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Garder sa prostate en bonne santé

Légumes racines
Légumes racines

Au total 70 % des hommes connaissent ou connaîtront un « problème » de prostate, plus ou moins handicapant. Or, une alimentation appropriée, plus naturelle, comme le régime méditerranéen, pourrait aider à prévenir ces pathologies ou à en améliorer les symptômes.

Les petits problèmes de prostate, chacun en a entendu parler. Mais qu’est-ce qui se cache derrière cet euphémisme ? Des troubles plus ou moins sévères puisqu’un homme peut souffrir de prostatite, d’une hypertrophie bénigne de la prostate (ou adénome) ou enfin d’un cancer. Il existe d’abord plusieurs formes de prostatites qui se caractérisent par une inflammation ou une infection de la prostate : en premier lieu, le syndrome de la douleur chronique pelvienne qui touche surtout les hommes jeunes qui ressentent alors une gêne et qui est liée au stress et à une mauvaise hygiène de vie. Nécessitant un traitement urgent et parfois une hospitalisation, la forme bactérienne aiguë peut aussi devenir chronique. Autre pathologie plus invalidante : l’hypertrophie bénigne (HBP) ou adénome. S’illustrant par une augmentation de la taille de la ­prostate, elle touche les hommes au fur et à mesure qu’ils vieillissent, la plupart d’entre eux en étant atteint dès 50 ans. Bien que bénigne, elle entraîne des problèmes urinaires (brûlure, fuite urinaire, jet faible, sensation de vessie vide) qui altèrent le confort de vie et peuvent causer des infections urinaires et rénales. Sa cause en reste médicalement inconnue, bien que les naturopathes la considèrent comme l’expression d’une surcharge de l’organisme. Sans doute avec raison, car des liens avec un régime alimentaire trop gras, la ­sédentarité, les hormones et l’hérédité ont été ­scientifiquement démontrés. Pour la prévenir ou la limiter, des mesures alimentaires prennent alors tout leur sens.

Et pour le cancer de la prostate ? Plusieurs facteurs en constituent des risques. Si un excès d’hormones et l’embonpoint semblent liés au développement de cette pathologie, une alimentation trop riche en viande rouge, en calcium d’origine laitière, en alcool ainsi que le tabac apparaissent comme des habitudes de vie défavorables.

Assainir le terrain

Quel que soit le trouble ­diagnostiqué, il faut assainir son terrain et adopter une alimentation plus naturelle. Des études indiquent ainsi que la nature du microbiote, et notamment la ­dysbiose ­intestinale (un état inflammatoire...

systémique), ­prédispose à ces maladies. En effet, le microbiote ­dispose d’une capacité à influer sur le niveau d’hormones, la prostate pouvant être affectée par un niveau élevé d’œstrogènes et d’androgènes. Or, deux études asiatiques récentes ont démontré que la composition du régime alimentaire et le mode de vie ont un effet direct et ­profond sur les bactéries intestinales. Chez les patients atteints de cancer de la prostate, les ­chercheurs ont ainsi signalé une ­augmentation des souches de bactéries spécifiques dans leur microbiote qui pourraient ainsi jouer un rôle néfaste.

Quel régime préconiser alors pour rétablir une meilleure santé prostatique et intestinale ? Selon une méta-analyse, le régime méditerranéen apparaît comme l’un des plus protecteurs à travers la consommation de six nutriments. Son abondance en lycopène contenu dans le pamplemousse, le poivron, la pastèque, la tomate à consommer sous la forme de légumes crus en été et de sauce en hiver. Ce pigment naturel se concentre en effet à la cuisson. Très présente dans les fruits et légumes crus, la vitamine C joue un rôle non négligeable ainsi que la vitamine E que l’on retrouve dans l’huile d’olive de première pression à froid. Le sélénium des fruits à coque produit aussi son effet. Enfin, le ­resvératrol inhibe le développement des cellules ­cancéreuses et agirait sur la fibrose de l’hypertrophie bégnine. On ­l’absorbe à ­travers la consommation de vin rouge. Mais attention à l’alcool présent dans le vin qui induit l’effet inverse. C’est pourquoi, la modération est de mise. Pour certains, cela signifie un verre par jour, mais d’autres se montrent plus stricts avec pas plus de trois à quatre verres de vin par semaine. En revanche, pas de souci avec le raisin noir, le cacao et les myrtilles.

Faut-il remplacer le vin par de la bière ? Là encore, il faut modérer sa consommation, la bière renfermant du 8-prenylnaringenin, l’un des phyto-œstrogènes les plus actifs qui est en cours de recherche pour traiter les effets de la ménopause. Rappelons qu’un excès de certains phyto-œstrogènes s’avère aussi néfaste pour la prostate qu’un excès de testostérone. Si les isoflavones du soja semblent avoir une action positive à dose modérée (deux à trois produits à base de soja par semaine), une étude sicilienne affirme que ce sont les lignanes dont les hommes devraient se méfier. Et ils devraient limiter l’usage du café, des graines de sésame ou de lin au profit des graines de courge. La médecine traditionnelle veut que les graines de courge soient bénéfiques pour la prostate. Cette croyance empirique a trouvé un fondement scientifique, une étude de 2016 ayant validé l’intérêt de la curcubitine et d’un extrait hydro-alcoolique de ces graines. Des tests en laboratoires ont en effet prouvé que ces produits inhibaient la croissance des cellules cancéreuses de 40 à 50 %. Enfin, il est un autre breuvage dont les hommes peuvent se délecter. Il s’agit du thé vert. Et là, les études in vitro et in vivo s’accordent à dire que ce sont les catéchines du thé vert, les épigallocatéchine-3-gallate (EGCG), qui sont actives. Messieurs, levez vos verres, ou plutôt vos tasses de thé !

Vitamine B9 : priorité aux apports naturels

Les hommes qui ont un statut en acide folique (vitamine B9) bas ont plus de risques de développer un cancer et notamment celui de la prostate. Or, la supplémentation en acide folique est, elle aussi, associée à une résurgence du cancer de la prostate. Il s’agirait d’un effet dose, la dose protectrice n’ayant pas été bien définie. En attendant des études plus précises, il vaut mieux consommer l’acide folique sous sa forme naturelle, dans les fruits à coque, les légumes à feuilles vertes, les oranges, les châtaignes. Dans Curr. Nutr. Rep. 2018.

Flavonoïdes : des agents anticancéreux

Pour traiter le cancer de la prostate de manière moins agressive, les chercheurs s’intéressent aux bioflavonoïdes. Certaines études ont ainsi démontré l’intérêt de la quercétine, un phyto-pigment qui colore les oignons, les pommes, le thé noir ou les baies. Celle-ci pourrait être prescrite en prévention secondaire après un premier cancer ou en complément de la chimiothérapie. Autre bioflavonoïde qui a fait ses preuves : la lutéoline dans les légumes racines et d’autres plantes (romarin, menthe poivrée, camomille).

Dans World Journal of Surgical Oncology, juin 2018 et Biomedicine & Pharmacotherapy, avril 2019.

Prostatite chronique, la promesse du sélénium

En cas de prostatite chronique, les antibiotiques à long terme peuvent entraîner une altération de la barrière intestinale et du microbiote. Sans compter la possibilité d’une résistance aux antibiotiques. Les chercheurs se penchent donc sur de nouveaux traitements, tel que le sélénium. Une étude effectuée sur les rats durant quatre semaines a révélé une baisse de l’infection de leur prostate.

Dans Journal of Antimicrobial Chemotherapy, fév. 2012.

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