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Le shilajit, sève noire de l'Himalaya

Le shilajit, sève noire de l'Himalaya

Le shilajit est une substance minérale et végétale récoltée sur les hauteurs de l'Himalaya. La tradition ayurvédique nous enseigne que c'est un puissant régénérant des cellules, incontournable en Inde. Sa couleur noire le rend peu attractif mais faire fi des apparences peut parfois valoir le coup… de boost !

S’il y a bien un produit dont on entend rarement parler, c’est le shilajit. Il faut dire qu’il vient de loin ! Il donne son nom à un suintement de roche composé de substances minérales et végétales, qui nappe la montagne d’une couleur goudron, décrivant les « larmes de l’Himalaya ». On dit pourtant que son utilisation humaine vient de l’observation des singes qui s’en régalent à certaines périodes de l’année. En Inde, le shilajit est récolté et consommé sous forme de résine molle à la texture huileuse et caoutchouteuse. Son pouvoir « rajeunissant » pour la peau est un argument de vente souvent mis en avant en Occident.

En ayurvéda, le shilajit est classé parmi les produits rasayana, c’est-à-dire « rajeunissants ». « Mais attention aux traductions, rétablit Jean‑Marc Réa, fondateur de la société Ayur-Vana spécialisée en produits ayurvédiques. En Inde, le terme “rajeunissant” n’a pas la même signification que chez nous. Le shilajit est utilisé après un nettoyage global de l’organisme. Les Indiens en tirent force et vitalité. D’ailleurs, shilajit signifie en sanskrit “conquérant des montagnes et destructeur de faiblesse”. C’est donc avant tout un régénérant et un revitalisant. » Si la peau en tire des bénéfices, ce n’est donc pas le premier effet recherché, comme en témoigne également Philippe Arlin, psychologue-sexologue, qui connaît ce produit depuis fort longtemps. « Dans les années 90, j’ai rapporté du shilajit d’Inde pour le proposer à mes patients atteints du sida en complément des traitements lourds qu’ils ou elles supportaient mal. Bien dosé et pris sur le long cours, il leur apportait un confort indéniable et plus de tonus. Malheureusement, aucune étude n’a été engagée pour confirmer ces observations », regrette le praticien. Aujourd’hui, le shilajit intéresse un plus large panel de clients : des femmes fatiguées par des règles abondantes, des personnes en convalescence…

Reconnaître un bon shilajit

Le shilajit en résine (pâte) se trouve aisément sur de...

nombreux sites internet, mais les commerces spécialisés en produits ayurvédiques le proposent principalement en comprimés ou capsules ; il est ainsi plus facile à doser et moins repoussant. Attention, une capsule qui ne durcit pas avec le temps laisse supposer que les industriels ont ajouté du talc à l’intérieur pour que le shilajit reste friable, nous informe Jean-Marc Réa. Un bon shilajit durcit, comme le bitume, et se dissout dans l’estomac sans problème. Par ailleurs, pour savoir si une résine de shilajit est de bonne qualité, Lionel Poirot nous donne son astuce : « Vous pouvez en mettre une noisette dans une cuillère et allumer un briquet dessous ; s’il n’y a pas de production de fumée alors que celui-ci se liquéfie, c’est du bon ! »

L’acide fulvique en action

Le shilajit a la particularité d’être un mélange d’exsudat de racines de certaines plantes (notamment des euphorbiacées), de minéraux dissous de la roche même et d’humus. « On peut compter jusqu’à 85 composants différents, d’origine minérale et végétale. Ils dépendent de l’ancienneté, l’altitude et l’orientation de la roche, du climat, de la variété botanique qui l’entoure, etc. », détaille Jean-Marc Réa. Le shilajit peut aussi contenir des filons d’or et de cuivre, nuances qu’il est impossible de distinguer à l’œil nu. Traditionnellement, c’est d’ailleurs le médecin ayurvédique qui prescrit tel ou tel shilajit en fonction des lieux de récolte qu’il connaît. La seule constante dans cette substance, c’est la présence d’acide fulvique. Il peut en contenir jusqu’à 20 %. Celui-ci provient de la décomposition des sols et participe, comme une sève, à la croissance des végétaux. C’est aussi un élément indispensable à la vie aquatique.

De fait, on ne peut pas parler de shilajit biologique, mais de shilajit purifié, souligne Lionel Poirot, spécialiste en ayurvéda : « Dans la tradition, le shilajit brut est enveloppé dans un linge noué à une barre. Il trempe dans un liquide porté à ébullition : de l’urine de vache, une décoction de triphala ou du lait de vache. Le linge agit comme un filtre, pour ne laisser passer qu’un shilajit pur, au goût amer et piquant ». De nos jours, le shilajit subit rarement ce type de purification, pour des raisons de temps et de rentabilité. Il est mis en capsules à l’état brut, ou séché et réduit en poudre dans des comprimés, souvent associé à d’autres plantes.

Des ressources limitées

Philippe Arlin insiste sur la nécessité d’une utilisation responsable de cette substance : « Aujourd’hui, nous avons la chance de pouvoir profiter d’un shilajit ancien. Mais les ressources sont limitées. D’ailleurs, son extraction en Inde est très réglementée : il y a des périodes et des zones de récolte. Cela doit rester un complément alimentaire exceptionnel ». Quant à Lionel Poirot, il conclut par une note positive : « On ne connaît pas la capacité du shilajit à se renouveler, mais on observe des zones, notamment dans les Balkans, qui pourraient donner du shilajit de qualité similaire à celui récolté en Himalaya… Restons attentifs ! »

Trois cures de shilajit issues de la tradition ayurvédique

Quelle que soit la forme que vous choisirez (capsules, comprimés, résine…), il convient de commencer à consommer le shilajit en petites quantités, 0,25 g par jour. Augmentez progressivement, mais si la digestion devient difficile et/ou la bouche pâteuse, diminuez la dose durant quelques jours, puis réaugmentez-la, jusqu’à trouver votre dose maximale, sans dépasser 1 g par jour. Les cachets sont à avaler avec un grand verre d’eau. La résine de shilajit est à diluer dans un fond d’eau, additionnée de miel si vous n’aimez pas le goût.

  • Coup de boost pour l’immunité

Avant l’hiver ou après un gros virus, vous pouvez faire une cure de 2 ou 3 mois de shilajit, en 1 prise par jour si vous en prenez 0,25 g ou 0,5 g par jour, et en 2 prises par jour au-delà de 0,5 g.

  • Cycles menstruels

Comme tout bon reminéralisant, le shilajit peut aider à réduire les syndromes prémenstruels, à redonner de l’énergie après les règles, mais il accompagne aussi les changements hormonaux (post-partum, ménopause…). Il s’avère d’autant plus reconstituant pour les végétaliennes. Il agira en cure de 2 à 3 mois également, selon les mêmes recommandations que ci-dessus.

  • Érection et fécondité masculines

Mythe ou réalité ? Si certains témoignent d’une augmentation de la durée de leurs érections grâce à une cure de shilajit, en Inde, il peut être indiqué en complément de traitements contre l’infertilité. De façon certaine, associé à l’ashwagandha (en comprimés), il apportera du tonus à qui en prendra, en cure de 2 à 3 mois également, sans dépasser 1 g par jour.

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