls en mesure d’évaluer adéquatement votre état de santé.
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