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Hypertrophie de la prostate : des solutions naturelles existent

Lentisque pistachier
Lentisque pistachier

La prostate, petite glande située sous les vessies masculines, pose des soucis à une majorité d'hommes ayant passé la cinquantaine. L'hypertrophie bénigne désigne l'augmentation de son volume, qui peut atteindre celui d'une orange et causer des troubles urinaires. Tour d'horizon des solutions existant en aromathérapie, en préventif comme en curatif.

La prostate est une glande masculine à l’origine de la production du liquide séminal qui, en se mélangeant aux spermatozoïdes provenant des testicules, forme le sperme fécondant. Située juste sous la vessie, elle constitue un carrefour entre les voies génitales et urinaires de l’homme. Cette glande, qui ne sécrète pas d’hormone, doit cependant sa croissance et son activité à l’une d’elles, la testostérone. Cette dernière agit sous l’effet d’une enzyme produite par la prostate, la « 5 alpha réductase », qui la transforme en dihydrotestostérone. Or, chez environ 60 % des hommes, le processus se dérègle et les tissus prostatiques vont peu à peu se déstructurer et s’hypertrophier. Ces modifications vont également s’accompagner d’altérations de fonctionnement, à l’origine de phénomènes biologiques complexes appelés communément « congestion ». Cette évolution constitue l’hypertrophie bénigne de la prostate – ou adénome –, causant d’éventuels troubles de la miction.

Un microbiote urinaire en déroute

Ces phénomènes congestifs sont parfois favorisés par une stase veineuse et lymphatique pelvienne, liée à une pathologie hémorroïdaire ou à une surcharge hépatique. Autre cause susceptible d’entretenir un état inflammatoire chronique au niveau de la prostate : les perturbations du microbiote uro-génital masculin. « Nous savons depuis ces dernières années qu’il existe une flore dans le bas appareil urinaire. Or, les modifications de la prostate liées à l’hypertrophie bénigne prostatique sont en mesure de modifier l’équilibre de ce microbiote », précise le Dr Philippe Colls. Ceci contribue à augmenter le risque de complications : infection urinaire sans fièvre, prostatite aiguë fébrile ou encore simple accroissement du volume de la prostate avec petite fièvre. Ces épisodes entraînent souvent des récidives.

La phytothérapie prostatique

Avant même de rencontrer des problèmes urinaires, il est recommandé de consommer, à partir de la cinquantaine, des plantes protectrices, à raison de plusieurs cures de trois à six mois par an.

  • Le palmier nain (Serenoa repens) est un arbuste dont les baies contiennent des stérols, substances qui auraient la propriété de soulager les symptômes de l’hypertrophie bénigne de la prostate. Plusieurs analyses croisées d’essais cliniques ont confirmé son intérêt dans le traitement des difficultés urinaires liées aux problèmes de prostate.
  • Le prunier d’Afrique (Pygeum africanum) est un arbre dont l’écorce est utilisée pour produire des extraits standardisés contenant des stérols et du doconasol. Une analyse croisée de 18 essais cliniques pointe une certaine efficacité, mais moindre que celle des extraits de palmier nain.
  • Les extraits de graines de courge (Cucurbita pepo) sont reconnus par la Commission européenne pour « faciliter l’émission d’urine chez les hommes souffrant d’hypertrophie bénigne de la prostate ». Ces graines contiennent de nombreuses substances (phytostérols, acides gras essentiels, etc.) dont l’action sur la prostate est cependant mal connue. Leur usage dans cette indication repose sur la tradition.
  • En dehors de ces extraits, on peut se tourner vers l’Épilobium parviflorum ou épilobe à petites fleurs. Elle a été rendue célèbre grâce à Maria Treben, botaniste autrichienne qui identifia précisément les molécules actives.

L’aromathérapie dans l’hypertrophie bénigne de la prostate a plusieurs objectifs, tels qu’améliorer la mobilité veineuse pelvienne et le drainage...

lymphatique et ralentir l’action de la testostérone sur l’activité cellulaire prostatique. Les huiles essentielles choisies ici présenteront une action anti-inflammatoire et anti-oedémateuse. Enfin, l’aromathérapie peut aider à équilibrer le microbiote uro-génital. Elle sera davantage indiquée en phase aiguë de troubles mictionnels – en synergie possible avec une antibiothérapie ou en prévention des rechutes après, surtout s’il persiste des symptômes. Le traitement dure environ six semaines. C’est beaucoup plus court que les cures phytothérapiques préventives, qui sont le plus souvent conseillées sur des périodes de trois à six mois minimum.

Lentisque pistachier en massage, le remède de choix pour la prostate

Le lentisque pistachier procure une huile essentielle adaptée aux problèmes de prostate. Cet arbrisseau, que l’on trouve couramment dans les zones arides de la région méditerranéenne, produit une résine connue sous le nom de « mastic ». Grâce à sa composition, l’HE de lentisque a un effet stimulant sur la circulation veineuse et lymphatique, particulièrement indiqué en cas de problèmes de prostate. Elle possède aussi un effet anti-inflammatoire et antibactérien sur les bactéries dites « Gram + ». Elle aide enfin, au niveau psychologique, à retrouver confiance en soi. On l’utilise par voie externe, diluée dans de l’huile végétale, en massant le bas ventre : mélangez deux gouttes d’HE de lentisque pistachier dans six gouttes d’HV de calophylle isophylle.

Cyprès

Le cyprès vert est également très intéressant. Provenant, comme le lentisque pistachier, du pourtour méditerranéen, ce conifère fait preuve d’une longévité proche de deux millénaires. Son HE stimule le flux sanguin grâce à son effet positif sur le drainage veineux et lymphatique : des actions très utiles pour décongestionner la prostate. Les sesquiterpènes contenus dans le cyprès ont aussi un effet anti-oedémateux, et les monoterpènes anti-inflammatoires complètent les résultats précédemment cités. Enfin, cette HE a des vertus antispasmodiques et anti-infectieuses sur certaines souches bactériennes susceptibles de se retrouver dans la sphère urologique.

Comment intervenir en local contre l’hypertrophie bénigne de la prostate ?

Pour agir au plus proche de la zone concernée, on utilisera des suppositoires à base d’huiles essentielles. On complètera leur action par trois autres essences.

  • Tout d’abord, l’HE de genévrier de Virginie : issue d’un petit conifère originaire des États-Unis, elle stimule la circulation sanguine et lymphatique tout en agissant comme anti-inflammatoire – propriétés là encore si importantes dans le traitement des pathologies prostatiques. Cette HE est encore un antiseptique urinaire et un draineur rénal, à manier avec prudence.
  • Ajoutons l’HE de myrte rouge, aux propriétés décongestionnantes veineuses et lymphatiques, mais aussi antalgiques et antispasmodiques, et à l’effet antiviral et antibactérien.
  • Enfin, citons l’HE de sarriette des montagnes, connue pour faire partie des essences les plus antibactériennes équilibrant en même temps le microbiote.

On n’oubliera pas non plus, dès les premiers signes – des mictions trop pressantes ou un jet urinaire peu puissant –, de soigner son alimentation. Et notamment d’augmenter la consommation de fibres alimentaires afin d’accroître la motricité intestinale. En effet, décongestionner le tube digestif soulage la prostate d’un voisin encombrant. Les aliments riches en zinc sont également recommandés, car la prostate utilise beaucoup cet oligo-élément. De plus, il présente l’avantage d’inhiber l’action de l’enzyme 5-alpha réductase qui, rappelons-le, permet la transformation de la testostérone en dihydrotestostérone, responsable de la hausse du volume de la prostate. L’oignon, cru et rouge de préférence, les œufs, les noix, le germe de blé et les huitres sont aussi des sources intéressantes. Dernier conseil : astreignez-vous à bouger, et à conserver une activité physique régulière.

Ma formule aroma contre l’hypertrophie bénigne de la prostate

Par Françoise Couic-Marinier Docteur en pharmacie et spécialiste en aromathérapie

Propriétés : décongestionnant, circulatoire, antiseptique, anti-inflammatoire et anti-œdémateux.

Indications : prévention et traitement de l’hypertrophie bénigne de la prostate, notamment en phase aiguë de troubles mictionnels, en synergie possible avec une antibiothérapie ou après en prévention des rechutes.

Ingrédients :

  • HECT lentisque pistachier (Pistacia lentiscus) : 30 mg
  • HECT cyprès vert (Cupressus sempervirens var. stricta) : 30 mg
  • HECT myrte rouge à acétate de myrtényle (Myrtus communis) : 30 mg
  • HECT genévrier de Virginie (Juniperus virginiana) : 30 mg
  • HECT sarriette des montagnes (Satureja montana) : 30 mg

HECT : huile essentielle chémotypée.

Préparation : préparer des suppositoires demande de l'expérience, nous vous conseillons donc de vous adresser à votre pharmacien pour préparer les 60 suppositoires de 3 g (soit 150 mg d’HECT par suppositoire).

Mode d’emploi :

  • En préventif, un suppositoire le soir un jour sur deux, pendant deux semaines par mois, à partir de 50 ans. Réaliser des cures de six semaines à renouveler.
  • En curatif, deux suppositoires par jour, cinq jours sur sept pendant les deux premières semaines, puis passer à un suppositoire par jour, cinq jours sur sept pendant trois semaines. Le traitement est renouvelable après une à deux semaines de pause.

Précautions d’emploi : l’HE de cyprès est contre-indiquée en cas de cancer hormono-dépendant, notamment celui de la prostate (antécédent familial ou personnel). L’HE de genévrier est contre-indiquée en cas d’insuffisance rénale.

Des produits naturels prêts à l’emploi pour hypertrophie bénigne de la prostate

Contre les symptômes de l’hypertrophie bénigne de la prostate, on peut aussi faire appel à des produits tout prêts. Sélection du chirurgien urologue Philippe Colls, formé à l’aromathérapie :

  • En prévention des récidives d’infections urinaires prostatiques, prendre deux gélules à base de menthe poivrée, de cannelle Ceylan, de thym… (Oléocaps n° 2) matin, midi et soir pendant six semaines.
  • En cas de congestion pelvienne, de problèmes d’érection, on s’orientera vers des capsules d’HE de lentisque pistachier et de pin sylvestre (Oléocaps n° 6).

Stimuler la libido

En plus des problèmes urinaires, l’hypertrophie bénigne de la prostate cause des troubles de l‘érection et de l’éjaculation – d’où une baisse de la libido. Une synergie aromatique, utilisée en massage, peut aider à stimuler le désir sexuel. L’HE de cannelle de Ceylan agit comme stimulant nerveux et sexuel ; elle est d’ailleurs indiquée pour l’impuissance fonctionnelle masculine. Quant aux HE de gingembre et de bois de Siam, elles agissent comme tonique général.

À faire : ajoutez à 1 ml d’HV d’argan une goutte des HE suivantes : gingembre (Zingiber officinalis), bois de Siam (Fokienia hodginsii), cannelle de Ceylan écorce (Cinnamomum zeylanicum). Utilisez en huile de massage sur tout le corps en insistant sur les glandes surrénales (partie inférieure du dos).

Précaution : l’HE de cannelle de Ceylan est irritante si elle est utilisée pure. Elle sera toujours diluée à 10 % au maximum dans une HV.

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