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La lécithine de soja, pour le bon gras

La lécithine de soja,  pour le bon gras

La lécithine de soja ou E322 est un additif courant, que l'on absorbe souvent sans le savoir, dans les pâtes à tartiner, crèmes desserts et plats préparés… Si on contrôle son origine et son dosage, elle peut être bénéfique pour la santé cardiovasculaire, la mémoire et le stress, notamment en complément alimentaire.

J’ai été élevée au lait de soja ; à l’époque, il fallait le commander en Suisse, ce qui était compliqué et coûteux pour les parents dont les nourrissons faisaient une intolérance grave au lactose. Aujourd’hui, au vu des recommandations nutritionnelles, je préfère en consommer de façon raisonnable et plutôt en pousses bio que j’apprécie. Mais qu’en est-il de la lécithine de soja, présente dans de nombreuses préparations industrielles et vendue sous forme de compléments alimentaires ?

Un additif difficile à mesurer

Les lécithines font partie des lipides. Elles peuvent être d’origine végétale, comme celle de soja, de tournesol, de colza… ou d’origine animale, comme celle de l’œuf. C’est d’ailleurs cette dernière que découvrit d’abord, au XIXe siècle, un chimiste et pharmacien français, Théodore Gobley, qui lui donna le nom de lécithine en référence au grec lekithos signifiant jaune d’œuf. Plus facile à extraire en grande quantité dans les végétaux, c’est ensuite la lécithine de soja qui fut exploitée dans l’industrie agroalimentaire. Elle permet d’obtenir des préparations non collantes, qui ne se dissolvent pas dans l’eau. C’est un additif émulsifiant et blanchissant que l’Anses estime présent dans 17 % des produits alimentaires, sans compter qu’il entre aussi dans certaines formulations médicamenteuses et cosmétiques, ajouté pour stabiliser des solutions aqueuses et comme conservateur.

Aussi, à moins d’éliminer de notre consommation tous les produits raffinés contenant de la lécithine de soja, nous en absorbons une quantité difficile à évaluer au quotidien. Toutefois, de nombreuses études scientifiques ont validé cette consommation. En effet, de par son procédé de fabrication, la lécithine de soja ne contient pas de phytœstrogènes, ces composés mis en cause dans l’augmentation du risque de certains cancers. Lors du pressage des fèves (ou graines) de soja, l’huile de soja (la lécithine) est dissociée des tourteaux de protéines de soja, auxquels les phytœstrogènes s’accrochent.

Soja, lécithine et cancers hormonodépendants

Un principe de précaution s’est imposé ces dernières années : il est déconseillé pour les personnes atteintes d’un cancer ou ayant des antécédents de cancer hormonodépendant (sein, prostate, endomètre) de consommer trop de soja, notamment sous forme de compléments alimentaires. Les isoflavones qu’il contient sont des...

phytœstrogènes aux effets complexes sur le métabolisme. En Asie, on a pourtant observé que les femmes présentent un taux de cancer du sein inférieur à celui des Occidentales malgré une consom­mation fréquente de soja. Quoi qu’il en soit, cette problématique n’a pas lieu d’être avec la lécithine de soja, qui « ne contient pas d’isoflavones », nous confirme Catherine Benneteau, professeure en biologie à Bordeaux Sciences Agro et chercheuse à l’Inserm. Quels que soient vos antécédents, vous pouvez faire une cure de lécithine de soja.

Le bon gras préservé

Toutefois, si l’on souhaite prendre de la lécithine de soja en complément alimentaire, il convient de prêter une attention particulière à l’origine du soja : « Elle doit être parfaitement maîtrisée et le soja garanti sans OGM. La teneur en phospho­lipides de la lécithine de soja doit être la plus élevée possible et dans tous les cas au moins supérieure à 60 % », nous conseille Sylvie Raynal, directrice scientifique chez Naturactive.

Qu’elles proviennent des œufs ou du soja, les lécithines sont riches en acides gras mono et polyinsaturés (de bonnes graisses, en somme !), en glycérol et en phosphates qui se lient à divers acides aminés. Elles contiennent également de la choline, une molécule produite naturellement par le foie, qui joue un rôle essentiel dans le transport et le métabolisme des lipides et du cholestérol. La choline participe aussi à la constitution de nos membranes cellulaires et à la communication intercellulaire, donc au bon fonctionnement de notre système nerveux et de notre cerveau. Bénédicte Moulin, naturopathe et nutritionniste, nous rapporte que dans le cas de patients parkinsoniens qui souffrent d’un manque de choline du fait de leur maladie et souvent de leur âge, la consommation de lécithine permet une diminution significative des mouvements anormaux, de la confusion, des épisodes d’hallucination et des cauchemars. Elle ajoute : « Quand nous ne parvenons pas à réguler notre métabolisme par la nourriture – en cas de fatigue, de perte de mémoire, ou d’un taux de cholestérol trop élevé ­–, la complémentation en lécithine de soja, en poudre, en granulés ou en capsules peut être intéressante et plus facile à consommer qu’une grande quantité d’œufs par exemple ». Des études sur l’animal ont montré que la lécithine de soja pouvait réduire l’absorption du cholestérol alimentaire en entrant en compétition avec lui.

Et alors que je me suis décidée à respecter cette année le « Dry January » (la fameuse détox venue d’outre-Manche qui consiste à arrêter la consommation d’alcool pendant tout le mois de janvier), je me dis qu’une petite cure de lécithine ne pourra pas faire de mal à mon foie après les excès des fêtes ! 

La lécithine de soja en cure ou en gourmandise

  • Cure cosmétique pour une bonne mine

Caroline de Parisot, herbaliste et formatrice en cosmétique naturelle, nous propose un sérum stabilisé et très pénétrant grâce à la lécithine de soja.

Ingrédients : Lécithine de soja (granulés ou poudre) • Huile végétale (HV) d’argan • Huile végétale de noyau d’abricot • Hydrolat de rose de Damas • Gel d’aloe vera • Conservateur (Cosgard). • Flacon de 50 ml.

Fabrication :

  1. Passer 5 g de lécithine de soja (si elle est en granulés) dans un mixeur pour la réduire en poudre.
  2. Dans un verre, la mélanger 4 g d’HV d’argan et 8 g d’HV de noyau d’abricot. Placer le tout au réfrigérateur pendant 2 heures.
  3. Dans un autre verre, mélanger 25 g d’hydrolat de rose de Damas et 5 g de gel d’aloe vera.
  4. Assembler les deux préparations avec un petit fouet jusqu’à obtenir une émulsion blanchie.
  5. Ajouter 6 gouttes de conservateur.

En option : Ajouter ces huiles essentielles (HE) favorisant la régénérescence cellulaire : 15 gouttes d’HE de néroli, 5 gouttes d’HE d’encens et 3 gouttes d’HE de ciste ladanifère.

Conservation : Ce sérum se conserve 3 mois à l’abri de la lumière et de la chaleur.

Utilisation : Agiter le flacon avant utilisation et éviter le contour des yeux si le sérum contient des huiles essentielles. Appliquer matin et soir. Action hydratante et assouplissante garantie !

  • Cures santé anticholestérol et antistress

La naturopathe Bénédicte Moulin préconise la lécithine de soja pour réguler le cholestérol – augmentation du « bon cholestérol » (HDL) et baisse du « mauvais cholestérol » (LDL) – sur une durée de 1 à 6 mois, à raison de 500 mg de lécithine de soja par jour, en l’associant à un régime alimentaire sain. Une cure de lécithine de soja pourra également être recommandée en cas de stress (dès 400 mg) pendant 2 à 3 mois.

À savoir : Ces cures conviennent dans le cadre d’un régime sans gluten. à proscrire en cas d’allergie au soja ou de syndrome de Hughes.

  • L’écume de lait gourmande à la lécithine

Envie de tester la légèreté de la lécithine dans votre cuisine ? Aurélie David, directrice recherche et développement chez Scinnov, entreprise de recherche et de développement en innovation alimentaire, nous propose l’écume de lait à la citronnelle.

Méthode :

  1. Faire infuser un bâton de citronnelle écrasé dans 200 ml de lait demi-écrémé.
  2. Filtrer et ajouter 1,5 g de lécithine de soja. Mixer pour la solubiliser.
  3. Transvaser le tout dans un grand récipient et battre au fouet électrique jusqu’à obtenir une consistance de mousse légère et ferme.
  4. Servir avec du cabillaud ou du saumon.
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